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9 actions pour réduire l’empreinte carbone de votre entreprise

  • Temps de lecture: 9 - 10 min
Empreinte carbone
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Les petits gestes font les grands changements. Changer les néons, éteindre les ordinateurs, installer des panneaux solaires ou manger local à la cafétéria sont des moyens parmi d’autres de réduire l’empreinte carbone de votre entreprise, et d’en récolter les avantages.

Les émissions de CO2 sont inévitables, mais c’est leur quantité excessive qui provoque des effets négatifs sur l’environnement. Le secteur tertiaire a sa part de responsabilité à jouer : toutes les entreprises génèrent des émissions carbone et ont un impact – direct ou indirect – sur l’environnement. Leur rôle dans la lutte contre le changement climatique est d’autant plus important qu’elles sont au cœur des activités humaines en produisant des biens et des services pour les consommateurs. 

Réduire son empreinte carbone devient alors une évidence, mais comment ? Quelles actions mettre en place pour la transition énergétique de votre entreprise ? Big média vous donne les clés pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) de votre entreprise à travers 9 actions.

L’empreinte carbone en entreprise

En 2022, les bâtiments et activités tertiaires et résidentiels représentaient 16% des émissions de GES en France. Production, transport, éclairage des locaux, cafétéria : tous les secteurs de votre entreprise ont une empreinte carbone. Mais que désigne-t-elle exactement, et comment la calculer au sein de votre société ? Petite piqûre de rappel avant de passer à l’action.

Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?

L’empreinte carbone désigne la mesure des émissions de gaz à effet de serre produites par une entreprise, un individu ou un pays. Cette mesure est traduite en unités d’équivalents de CO2 (CO2e) ou tonne de CO2 équivalent (tCO2eq). 

L’empreinte carbone prend en compte toutes les activités et consommations liées aux opérations de l’entreprise : le transport (de marchandises, trajet domicile-travail, déplacements professionnels), le numérique, l’usage de énergie (lumière, chauffage), le bâtiment, les procédés de fabrication, les déchets et le recyclage. 

La réduction de l’empreinte carbone de l’entreprise est une nécessité pour contribuer aux objectifs de neutralité carbone fixés à l’échelle nationale, européenne et mondiale. Votre entreprise peut en tirer bien des avantages, par exemple en réduisant ses factures liées à la consommation énergétique ou en faisant labelliser ses produits ou ses activités, ce qui attire, à terme, des partenaires eux aussi engagés dans cette démarche.

 

Bon à savoir - La norme Net Zéro pour les entreprises
La Science-based target initiative (SBTi), aussi appelée norme Net Zéro, est une norme collaborative internationale initiée en 2015. Elle vise à accompagner les entreprises en leur proposant une méthodologie alignée aux recommandations du GIEC en matière de réduction de l’empreinte carbone. La SBTi décerne également une certification carbone aux entreprises engagées dans l’objectif net zéro.

 

Calculer l’empreinte carbone de votre entreprise pour identifier les sources d’émissions CO2

Comment calculer l’empreinte carbone d’une entreprise ? Plusieurs méthodes sont disponibles et obligatoires pour certaines structures - selon le nombre de salariés ou le chiffre d’affaires :

Ces deux bilans prennent en compte les scopes 1, 2 et 3 ce qui permet de comptabiliser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre et d’en tirer des solutions pour réduire l’empreinte carbone de l’entreprise, en ciblant les postes émetteurs.

1. Se tourner vers les énergies renouvelables

Lorsque l’on parle de réduction de l’empreinte carbone, les énergies renouvelables sont souvent la première solution évoquée, et pour cause. Leur développement permet à la fois de faire des économies sur les factures énergétiques de l’entreprise, mais aussi de consommer les ressources en énergie de manière plus durable, en se détachant progressivement de la dépendance aux énergies fossiles.

La loi sur l’accélération de la production des énergies renouvelables (EnR) de 2023 intègre des obligations en matière de développement des EnR pour diminuer l’empreinte carbone des entreprises : les parkings de plus de 1500m2 doivent, par exemple, installer des panneaux solaires photovoltaïques sur 50% de la surface, de même pour les bâtiments non résidentiels neufs, sans minimum de surface.

Les installations d’énergies renouvelables en entreprise peuvent prendre plusieurs formes : en panneaux photovoltaïques pour l’énergie solaire (sur le toit ou en ombrière sur le parking), grâce à des éoliennes de petite taille pour exploiter l’énergie du vent, ou encore via des pompes à chaleur pour le chauffage.

