Scroll To Top

RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) : définition, enjeux, avantages

  • Temps de lecture: 7 - 8 min
dossier RSE
© Copyright

Décortiquons le principe de responsabilité sociale des entreprises (RSE), qui correspond à toutes les mesures prises par une entreprise pour concilier les dimensions économiques, sociales et environnementales de son activité.

Née dans les années 60, étroitement liée au concept de développement durable, la démarche nommée à l’époque « responsabilité sociétale et environnementale » (RSE) pose les fondations d’une entreprise responsable. Agissant à la fois sur les dimensions économiques, sociales et environnementales de l’activité d’une structure, une stratégie RSE est un pilier pour un développement plus harmonieux, accessible même aux plus petites sociétés. Big Média vous propose de revenir sur ce qu’est la RSE et sur ses objectifs, ainsi que sur les moyens d’entamer une politique RSE au sein de votre TPE ou PME

Qu’est-ce que la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ?

Également appelée responsabilité sociale des entreprises, la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) rassemble l’ensemble des stratégies cherchant à allier responsabilité sociale et environnementale d’une organisation, tout en lui permettant de rester économiquement viable. Elle participe en ce sens aux enjeux de développement durable en entreprise.

Bon à savoir : RSE et développement durable : quelle différence ? 
Si les deux notions sont proches, elles ne s’adressent pas à la même cible. En effet, le terme de développement durable est commun à toutes les sphères de la société tandis que le terme RSE (Responsabilité sociale ou sociétale des entreprises) s’adresse exclusivement aux organisations publiques ou privées. 

Comme son nom l’indique, la RSE repose sur 3 grands piliers : 

  • Le pilier sociétal, qui revient à couvrir les enjeux intergénérationnels de santé, d’éducation, d’emploi, de prévention de l’exclusion, d’équité au sein d’une entreprise.
  • Le pilier environnemental, qui pose la question de la préservation de la diversité de l’écosystème, des ressources naturelles et énergétiques.
  • Le pilier de l’économie, ou comment créer des richesses et améliorer les conditions de vie matérielles de ses salariés.

Définition de la RSE par l’Union Européenne

Dans son 3e contenu sur la RSE, publié en 2011, la Commission Européenne définissait la RSE comme “l'intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes.”

Son scope d’action est large, allant de la protection de l’environnement à la lutte contre la corruption, en passant par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’amélioration de la qualité des produits et l’inclusion sociale, sans oublier le développement économique et la performance financière.

Définition de la RSE selon l’ISO 26000

S’il n’existe pas de réglementation mondiale relative à la RSE dans les entreprises, des normes ISO (International Standard Organization ou International Organisation for Standardisation) font toutefois office d’étalons internationaux. Parmi elles, la norme ISO 26000 fait office de référence en matière de bonnes pratiques pour une stratégie RSE réussie, en en définissant les grands principes. 

ESG, ISR et RSE : quelle différence ?
ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance), ISR (Investissement socialement responsable) et RSE ne couvrent pas tout à fait les mêmes réalités, même si les notions sont proches. On parlera toutefois plus volontiers de l’ESG que de RSE dans certains métiers tels que l'investissement, et d’ISR lorsque l’investissement prend en compte les critères ESG et s’inscrit dans une politique de finance verte.

Pour aller plus loin : ESG, ISR et RSE : quelle différence ?

Le cadre réglementaire autour de la RSE

Aujourd’hui, aucune loi contraignante vis-à-vis des entreprises n’oblige à la mise en place d’une démarche de durabilité. En revanche, il existe un ensemble de loi exigeant des sociétés qu’elles décrivent en toute transparence l’incidence de leurs activités, tant au niveau sociétal qu’environnemental.

Les lois Grenelle I et II, et plus précisément l’article 225, obligent par exemple à la publication d’un rapport RSE, communiquant au public les données extra-financières de l’entreprise, c’est-à-dire les conséquences sociétales et environnementales de son activité, ainsi que son engagement social.

La loi pour la transition énergétique et la croissance verte TEE (2015) ainsi que la loi sur le devoir social des entreprises (ou loi sur le devoir de vigilance de 2017), renforcent également le cadre réglementaire relatif aux sujets climatiques et humains des entreprises et de leurs partenaires.

Enfin, la loi Pacte, adoptée en 2019, consolide la RSE des entreprises via 3 mesures centrales : 

  • La modification de l’article 1833 du Code civil, qui précise que « toutes les entreprises françaises sans exception, doivent "prendre en considération" les enjeux environnementaux et sociaux dans la gestion de leurs activités (leur objet social) ». 
  • La modification de l'article 1835 du Code civil, stipulant que les sociétés volontaires peuvent intégrer dans leur statut une raison d’être.
  • La création du statut d’entreprise à mission.

