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Empreinte carbone d'un mail : 7 solutions pour la réduire

  • Temps de lecture: 5 - 6 min
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En 2019, 293,6 milliards de mails ont été envoyés et reçus chaque jour dans le monde. Un chiffre qui a de quoi donner le tourni ! Il donne également la mesure de l’impact en termes de CO2 des mails en entreprises lorsque l’on ne prend pas garde à limiter leur empreinte carbone. Big Media vous livre toutes les astuces pour réduire la pollution numérique associée à nos mails dans cet article.

Newsletters de médias spécialisés, notification de la énième réunion de la journée, boucle d’échanges sur le pot de départ de Martine de la compta entre 20 collègues… Quand on pense qu’en 2019, le monde comptait 4 milliards d’utilisateurs de boîtes mail, et qu’en moyenne, un employé reçoit quotidiennement 121 courriels, on comprend vite que ces mails ont un réel impact carbone. Sources d’émissions de gaz à effet de serre, leur incidence sur l’environnement a en effet fait l’objet de nombreuses études. Mais à combien estime-t-on cette empreinte carbone ? Quelles en sont les raisons ? Et quelles sont les bonnes pratiques à adopter en entreprise pour réduire sa pollution numérique ? Big Média vous donne quelques pistes faciles à mettre en œuvre pour diminuer au maximum l’empreinte carbone des mails.

1. Rédiger en bas-carbone

Comme nous l’avons vu plus haut, l’amortissement des smartphones et ordinateurs utilisés pour rédiger et lire les mails est la principale cause de l’empreinte carbone des courriers virtuels. 

Pour réduire l’impact environnemental de ses mails à son minimum, une des solutions est donc d’avoir une gestion bas carbone de son matériel informatique : 

  • allonger la durée de vie des équipements numériques (en les réparant et en les mettant régulièrement à jour) ; 
  • prioriser l’achat d’équipements électroniques reconditionnés ;
  • penser au recyclage ou à la vente de matériel à des sociétés de reconditionnement ; 
  • privilégier des équipements issus de l’éco-conception ;
  • mettre les ordinateurs en mode économie d’énergie = utilisation du Wi-Fi, téléchargement des pièces jointes sur le disque dur de l’ordinateur.

2. Nettoyer et trier sa messagerie pour supprimer l’inutile

Spams, courriers aux multiples destinataires, newsletters : saviez-vous que 80 % des mails ne sont jamais ouverts ! 
Le bon réflexe pour limiter l’incidence de vos mails sur le climat revient donc à mieux gérer votre messagerie : 

  • supprimer les mails non ouverts que vous ne lirez pas ;
  • vider votre corbeille régulièrement ;
  • installer un anti-spam ;
  • passer en revue vos adresses mails dormantes et les supprimer si vous ne les utilisez plus du tout ; 
  • vous désinscrire des newsletters que vous n’ouvrez jamais. 

Sachez que des outils malins existent pour simplifier le nettoyage de votre boîte mail. C’est notamment le cas de Cleanfox, ListeWise ou encore Clean mail, qui automatisent la suppression de vos mails inutiles.

Pensez également à effacer régulièrement les mails qui n’ont pas une grande importance. Les discussions sur le lieu et l’horaire du pot de départ d’un collègue n’ont, par exemple, pas grand intérêt une fois l’événement passé.

3. Analyser la pertinence de l’envoi d’un mail

Mail ou pas mail ? Avant d’envoyer un message, posez-vous systématiquement la question. Si l’envoi n’est pas indispensable, préférez le téléphone ou le SMS (200 fois moins émetteur de gaz à effet de serre). Encore mieux pour la planète, pour la convivialité au bureau et pour votre santé (votre compteur de pas appréciera !) : passez voir votre collègue en personne !

Si le mail s’impose, soyez concis et réduisez la liste des destinataires au strict minimum. Dernière astuce, plutôt qu’envoyer quatre mails à la même personne durant la journée, condensez les informations dans un seul et même mail.

4. Alléger chaque mail

Pour réduire l’incidence climatique des mails en entreprise, pensez à les soumettre à une cure d’amincissement ! 
Évitez les pièces jointes inutiles, ou réduisez leur poids en utilisant un programme de compression. L’envoi via un lien hypertexte peut aussi être une solution plus vertueuse.
Lorsque vous transférez un mail, demandez-vous si la pièce jointe attachée est nécessaire à votre destinataire et retirez-la si ce n’est pas le cas.
Privilégiez le format texte au format HTML, évitez les signatures graphiques (images, logos…) et enlevez le petit pico vert “Pensez à la planète” lorsque vous ajoutez à votre message “N’imprimer ce mail que si besoin”.

5. Faire appel à des fournisseurs de messagerie durables

Parmi les grands groupes de messageries, tels que Yahoo, Gmail, Outlook, certains montrent la volonté de verdir leur pratique. Ainsi Google (propriétaire de Gmail) compense la totalité de sa consommation annuelle d'électricité par l'achat d'énergie renouvelable depuis 2019.
Toutefois, dans la mesure où les data centers de ces fournisseurs sont principalement localisés aux USA, ils ne sont pas les options les plus pertinentes dans une logique de réduction de l’empreinte carbone de vos mails. 

Des alternatives européennes plus écolos existent, proposant un hébergement pour les mails éco responsable ou participant au financement de projets verts : 

  • Lilo Mail (jeune pousse française) ;
  • Newmanity (Start-up française) ;
  • Ecomail (petite entreprise tricolore) ;
  • Posteo (Allemande).