Pour compléter l’apport énergétique, le geste le plus simple est de souscrire à un fournisseur d’énergie verte (électricité provenant des énergies renouvelables) pour faire baisser l’empreinte carbone de son entreprise, et ses factures.

 

Bon à savoir - L’autoconsommation en entreprise
L’autoconsommation consiste à consommer l’énergie produite par les installations EnR sur le site de l’entreprise. Cette dernière devient alors quasiment autonome pour sa consommation électrique, et fait des économies sur ses factures en réduisant sa dépendance au marché énergétique dont les prix peuvent fortement varier.
En plus des économies, l’autoconsommation peut offrir des revenus supplémentaires : le surplus d’électricité produit peut être vendu au tarif de rachat de l’énergie photovoltaïque.

2. Réduire et gérer sa consommation énergétique

Une autre étape de la baisse de l’empreinte carbone en entreprise consiste à décarboner sa consommation énergétique, en mettant en place une gestion quotidienne et en implémentant des gestes simples : 

  • installer un éclairage à détecteur de présence ;
  • éteindre tout l’éclairage en cas d’absence (week-end, congés, télétravail des collaborateurs) ;
  • limiter la température de chauffage en hiver (pas plus de 19°) et de climatisation en été (pas plus de 26°) ;
  • décaler les périodes de chauffe ;
  • mettre en place un système de chauffage sur une récupération de la chaleur.

Un système de gestion technique du bâtiment (GTB) permet d’améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures de l’entreprise, en ayant une vue d’ensemble de la consommation des équipements en temps réel. De même, l’intégration d’un système de management de l’énergie (SME), encadré par la norme ISO 50001, liste des objectifs et des actions de sobriété énergétique précis pour réduire les coûts énergétiques et, par extension, diminuer l’empreinte carbone de l’entreprise.

3. L’éco-conception des produits de votre entreprise

Maintenant que votre énergie est passée au vert, il faut s’attaquer à votre activité, et notamment aux produits conçus par votre entreprise, qui ont aussi un rôle à jouer dans l’empreinte carbone de votre entreprise.

L’éco-conception est le meilleur moyen de réduire les émissions carbone sur des produits et d’accroître leur durabilité, afin de répondre aux demandes des consommateurs et de réduire au passage vos émissions de GES. L’éco-conception est une approche innovante qui concerne le cycle de vie entier du produit : choix et extraction des matières premières (locales, durables, recyclables), production, transport, utilisation et réparabilité ou recyclage. 

Cette pratique est encadrée par des certifications et des éco-labels qui attestent du faible impact environnemental des produits éco-conçus. L’étiquetage de vos produits comme étant éco-conçus participe aussi à l’amélioration de votre marque employeur et de votre image de marque.

4. L’usage responsable du numérique

La pollution numérique représente 2,5% des émissions carbone en France d’après l’ADEME. Depuis 2022, la loi REEN (réduction de l’empreinte environnementale du numérique) encadre et encourage un usage responsable du numérique en entreprise et donne des pistes pour réduire l’empreinte carbone qui en découle.

Les gestes de la sobriété numérique

Comment appliquer la sobriété numérique en entreprise ? Les équipements numériques font partie du quotidien au travail mais sont de grands contributeurs à l’empreinte carbone. Pour limiter leur impact et réduire l’empreinte carbone de l’entreprise, plusieurs gestes sont à initier : 

  • privilégier l’usage du wifi à la 4G ou 5G ;
  • utiliser les modes économie d’énergie des appareils ;
  • investir dans des appareils éco-conçus ou labellisés ;
  • acheter des appareils reconditionnés ;
  • réparer les appareils en mauvais état de fonctionnement au lieu de les racheter afin de limiter les déchets.

Vos collaborateurs peuvent être sensibilisés au numérique responsable à travers des petits gestes simples à effectuer au quotidien : avoir un usage raisonnable du papier et de l’impression,  limiter les e-mails et les pièces jointes, mettre à jour régulièrement les logiciels et mettre leurs appareils en veille en cas de non-utilisation, et les éteindre avant de partir en week-end.

Réduire l’impact des data centers

Les centres de stockage de données, qui s’appuient sur des serveurs et des équipements actifs jour et nuit, sont comptabilisés dans le calcul de l’empreinte carbone de l’entreprise – d’autant plus lorsqu’ils sont sur le site de cette dernière. Leur rôle : traiter, stocker et partager les données numériques de vos actions digitales, d’une sauvegarde de document à la recherche internet. 

