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Climate tech : les technologies face au changement climatique

  • Temps de lecture: 6 - 7 min
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Révolutionner la lutte contre le changement climatique et ses conséquences sur l’environnement grâce au digital : voici qui résumerait bien le défi que se sont lancé les acteurs de la Climate tech ! Big Média vous propose de découvrir ces entreprises visionnaires et leurs solutions innovantes pour réduire ou supprimer les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale.

En 2023, l’UN Climate Technologic Centre et Network (UNRCC), dont le travail s’appuie notamment sur le transfert de technologies pour soutenir l’action climatique, est entrée dans la 3e période de son “Programme of Work”. L’occasion pour Big Média de revenir sur ce qu’est la Climate Tech et de faire un point de situation.

Qu’est-ce que la Climate Tech ? 

La Climate Tech : définition 

Le concept de Climate Tech, à l’instar de la Medtech, l’Edtech ou encore de la Legaltech, désigne l’ensemble des innovations technologiques développées pour un secteur ou un objectif particulier. En l’occurrence, son but est de faire estomper, mesurer et s’adapter au changement climatique. Par extension, il englobe toutes les entreprises qui développent des solutions innovantes (services ou produits) participant à combattre les émissions de gaz à effet de serre (GES) futures (capture du carbone), ou à éliminer les émissions GES actuelles.

Les technologies de la Climate Tech sont conçues pour résoudre des problèmes liés à l'environnement, à la durabilité et au changement climatique. Voici quelques domaines de la Climate Tech :

  • Énergies renouvelables : développement de technologies pour capturer, stocker et utiliser l'énergie à partir de sources renouvelables telles que le soleil, le vent, l'eau et la biomasse.
  • Efficacité énergétique : solutions visant à réduire la consommation d'énergie dans les bâtiments, les industries et les transports.
  • Mobilité Durable : technologies développées pour des transports plus propres, tels que les véhicules électriques, les solutions de partage de véhicules ou mobilité partagée (voitures partagées en boucle - on ramène la voiture à son point de départ après utilisation ou en “free floating”), et les transports en commun respectueux de l'environnement.
  • Agriculture durable : utilisation de technologies pour une agriculture plus durable, y compris des pratiques agricoles intelligentes, la gestion de l'eau et des technologies de surveillance. La Climate Tech s’applique, par exemple, aux projets de développement d’une forme d’agriculture moins émettrice de gaz à effet de serre (tel que le projet Mootral). Il peut également s’agir de capitaliser sur la capacité des puits de carbone naturels, de créer ou de perfectionner des technologies à même de capturer du carbone de manière artificielle, à l’image des projets Climeworks, Carbfix ou CarbonCure.
  • Gestion des déchets : solutions pour réduire, recycler et gérer de manière plus efficace les déchets.
  • Surveillance environnementale : utilisateur de capteurs, de drones et de technologies d'analyse des données pour surveiller les changements environnementaux et mieux comprendre les impacts du changement climatique.

Quelles sont les entreprises et les startups françaises de la Climate Tech ?

En France, les entreprises de la Climate Tech sont en plein essor. On peut ainsi citer : 

  • Green Got, une solution d’épargne et de levée de fond moderne et éthique ; 
  • Lhyfe, un producteur et fournisseur d'hydrogène dont la production n'émet pas de CO2 ; 
  • Spareka, site leader dans la vente de pièces détachées pour réparer vos appareils électroménagers.

D'autres entreprises et organismes français sont impliqués dans la lutte contre le réchauffement climatique :

  • EcoVadis : Cette entreprise propose une plateforme d'évaluation de la performance RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) pour aider les entreprises à mesurer et à améliorer leur impact environnemental.
  • GreenFlex : GreenFlex propose des services pour aider les entreprises à améliorer leur performance environnementale, notamment dans les domaines de l'énergie, de la mobilité et de la gestion des déchets.
  • Symbiose by Engie : Engie a développé Symbiose, une plateforme qui offre des solutions pour la transition énergétique et la gestion durable des ressources.
  • Opendatasoft : Cette entreprise propose une plateforme de gestion des données qui peut être utilisée pour collecter, analyser et partager des données liées à la durabilité et à l'environnement.
  • WeNow : WeNow développe des solutions pour encourager et mesurer les comportements de conduite écologiques, contribuant ainsi à réduire l'empreinte carbone des flottes de véhicules.
  • Vulog : Vulog propose des solutions technologiques pour les services de partage de véhicules électriques, encourageant ainsi la mobilité durable.

