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Tourisme durable, vert, écotourisme : définition, principe, exemple

  • Temps de lecture: 5 - 6 min
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Envie de partir en vacances ? Choix de la destination, mode de transport, logement… Le moindre voyage peut vite devenir un vrai casse-tête écologique pour qui se soucie de son empreinte carbone. Pourtant, “voir du pays” peut tout à fait rimer avec “protéger l’environnement”.

Le tourisme durable a considérablement gagné en popularité ces dernières années : en 2019, 76% des Français déclaraient être intéressés par cette alternative au tourisme de masse, marquée par un plus grand respect de la planète. Une pratique en plein essor depuis quelques années, alors que les consommateurs cherchent de plus en plus à voyager en réduisant leur empreinte carbone et en respectant l’environnement local. Pas question, pour autant, de planter votre tente dans un champ et de ne boire que l’eau des rivières ! Des principes à la pratique, Big Media fait le point sur le tourisme vert. 

Définition et types de tourismes durables et verts

En 2022, la France a accueilli quelque 75 millions de touristes internationaux, retrouvant au passage la place de première destination touristique mondiale. Mais cette fréquentation n’est pas sans impact sur l’environnement : le secteur du tourisme est à lui seul à l’origine de 11% des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire, selon une étude de l’ADEME. 

Tourisme vert et tourisme durable désignent la même pratique, celle d’un tourisme axé sur la préservation de l’environnement, à travers des pratiques responsables. L’Organisation Mondiale du Tourisme définit le tourisme vert comme “un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil.” Il existe plusieurs types de tourismes durables : 

  • Le tourisme responsable : qui s’applique à respecter les enjeux de développement économique local, en protégeant l’environnement et en respectant les populations et leurs cultures.
  • Le tourisme équitable ou solidaire : selon lequel voyager va de pair avec le fait de soutenir financièrement les populations locales, particulièrement dans les destinations de l’Hémisphère Sud.
  • Le slow tourism : qui prône de voyager plus lentement, en privilégiant certains modes de transport (train, bus) et en passant davantage de temps à un même endroit.
  • L’éco-tourisme : qui consiste à voyager en milieu naturel et à contribuer à la préservation.

Chaque forme de tourisme vert a des effets immédiats différents, mais le principe reste le même : voyager de manière responsable, en préservant ce qui vous entoure.

Quels sont les 3 piliers du tourisme durable ? 

Le tourisme durable est porteur d’enjeux à la fois économiques, sociaux et environnementaux. Pour avoir un impact réel et faire office d’alternative au tourisme de masse, il doit reposer sur trois piliers :

  • Environnement : préférer les modes de transport écologiques, limiter les déchets, respecter les écosystèmes, éviter les activités nuisibles et réduire la pollution touristique.
  • Social : respecter la population locale, leur mode de vie et leur culture, favoriser les artisans et producteurs locaux.
  • Économique : consommer local, favoriser un hébergement respectueux de l’environnement, contribuer à l’économie locale.


Copyright : Source : Acteurs du Tourisme Durable, tourisme-durable.org

Qui sont les acteurs du tourisme durable et vert en France ?

Pas de tourisme sans touristes ! Les vacanciers et autres voyageurs sont des acteurs importants du secteur, et peuvent faire le choix d’une pratique durable à travers leur hébergement, leurs modes de transport ou de consommation. Il existe cependant d’autres acteurs, qui interviennent à différentes échelles pour implémenter et populariser le tourisme durable :

  • les organisations non gouvernementales, telles que l’ATD (Acteurs du Tourisme Durable) qui regroupe des acteurs professionnels, ou l’association de professionnels du voyage ATR (Agir pour un Tourisme Responsable) ;
  • les agences gouvernementales chargées du tourisme, comme ATOUT France, l’agence de développement touristique de la France chargée de contribuer au développement du tourisme durable ;
  • les agences de voyage qui privilégient l’emploi local, soutiennent les communautés sur place et sensibilisent les touristes à la protection de l’environnement ;
  • les offices de tourisme via des propositions d’activités durables, la promotion de l’écotourisme et la sensibilisation du public ;
  • les établissements d’hébergement et de restauration, qui peuvent agir sur la gestion des ressources, la réduction de la pollution et des déchets et la favorisation de l’emploi local. 

L’écotourisme, une activité labellisable

Mais comment être sûr que votre voyage est éco-responsable ? Plusieurs types de labels de tourisme durable, certifications et récompenses existent justement pour s’y retrouver et choisir les destinations ou hébergements les plus responsables.

  • Pavillon bleu : il concerne les villes balnéaires et les ports de plaisance dans 46 pays et garantit que le site minimise l’impact du tourisme sur l’environnement (systèmes de récupération des eaux usées des bateaux, zones de récupération des déchets spéciaux).
  • Ecolabel européen : ce label très exigeant (22 critères obligatoires) concerne les hébergements touristiques à travers toute l’Europe.
  • Clef verte : label international des restaurants, hébergements, campings, villages vacances et auberges de jeunesse. Il inclut une centaine de critères tels que : la gestion des déchets, la formation des employés et la gestion des ressources.
  • Ecogîte : le label écotouristique français créé par les Gîtes de France se base sur un système de notation et vise à encourager les hébergeurs à agir pour l’environnement, à travers divers critères : respect des paysages, intégration à l’environnement, matériaux recyclables…
  • ATR : Agir pour un Tourisme Responsable, créé en 2004 par l’AFNOR, s’adresse aux opérateurs touristiques souhaitant s’engager dans le tourisme vert. La certification est basée sur 25 critères et 4 engagements dans le tourisme durable.