6. Quid des campagnes d’emailing de son entreprise et de sa newsletter ? 

Si vous êtes amené, dans le cadre de l’activité de votre entreprise, à réaliser des campagnes d'emailing, veillez avant tout à segmenter votre base de contacts pour des envois mailing ciblés. Vos clients n’en seront que plus satisfaits ! En outre, pensez à supprimer le contact des abonnés qui n’ouvrent jamais les communications envoyées.
Enfin, adaptez la fréquence d’envoi de votre newsletter à celle souhaitée par vos clients.

7. Partager ses documents par USB 

Selon l’ADEME, partager des documents lourds via une clé USB dont le taux de stockage est correct est plus avantageux d’un point de vue écologique que la transmission par mail. 
Autre enseignement de l’étude : au-delà d’un temps de lecture à l’écran de 2 minutes et 12 secondes par page, il est plus vertueux d’imprimer (recto-verso) un document en noir et blanc. À vos chronomètres ! 

Empreinte carbone par type de mail : les chiffres récents

Quel est le coût énergétique d'un mail ?

Les impacts environnementaux d’un simple envoi de courrier électronique sont bien plus importants qu’on ne le pense, aussi bien pour les écosystèmes qu’en matière de changement climatique ou encore en termes d’utilisation des ressources.

Selon les calculs de l’ADEME, réalisés en 2014 et dont les résultats ont depuis largement été communiqués, l’impact carbone d’un mail (soit les émissions de gaz à effet de serre exprimées en équivalent CO2) se mesure ainsi : 

  • 0,3 gCO2e pour un mail de spam ;
  • 4 gCO2e pour un mail sans pièce jointe ;
  • 11 gCO2e pour un mail avec une pièce jointe de 1 MB ;
  • Jusqu'à 50 gCO2e pour un long mail avec des pièces jointes.

Néanmoins, d’autres données compilées en vue d’affiner la vision du bilan carbone des mails donnent des résultats sensiblement différents. Ces estimations récentes de l’empreinte carbone des mails sont issues de nouvelles analyses de cycle de vie (ACV) des échanges électroniques. Elles sont en outre détaillées selon le mode de connexion et le terminal. En voici les résultats : 

Longueur du mail Pièce jointe Terminal Mode de connexion Nombre de destinataires Empreinte énergétique
Court Non (10 Ko) Smartphone 4G 1 destinataire 0.4 gCO2e
Court Oui (10 Ko) Smartphone 4G 1 destinataire 1.8 gCO2e
Court Oui (10 Ko) Ordinateur wi-fi 1 destinataire 3.3 gCO2e
Court Non (10 Ko) Ordinateur wi-fi 1 destinataire 4.9 gCO2e

 

À première vue, quel que soit le mode de calcul, l’empreinte carbone de l’envoi et de la réception d’un mail peut paraître insignifiante. Mais ce serait ignorer l’effet de masse ! En effet, compte tenu du nombre de mails échangés par an dans le monde, ainsi que le nombre de mails stockés, le bilan carbone des messageries et leur impact sur l’environnement sont loin d’être négligeables.

Pourquoi le mail a-t-il une empreinte carbone ? 

Le  téléphone portable et l’ordinateur : 

À la question “Pourquoi les mails polluent-ils”, la première des réponses qu’il convient d’avancer est la suivante : parce que les terminaux (smartphones, ordinateurs et autres tablettes) dont on se sert pour les envoyer et les lire sont responsables d’une pollution numérique – et pas des moindres ! – à chaque étape de leur cycle de vie.
Pour fabriquer un ordinateur, par exemple, il faut extraire et traiter des matériaux précieux, puis les soumettre à des procédés de fabrication gourmands en énergie ainsi qu’en eau. Cette étape est aussi émettrice d’un grand nombre de polluants, aussi bien dans le sol que dans l’air. À l’usage, ces terminaux réclament de l’électricité, encore trop peu d’origine renouvelable. Enfin, ces appareils numériques sont encore très peu recyclés en fin de vie : la question de la gestion des déchets numériques est, à ce titre, très critique pour l’environnement.

Les serveurs utilisés pour stocker nos mails 

Contrairement aux idées reçues, le coût du stockage et du transport des données via data center n’est pas la cause principale de la pollution d’un mail. Toutefois, même pour un mail adressé à votre collègue préféré, vos données seront, au mieux, gérées et stockées dans un data center à des centaines de kilomètres, au pire (et le plus souvent) à des milliers de km.
Or, ces data centers sont bien connus pour être des gouffres énergétiques. Leurs besoins énormes en énergie, notamment pour alimenter la climatisation, est l’un des éléments clés pour comprendre la pollution numérique à une plus grande échelle.

Bon à savoir : 

empreinte carbone d'un mail

Qu'est-ce qui pollue le plus : mail ou papier ?

Qui des mails ou du papier pollue le plus ? Cette question n’est en réalité pas si simple à trancher. Si on pense souvent que l’avantage va au mail, les faits ne nous donnent pas systématiquement raison. Tout dépend en réalité du type de papier utilisé pour votre lettre, du type d’encre, des fournisseurs, de la consommation d’énergie de ces derniers, des trajets effectués…  Parallèlement, le contenu du mail, le nombre de pièces jointes et le poids de ces dernières ou encore le nombre de destinataires entrent également en ligne de compte.
Ainsi, on aurait tendance à dire qu’une approche complémentaire des deux canaux reste certainement la solution la plus indiquée pour mener ses campagnes de communication de la manière la plus éco-responsable possible.

Sources 
Calculer l’empreinte carbone de vos usages - Ademe - consulté le 16 novembre 2023
L’empreinte environnementale du numérique - Arcep - consulté le 16 novembre 2023