Climate Tech vs Cleantech : quelles différences ?

Si les deux concepts oeuvrent pour le climat, ils diffèrent quant à leurs objectifs. 
La Cleantech ambitionne de développer des technologies saines, propres, durables dans le but de réduire les dommages environnementaux causés par l’activité humaine moderne. Elle comprend toutes les technologies qui ont un impact positif sur l'environnement. Elle inclut une variété de solutions, englobant les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, le traitement des déchets, la gestion de l'eau, la mobilité durable, etc.

La Climate Tech, ou “tech for climate” en anglais, entend de son côté atténuer le changement du climat en œuvrant en faveur de la réduction ou la suppression des émissions de GES. La Climate Tech se focalise sur des domaines clés tels que les énergies renouvelables, le stockage d'énergie, la diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES), la surveillance et l’analyse environnementale.  

Toutefois, dans la pratique, Cleantech et Climate Tech sont souvent utilisés pour décrire des technologies et des initiatives similaires visant à promouvoir la durabilité environnementale.

Quelles sont les tendances de la Climate Tech ? 

De nombreux secteurs et pistes d’action existent au sein de la Climate Tech. Parmi eux, certains d’entre eux tirent leur épingle du jeu et sont davantage portés par de multiples startups. 

En 2023, les tendances suivantes se détachent : 

1. Les outils de diagnostic relatifs à la mesure de l’empreinte carbone des professionnels se multiplient. Ils permettent ainsi de mieux appréhender les répercussions écologiques globales de l’activité de son entreprise (en particulier les gaz à effet de serre), et donc de mieux agir en vue de les réduire.

2. Les dispositifs de compensation carbone foisonnent, à destination d’acteurs ayant besoin d’outils de séquestration de carbone, c’est-à-dire permettant de stocker du CO2. Des technologies de captage et stockage du carbone (CCS) visent à capturer le dioxyde de carbone émis par les industries et les centrales électriques, puis de le stocker de manière sécurisée.

3. La fintech et l’investissement vert se développent. Ainsi, à travers des néo-banques vertes ou banques engagées, l’investissement est pointé vers des secteurs dont l’impact sur l’environnement est moindre et/ou œuvrant pour la transition écologique.

4. Les sociétés de trading de crédits carbone (Enmacc, SparkChange), permettant à des groupes ou sociétés très polluants d’acheter les crédits excédentaires d’entreprise moins polluantes, sont de plus en plus nombreuses. 

5. Les plateformes d’investissement responsable (ISR) telles que Goodvest, Ulule, Mon Petit Placement, Raise Green, Ecotree croissent, notamment via le crowdfunding (financement participatif de projets ou d’entreprises) et au crowdlending (prêt entre particuliers).

6. Les outils d’automatisation de rapports ESG (Datia, Atlas Metrics) fleurissent au sein de la Climate Tech, assurant aux entreprises européennes de produire ces documents (qui décrivent les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance des organisations) selon les normes en vigueur.

A lire : Critères ESG : définition, exemple, enjeux pour les entreprises

7. L’offre d’outils de prédiction et d’anticipation des risques climatiques (tempêtes, cyclones, inondations, glissements de terrain, sécheresses, tsunamis, etc.), ainsi que les solutions d’aide à l’action en cas de risque identifié, s’intensifient. On peut citer les projets Climate X, RisQ ou encore la startup Kettle.

