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Économie circulaire : définition, avantages, mise en place en entreprise

  • Temps de lecture: 6 - 7 min
Economie Circulaire
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Fini le cycle infernal : pour limiter l’impact de la consommation et de l’utilisation des produits sur l’environnement, l’économie circulaire s’inscrit dans la réglementation nationale et se fait une place au sein des entreprises.

L’économie circulaire est une pierre supplémentaire à l’édifice du développement durable en entreprise. Ce modèle économique, social et environnemental inclut tous les secteurs d’activité et se compose autant de petites actions (comme trier ses déchets) que de grands objectifs (mettre fin à l’obsolescence programmée). 

Soutenue par des réglementations nationales et applicable de manières diverses, l’économie circulaire doit désormais faire partie des stratégies RSE des entreprises, afin d’atteindre les objectifs nationaux. Principes, applications en entreprise et lois : Big média fait le tour de la question. 

Qu’est-ce que l’économie circulaire ?

L’économie circulaire s’inscrit dans une volonté de développer une société plus durable, à travers un modèle de circularité économique capable de répondre aux enjeux liés à la surconsommation et au gaspillage.

Définition simple de l’économie circulaire

D’après le Ministère de la Transition écologique,  « l’économie circulaire est un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement, tout en développant le bien-être des individus. »

L’économie circulaire est une composante essentielle du développement durable, et un modèle économique qui vise à étendre le cycle de vie des produits en sortant du modèle linéaire « fabriquer → consommer → jeter ». Elle englobe notamment des enjeux économiques, sociaux et environnementaux et a pour vocation de générer des activités et des emplois durables et non délocalisables. 

L’économie circulaire entend répondre, au moins partiellement, aux enjeux de demain, notamment concernant la préservation des ressources. En se fondant sur l’analyse du cycle de vie (ACV) comme outil principal, elle prend en compte l’impact environnemental total d’un bien ou d’un service (de l’extraction de la matière première à la fin de son utilisation) et donc la gestion des ressources de A à Z, afin de les économiser. Les actions qui découlent d’une stratégie de circularité ont pour objectif de développer les énergies renouvelables pour produire les matières ou l’énergie nécessaire, et de créer un cercle vertueux limitant le gaspillage au profit de la réutilisation sous différentes formes.

 

Le modèle d'économie circulaire

Quels sont les 5 R de l'économie circulaire ?

L’économie circulaire, et le développement durable de manière plus large, repose sur la règle dite des « 5 R », introduite par l’écrivaine américaine Béa Johnson : 

  • refuser d’acheter ce qui n’est pas un besoin ;
  • réduire sa consommation en s’en tenant aux quantités nécessaires ;
  • réutiliser et privilégier l’achat de seconde main et la réparation ;
  • recycler en dernier recours et suivre les consignes de tri ;
  • rendre à la terre dans le cas des matières ou objets compostables.

Les 7 piliers de l’économie circulaire

Le concept d’économie circulaire repose sur trois domaines d’action : la gestion des déchets, l’offre des acteurs économiques et la demande et le comportement des consommateurs. Ces trois champs d’action se divisent ensuite en 7 piliers : 

  • l’approvisionnement durable, la prise en compte de l’impact de l’extraction et de l’exploitation des ressources) ;
  • l’éco-conception ;
  • l’économie de la fonctionnalité, le fait de vendre une performance et de privilégier l’usage sur la possession d’un bien ;
  • l'écologie de l’industrie et du territoire, c’est-à-dire la mutualisation des flux (matières, énergie, infrastructures) afin d’optimiser l’utilisation des ressources ;
  • la consommation responsable, pour encourager et sensibiliser les acheteurs à prendre en compte les impacts du cycle de vie entier d’un produit ; 
  • l’allongement de la durée d’usage grâce à la réparation, la seconde main, le don et la réutilisation ;
  • la gestion des déchets et l’amélioration de la prévention, le développement du recyclage et l’utilisation de matières provenant des déchets.

 

Les piliers de l’économie circulaire : 

Les piliers de l’économie circulaire :
Source : ADEME.

 

Economie circulaire : que dit la législation française et européenne ?

En France, la mise en place d’une économie circulaire dans la société et au sein des entreprises est soutenue et encadrée par plusieurs lois et une feuille de route précise.

La loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire : loi AGEC

La loi AGEC de 2020 comporte plus d’une centaine d’articles pour lutter contre le gaspillage et l'obsolescence programmée, sortir du tout-jetable, informer les consommateurs et améliorer la production. Cette loi a pour objectif de soutenir le développement d’un modèle d’économie circulaire en changeant les modes de production et de consommation, et de mettre en place des actions concrètes : 

  • sortir du plastique à usage unique d’ici 2040 ; 
  • instaurer la vaisselle réutilisable dans la restauration rapide ;
  • encourager l’utilisation de contenants réutilisables pour les produits en vrac ;
  • rendre obligatoire l’installation d’un filtre à microfibres plastique par les fabricants de lave-linges ;
  • harmoniser l’étiquetage du tri pour le rendre plus lisible et plus efficace (logo unique, couleur des poubelles) ;
  • informer les consommateurs sur les produits contenant des perturbateurs endocriniens ;
  • interdire l’élimination et recycler les invendus non-alimentaires ;
  • réduire le gaspillage alimentaire de la restauration commerciale et les secteurs qui produisent ou transforment des denrées alimentaires de 50% d’ici 2030 ;
  • valoriser les biodéchets et les matières organiques en biogaz grâce à la méthanisation.

La loi de transition énergétique pour la croissance verte (TEPCV)

Depuis 2015, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TEPCV) reconnaît l’économie circulaire comme un pilier du développement durable et un objectif de transition nationale. Elle fixe des objectifs chiffrés à l’échelle nationale pour répondre aux mesures de l’Accord de Paris et contribuer à la neutralité carbone

  • augmenter le rapport entre PIB et consommation intérieur de matières de 30% d’ici 2030 ;
  • réduire les quantités de déchets ménagers de 10% ;
  • atteindre 65% de recyclage (pour les déchets inertes et non dangereux) d’ici 2025.

Le Pacte vert européen : un plan d’action pour l’économie circulaire 

Le Green Deal européen, appelé aussi Pacte vert européen, est un ensemble de mesures pour mener la transition écologique de l’UE et contribuer à l’objectif neutralité carbone en 2050. Le Pacte vert inclut depuis 2020 un plan d’action « pour une relance circulaire et écologique » en faveur d’une économie circulaire européenne, qui détaille 35 actions encadrées, dont : 

  • améliorer la collecte et le traitement des déchets électroniques ;
  • renforcer la durabilité des batteries ;
  • utiliser davantage de matériaux recyclés ;
  • améliorer la durabilité des produits ; 
  • réduire les produits à usage unique ;
  • introduction d’un chargeur universel pour les smartphones ;
  • développer l’écoconception dans la filière textile. 

Les avantages de l’économie circulaire en entreprise

Favoriser une économie circulaire en entreprise permet de proposer des biens ou services durables et de renforcer son engagement dans la transition écologique. La mise en place d’un modèle économique circulaire a de nombreux avantages pour les entreprises qui doivent faire face à des défis de plus en plus contraignants (augmentation du prix des matières premières, réglementations nationales, coût de la gestion des déchets, etc.). 

L’adoption de pratiques durables, à l’échelle opérationnelle et stratégique, est le meilleur moyen de soutenir le développement de ce modèle circulaire. 

Réduire l’empreinte carbone de votre entreprise

La mise en place de l’économie circulaire en entreprise peut permettre une réduction du bilan carbone de l’entreprise, grâce à une meilleure gestion de la production et des déchets. Il s’agit en effet d’optimiser l’utilisation des ressources, en privilégiant, par exemple,  des matières premières issues du recyclage et en réduisant les emballages et les déchets grâce au recyclage ou à la réparation. 

C’est là que l’éco-conception entre en jeu pour réduire l’impact environnemental des produits sur l’ensemble de leur cycle de vie. Les produits éco-conçus s’inscrivent dans une démarche de circularité économique, en minimisant leur impact à chaque étape (extraction, fabrication, transport, usage). 

Intégrer les mesures énumérées dans les réglementations françaises (loi AGEC, loi TEPCV) et européennes (Pacte vert) permet d’anticiper les réglementations à venir, de réduire les risques climatiques et de limiter l’impact de toute la chaîne de valeur de l’entreprise. 

Maîtriser vos coûts pour une compétitivité accrue

Optimiser les ressources permet de réduire les coûts au sein d’une entreprise, particulièrement en matière de production. L’économie circulaire permet de réduire les coûts d’approvisionnement pour les matières premières ainsi que ceux liés à la gestion des déchets. 