Les conseils pour entreprendre dans le tourisme durable

Les secteurs de la restauration et de l’hébergement touristique représentent respectivement 6% et 7% (source : ADEME, 2021) des émissions de GES en France. Alors que les vacanciers cherchent des destinations plus éco-responsables, il est temps pour votre entreprise de se mettre au vert pour répondre à ce besoin. Qu’il s’agisse de petits gestes simples ou de grands travaux, entreprendre dans le tourisme durable est une démarche aussi attractive que nécessaire.

Les pratiques à intégrer pour développer le tourisme durable

Engager votre entreprise dans une démarche de tourisme durable demande une adaptation des pratiques et de l’établissement aux critères éco-responsables. Il faut pour cela identifier ce qui doit être amélioré, et mettre en place les actions nécessaires :

  • Former son personnel : Le personnel d’un établissement touristique est en première ligne pour assurer la mise en place pérenne des pratiques durables. Il est important d’inclure les équipes dans une démarche RSE collaborative, de les former aux enjeux et de faire de l’éco-responsabilité une valeur forte.
  • Sensibiliser le public : grâce à la signalétique (pour les poubelles de tri, affiches d’information sur la consommation d’eau, labellisation de l’établissement), mise en avant des avantages, accessibilité des pratiques (mise à disposition de vélos pour se déplacer, activités autour de cette thématique, etc.).
  • Adapter sa consommation d’énergie : réduire la consommation d’eau et d’électricité, passer aux énergies renouvelables (installation de panneaux photovoltaïques, par exemple). Proposer des modes de transport écologiques : vélos, voiturettes électriques… 
  • Mieux utiliser les ressources : limiter le gaspillage alimentaire, recycler les déchets (compostage, récupération d’eau de pluie), se tourner vers des producteurs locaux.
  • Créer un réseau durable et local : développer des partenariats avec des fournisseurs porteurs des mêmes valeurs, par exemple pour proposer des activités respectueuses de l’environnement aux clients, ou pour se fournir en produits en circuit court.
  • Communiquer sur ses actions : établir une campagne de communication sur les démarches mises en place, les partenariats développés ou l’obtention d’un label, en veillant à rester transparent.
  • Éco-concevoir son site Internet : la présence en ligne de votre entreprise est source d’une forte empreinte numérique, il est donc essentiel de migrer vers un hébergeur sobre en énergie et en émissions carbone et d’effectuer des audits afin d’intégrer et d’incarner les valeurs de durabilité et d’éco-responsabilité de votre entreprise touristique sur votre site Internet.

Bon à savoir : Le Fonds Tourisme Durable pour bien démarrer sa transition
Le Fonds Tourisme Durable s’adresse aux TPE et PME qui exercent une activité de restauration ou d’hébergement touristique, ainsi qu’à certaines collectivités. Il est piloté par l’ADEME, et les entreprises éligibles peuvent bénéficier d’une aide entre 5 000€ et 200 000€ pour soutenir leur transition écologique.


Des exemples d’initiatives éco-responsables

Les entreprises touristiques durables fleurissent ces dernières années, face à une demande croissante des voyageurs. Hébergement, restauration, initiatives de protection des sites… Le tourisme durable a bien des facettes et des applications. Certaines entreprises font le lien entre la volonté des clients de voyager plus durablement et les acteurs touristiques qui peuvent répondre à ces attentes. Quelques exemples :

  • GreenGo : lancée en 2021, l’entreprise a pour but de proposer un tourisme plus durable sur le territoire français et se présente comme une alternative à d’autres plateformes de recherche d'hébergement touristique. GreenGo propose 25 000 hébergements dans toute la France, évalués sur une grille de 110 critères écologiques. La plateforme propose également un comparatif des différents modes de transport, afin d’être informé de l’empreinte carbone de son voyage.
  • Galius : créée en 2022, c’est la première plateforme collaborative dédiée aux voyages en France. La plateforme permet aux utilisateurs de partager leurs expériences touristiques vécues en France et de s’inspirer des autres membres de la communauté pour trouver leur prochaine destination. L’objectif est de sensibiliser au tourisme durable et de favoriser une pratique responsable, en mettant en avant des destinations locales, pour un impact moindre sur l’environnement.
  • La Baie de Somme : depuis 2010, la Baie de Somme accueille Baie de Somme Zéro Carbone, une association de professionnels du tourisme rassemblés autour d’une charte d’engagement durable, afin de préserver le site et promouvoir le territoire. L’association a donné naissance à de nombreux projets écotouristiques, notamment les navettes Baiemobile pour limiter l’impact des transports sur le site.



Sources : 
Ecotourisme et zones protégées UNWTO Organisation Mondiale du Tourisme
Tourisme de développement durable Organisation Mondiale du Tourisme
Tourisme durable ATOUT France
Fonds Tourisme Durable - ADEME
Le tourisme durable en pratique - Réseau des Grands Sites de France
Tourisme durable : une solution pour voyager dans le monde de demain ? Notre-environnement. gouv.fr
Le Tourisme durable en France : un levier de relance écologique - ADEME
Bilan des émissions de GES du secteur du tourisme en France - ADEME
Répartition des émissions de GES du secteur du tourisme en France en 2021- Statista
L’écolabel européen au service du tourisme durable - ADEME