8. Agriculture durable et AgTech : l'utilisation de technologies dans l'agriculture pour améliorer l'efficacité des pratiques agricoles, réduire l'utilisation de pesticides et d'engrais, et promouvoir une production alimentaire plus durable.

9. La tokenisation, qui améliore la transparence et la traçabilité des opérations de crédit via des technologies telles que la blockchain et les NFT, est encore un sujet en devenir, mais capte l’attention de nombreuses startups.

10. Intelligence Artificielle (IA) : l'utilisation de l'IA et de l'analyse de données pour modéliser et comprendre les impacts du changement climatique et développer ainsi des modèles prédictifs.

11. Smart Cities durables : l'utilisation de technologies pour optimiser l'utilisation des ressources dans les villes, améliorant l'efficacité énergétique, la gestion des transports, et la qualité de vie des habitants.

12. Mobilité durable : développement de voitures électriques, de solutions de mobilité partagée pour réduire les émissions provenant du secteur des transports.

La technologie peut-elle contribuer à limiter le changement climatique ?

La réponse à la question cruciale de savoir si la technologie a un rôle pour contribuer à limiter le changement climatique est “oui”. Les Climate Technologies et les entreprises de technologie climatique portant les projets, les idées et l'innovation pour lutter contre le réchauffement climatique, présentent des solutions novatrices et encourageantes en faveur de l’environnement. 

Cependant, si la Climate Tech est vecteur d’optimisme, il est important de souligner que l'impact de la technologie sur le changement climatique n'est pas unilatéral. La technologie peut en effet être une force positive, mais elle peut également être source de pollution numérique. Ainsi, l’enjeu n'est pas tant de savoir si la technologie peut inverser le changement climatique que de comprendre qu’elle ne sera pas suffisante à elle seule. L’intégration débridée du numérique dans la vie quotidienne des entreprises, sans réflexion globale sur la durabilité de ses comportements digitaux, pourrait entraver les effets positifs des solutions issues de la Climate Tech. 

Pour combattre la crise climatique, il est décisif de s’engager en parallèle dans une démarche de sobriété numérique. Repenser notre relation avec la technologie au jour le jour et adopter des pratiques plus durables est la clé pour participer à la lutte contre le changement climatique. C'est en adoptant des idées et des projets concrets, tout en prônant un usage responsable du numérique, que nous pouvons véritablement aspirer à sauver notre planète.

Où en est la Climate Tech en France et en Europe ? 

Après une période de forte hausse des investissements, ces derniers connaissent une baisse notable. Ainsi, si 7 fois plus de fonds ont été levés en 2021 par rapport à 2016, le rapport annuel 2023 de PwC sur l'état des technologies climatiques dégage deux tendances : 

  • les investissements en actions dans les startups ont connu deux années consécutives de baisse notoire ;
  • le financement des entreprises de la Climate Tech est redescendu à son niveau de 2018.

À l’échelle européenne, les startups tricolores représentent 15% de l’ensemble des organisations de la Climate Tech. Selon HolonIQ’s, qui organise chaque année The Europe Climate Tech 200 awards (récompensant le top 200 des startups les plus prometteuses en la matière), le Royaume-Uni comptabilise le plus d’acteurs : 33% des startups contre 24% pour l’Allemagne.

Au niveau mondial, la France se place au cinquième rang pour les investissements en Venture Capital dans la climate tech, d’après un rapport publié par London & Partners et Dealroom.co en 2021.
 

SOURCES : 
“How Can Technology Significantly Contribute to Climate Change Mitigation?”, Working Paper - Banque de France, Claire Alestra, Gilbert Cette, Valérie Chouard & Rémy Lecat, 2023
2022 Europe Climate Tech 200, HolonIQ, 2023
Qu’est-ce que le développement et le transfert de technologies ?, UN Climate Change, 2023
Le troisième programme de travail du CTCN, CTCN, 2023
State of Climate Tech 2023 (État de la technologie climatique 2023), PWC, 2023
Five years on : global climate tech investment trends since the Paris Agreement, London & Partners et Dealroom.co, 2021