Le recyclage et la réutilisation des matériaux est également gage d’économies pour votre entreprise qui, en plus, renforce sa compétitivité dans son secteur. Le recours aux énergies renouvelables, dans le contexte de la transition énergétique de votre entreprise, s’inscrit aussi dans cette stratégie de circularité : la récupération de chaleur fatale peut tirer profit des procédés internes pour chauffer les locaux et créer un cercle d’autoconsommation vertueux, tandis que l’énergie produite en surplus peut être revendue et générer des revenus supplémentaires.

Améliorer votre image de marque

L’engagement dans une démarche circulaire est bénéfique pour la réputation de votre entreprise. La durabilité et la mise en place d’actions répondant aux demandes des consommateurs renforce positivement votre marque employeur auprès des parties prenantes (fournisseurs, investisseurs), et permet de développer des partenariats engagés autour des mêmes valeurs de circularité et de développement durable. 

Une communication transparente autour de votre stratégie d’économie circulaire permet également d’attirer de nouveaux talents, à l’heure où de plus en plus de candidats cherchent des entreprises en accord avec leurs valeurs et engagées dans leurs pratiques RSE.

Innover et conquérir de nouveaux marchés

Qui dit nouveau modèle dit nouvelles opportunités. L’économie circulaire ouvre bien des portes à votre entreprise, y compris de nouveaux marchés : recyclage de matières premières, location d’équipements, réparation ou seconde main. La croissance de la demande et des réglementations en faveur de systèmes circulaires stimule l’innovation et offre de nouvelles perspectives aux entreprises qui s’engagent dans ce nouveau modèle.

Comment mettre en place l’économie circulaire dans une entreprise ?

Piliers, concepts et avantages… L’économie circulaire n’a plus de secret pour vous, mais comment l’appliquer en entreprise ? Au niveau opérationnel, la circularité s’applique dans les usages quotidiens et implique les collaborateurs. Au niveau stratégique, il s’agit d’intégrer l’économie circulaire à sa stratégie RSE et de repenser la conception des services ou des biens proposés par l’entreprise.

Sensibiliser vos collaborateurs aux éco-gestes

Au sein de votre entreprise, l’économie circulaire peut être mise en place à travers des gestes simples, grâce à la sensibilisation et la participation des collaborateurs. Cela s’applique, par exemple, à travers : 

  • la gestion des déchets par le  tri, une vaisselle réutilisable, le compostage ;
  • la consommation énergétique en éteignant les équipements non utilisés et la lumière si l’espace est inoccupé, en installant des détecteurs de présence, en instaurant un suivi de la consommation énergétique des activités ; 
  • la mobilité durable : encourager le covoiturage, le vélo, limiter les déplacements professionnels, favoriser le télétravail ;
  • la restauration et la distribution de la nourriture non consommée à des associations, la réduction de la viande, le recours à des circuits courts et des producteurs locaux ;
  • les achats et la réparation des équipements ou le choix d’appareils reconditionnés, ou la location. 

Adopter une stratégie d’éco-conception dans votre stratégie RSE

L’économie circulaire est également une stratégie à mettre en place, qui fait partie intégrante de la démarche RSE de votre entreprise. Il s’agit de repenser la conception des produits et des services proposés afin de limiter leur impact environnemental, de définir les priorités selon les activités et les objectifs de l’entreprise. La définition d’un plan d’action en faveur d’une économie circulaire dans l’entreprise se fait via l’identification des besoins de l’entreprise et des pratiques déjà existantes, afin de mettre en place les actions les plus pertinentes. 

L’établissement de cette stratégie de circularité doit être menée par une entité de gouvernance dédiée et impliquer les collaborateurs de l’entreprise afin d’assurer l’efficacité des mesures mises en place.

>> Découvrez 3 entreprises engagées en faveur de l’économie circulaire et leur stratégie de mise en oeuvre

 

Sources : 

L’économie circulaire, Ministère de la Transition Écologique

L’économie circulaire, Notre-environnement

L’économie circulaire en quatre questions, Vie Publique

La planification écologique pour l’économie circulaire, France Nation Verte

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, Ministère de la Transition Écologique

Economie circulaire, ADEME

Economie circulaire : définition, importance et bénéfices, Parlement européen

Un nouveau plan d’action en faveur de l’économie circulaire - Pour une Europe plus propre et plus compétitive, Conseil européen