La pollution des data centers est un enjeu complexe de la réduction de l’empreinte carbone en entreprise car ils ne peuvent pas être mis en veille et nécessitent des systèmes de refroidissement très énergivores pour permettre aux serveurs de fonctionner en continu. Quelques solutions se développent afin de limiter leur impact carbone, notamment l’alimentation par des énergies renouvelables, ou la récupération de la chaleur fatale pour chauffer des bâtiments à proximité.

5. Encourager la mobilité durable

Le secteur des transports représente 34% des émissions de GES à l’échelle nationale en 2022. Chaque jour, environ 18 millions de personnes prennent la voiture pour se rendre au travail. Les transports sont particulièrement dépendants des énergies fossiles : les carburants pétroliers représentent près de 98% de l’énergie consommée par ce secteur. Entre dépendance pétrolière et véhicules individuels, la mobilité pèse lourd dans la balance des émissions carbone d’une entreprise et doit faire l’objet d’actions de réduction ciblées.

Encourager la mobilité durable parmi vos collaborateurs

La première étape pour sensibiliser vos collaborateurs à la mobilité durable et diminuer l’empreinte carbone totale de l’entreprise est d’encourager le covoiturage pour les trajets domicile-travail et l’usage des transports en commun. L’emplacement géographique d’une entreprise peut limiter les options de transports collectifs disponibles, mais d’autres solutions existent pour rouler au vert. 

L’installation de bornes électriques sur le parking de l’entreprise peut encourager les employés à se tourner vers un véhicule électrique ou hybride. Cela vaut également pour la mise en place d’infrastructures (parking dédié, bornes électriques) pour les vélos et deux roues plus respectueux de l’environnement, afin de favoriser leur utilisation. 

Un employeur a des obligations légales en matière de remboursement des forfaits de transport en commun, mais il peut également proposer un forfait de mobilité durable (FMD) à certains salariés (sous conditions de distance kilométrique entre le domicile et le lieu de travail). Le FMD concerne le vélo, le covoiturage, les engins personnels et l’autopartage de véhicules à faible émission. Autre option, le crédit mobilité, qui permet de compenser financièrement les employés qui renoncent à utiliser une voiture de fonction.

Favoriser le télétravail a également des avantages et réduit les déplacements domicile-travail, qui a bien des avantages : réduction de l’empreinte carbone liée au transport, baisse de la consommation énergétique des locaux et optimisation du temps de travail. 

Appliquer la mobilité durable aux déplacements professionnels

Les déplacements professionnels font partie de la vie en entreprise mais ne sont pas toujours respectueux de l’environnement. Pour limiter leur impact, il est important de privilégier les déplacements de proximité, les transports en commun ou le covoiturage lorsque cela est possible. 

Le plan de sobriété énergétique national préconise également de réduire l’usage de l’avion et privilégier le train selon la durée des trajets. Il est recommandé de prendre l’avion uniquement si le trajet en train dure plus de 4 heures pour un aller ou si l’aller-retour est supérieur à 6 heures sur une journée. 

Si un déplacement professionnel (séminaire, voyage d’équipe) dure plus d’une journée, pensez au tourisme durable ! Il existe désormais des écolabels comme le label Clef Verte pour réduire l’impact du tourisme d’affaires à travers des hébergements et des restaurants certifiés pour leur durabilité. Ces choix permettent de soutenir des acteurs engagés dans la transition écologique, et de mettre vos équipes au vert tout au long du séminaire.

6. Sensibiliser et former à la réduction de l’empreinte carbone

Vos collaborateurs ont aussi un rôle à jouer pour diminuer l’empreinte carbone de votre entreprise. L’accumulation de gestes quotidiens et simples au service de la durabilité peut, en s’ajoutant à d’autres solutions de plus grande ampleur, faire pencher la balance.

Sensibiliser ses collaborateurs à l’impact carbone et aux éco-gestes

Impliquer les employés dans la réduction de l’empreinte carbone de l’entreprise passe par des formations aux enjeux qu’elle porte. Cette sensibilisation peut prendre la forme d’ateliers animés par des experts, d’un affichage de la consommation en temps réel dans les locaux ou d’activités collectives autour de la baisse de l’empreinte carbone. Il s’agit de créer une culture d’entreprise axée autour de la transition énergétique et écologique.

Vos collaborateurs sont également amenés à contribuer à la baisse des émissions de GES de l’entreprise à travers des gestes quotidiens : éteindre les appareils numériques en fin de journée, se couvrir plus pour maintenir le chauffage au minimum, trier les déchets, préférer le télétravail ou le covoiturage.

Inclure les parties prenantes dans les actions de réduction de l’empreinte carbone

Vos fournisseurs et investisseurs ont eux aussi un rôle à jouer dans la réduction de votre empreinte carbone. Choisissez des partenaires engagés (fournisseurs locaux ou labellisés) dans la diminution de leur impact environnemental, afin de créer un cercle vertueux axé sur des valeurs communes de neutralité carbone et de transition écologique. 

Faire certifier votre entreprise grâce à des labels RSE (label RSE Numérique responsable ou notation EcoVadis, par exemple) et communiquer de manière transparente sur le bilan carbone et les actions de réduction des émissions carbone est la meilleure méthode pour attirer des partenaires sensibles à ces enjeux.

7. La rénovation énergétique

Le secteur du bâtiment émet 27% des émissions de GES à l’échelle de la France. La rénovation énergétique des bâtiments du secteur tertiaire – et donc des locaux d’entreprise – est un enjeu majeur de la diminution de l’empreinte carbone des entreprises.

Le décret tertiaire de 2019 rend obligatoire la rénovation énergétique pour les bâtiments tertiaires et résidentiels de plus de 1000m2. Cela concerne l’isolation des murs, de la toiture, des fenêtres, et l’installation de dispositifs de gestion active de l’énergie, dans le cadre des objectifs de sobriété énergétique.

La rénovation énergétique va de pair avec le développement des énergies renouvelables dans les bâtiments d’entreprise, notamment concernant le chauffage : il peut s’agir d’investir dans une pompe à chaleur ou dans un système de récupération de chaleur fatale afin de faire des économies à la fois sur les factures et sur les émissions de GES de l’entreprise.

8. Favoriser la consommation locale et le recyclage

À l’heure du déjeuner, l’empreinte carbone ne fait pas de pause. La restauration d’entreprise doit aussi être prise en compte lorsqu’une organisation calcule son empreinte carbone. Qu’il s’agisse de la cafétéria d’entreprise, de livraisons (fruits, viennoiseries) ou d’événements professionnels nécessitant un traiteur ou des commandes, il est possible de réduire leur impact à votre échelle :

  • en privilégiant les producteurs ou vendeurs locaux et les circuits courts ;
  • en réduisant les emballages ou en optant pour un système de consigne ;
  • grâce à la formation des collaborateurs au tri des déchets ;
  • par la mise en place d’une gestion de la consommation d’eau (éviter la distribution de bouteilles en plastique, préférer des fontaines à disposition pour que les employés remplissent leur propre contenant).

L’installation de zones de tri des déchets (ampoules, cartouches d’encre, bouteilles, emballages…) et du compost pour les déchets alimentaires s’inscrit aussi dans cette démarche de durabilité et de réduction de l’impact environnemental. Il est également important de préférer le recyclage des appareils électroniques et d’encourager la réparation du matériel de bureau afin d’augmenter sa durabilité.

9. S’engager dans la compensation carbone

En plus de réduire votre empreinte carbone, vous pouvez aller plus loin et la compenser en finançant des projets engagés dans la protection de l’environnement. Le principe : acheter des crédits carbone (un crédit = 1tCO2e séquestrée) pour financer des projets agissant sur la baisse des émissions de GES. Le prix du projet équivaut à sa capacité de réduction carbone (par stockage, réduction ou évitement), et la compensation carbone peut s’effectuer sur deux axes différents : 

  • la compensation carbone volontaire (offsetting) a pour but de soutenir des projets qui contribuent à la neutralité carbone dans tous les secteurs, grâce au reboisement, aux énergies renouvelables ou à la gestion des déchets ;
  • la compensation carbone intégrée (insetting) concerne des projets liés à la chaîne de valeur de l’entreprise et fait appel aux parties prenantes, afin d’engager l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise.

La compensation carbone doit s’ajouter aux actions de réduction de l’empreinte carbone mises en place et ne peut pas être utilisée seule, car elle n’a pas d’effet direct sur les émissions de carbone liées aux opérations de l’entreprise. Il s’agit d’un sujet sensible qui peut mener au greenwashing et doit donc s’effectuer en toute transparence.

 

 

Sources : 

Calculez votre empreinte carbone, Gouvernement français

Le numérique responsable, Ministère de la Transition Écologique

Empreinte carbone, Ministère de l’Economie et des Finances

Empreinte carbone - Définition, INSEE

Connaissez-vous votre empreinte sur le climat ?, Agir pour la transition écologique

Numérique : quel impact environnemental ?, ADEME

Le tri dans les entreprises, Ministère de la Transition Écologique