Quelles entreprises sont concernées par la RSE ?

Si l’arsenal législatif n’est pas contraignant, les problématiques du développement durable et de la protection de l’environnement concernent néanmoins tous les types d’entreprise (TPE, PME, grandes entreprises, multinationales), quel que soit leur secteur d’activité

Bien sûr, les grandes entreprises sont soumises à des dispositifs allant dans le sens de la prise en compte des enjeux RSE, telles que le reporting extra-financier. De nombreuses entreprises multinationales, notamment dans les domaines de la technologie, de l'énergie, de la finance, de la grande distribution et de l'industrie, ont intégré des initiatives RSE dans leurs opérations. Toutefois, il est important de garder en tête qu’une telle stratégie est un outil de gestion et de performance qui peut tout à fait être déployé dans les petites entreprises.

Quels sont les avantages de la RSE pour les entreprises ?

Renforcer l’image de la marque  

La RSE représente à la fois un avantage concurrentiel et un atout pour la marque employeur. Elle permet en effet de se démarquer auprès des clients et de fidéliser les parties prenantes, au regard de leurs attentes sociétales de plus en plus prononcées. La RSE a ainsi un impact direct sur les résultats de l’entreprise. 

Elle offre également la possibilité d’attirer de nouveaux talents de plus en plus regardants quant à l’engagement RSE de leur futur employeur. Une entreprise engagée en faveur de l’éthique et du développement durable aura par conséquent de meilleures chances d’attirer les profils les plus recherchés.

À lire aussi : 9 choses à savoir sur la marque employeur

Améliorer l’implication des collaborateurs

Une stratégie RSE ambitieuse et sincère participe en outre au développement du sentiment de fierté vis-à-vis de l'entreprise. L’attention portée au bien-être des salariés intensifie par ailleurs la reconnaissance des salariés vis-à-vis de leur organisation. Ainsi, la RSE est un facteur d’amélioration de la productivité et de fidélisation des équipes.

Attirer de nouveaux financements 

L’intégration, dans une démarche RSE, des critères liés au développement durable dits critères ESG, représente par ailleurs une manière d’attirer les financements car elle permet potentiellement de capter les capitaux des fonds d’Investissement Socialement Responsable (ISR).

Comment mettre en place une démarche RSE dans votre entreprise ?

Réaliser un audit RSE de l’entreprise

Dans la quête de durabilité et de responsabilité sociale des entreprises, la réalisation d'un audit RSE émerge comme un préalable incontournable. Cette évaluation RSE au sein de l'entreprise implique une analyse approfondie de vos pratiques sociales, environnementales et économiques, couvrant, par exemple : l'engagement de la direction, l'identification des parties prenantes de l'entreprise (employés, clients, fournisseurs, communautés locales…), l'analyse des impacts sociaux, environnementaux et économiques de ses activités, la gouvernance en place pour la RSE ou le déploiement d’une communication transparente sur la démarche RSE (rapports annuels de durabilité et autres documents de communication). 

Les résultats de ce diagnostic RSE sont à envisager comme une véritable boussole pour ajuster la trajectoire vers une stratégie plus durable.

Définir une stratégie et un plan d'actions RSE

Une fois la phase d’audit réalisée, vous pouvez passer à la définition d’une stratégie et d’un plan d'actions RSE à la hauteur de vos ambitions.

Démarrez en définissant un objectif de politique RSE clair, compréhensible par toutes les parties prenantes, de l'intérieur comme de l'extérieur. Évitez le jargon inutile et faites de votre engagement éco-responsable une lumière guidant vos actions.

Rappelez vous que la temporalité donne du poids à vos engagements. Définissez ainsi un calendrier réaliste et un rétroplanning pour chaque étape de votre plan d'actions RSE.

À noter : pour aller plus loin, Big Média vous propose son article sur des exemples d’actions RSE à mettre en œuvre dans votre entreprise.

Identifier des indicateurs de suivi RSE

Pour que votre démarche RSE soit tangible, il est essentiel de quantifier les actions à réaliser. Mettez des chiffres sur vos buts, que ce soit en matière de réduction des émissions de carbone, d’augmentation de l'efficacité énergétique ou de pratiques éthiques

Retenez que ces indicateurs chiffrés, aussi connus sous le nom de Key Performance Indicators (KPI), sont la clé pour évaluer votre démarche et identifier les domaines à améliorer pour renforcer son engagement envers la Responsabilité Sociétale des Entreprises. 

Les critères ESG, regroupant les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance, peuvent constituer la trame de vos indicateurs. 

Former et impliquer ses parties prenantes aux engagements RSE de l’entreprise

La RSE ne se construit pas en solitaire, elle s'épanouit avec l’inclusion de toutes les parties prenantes de l'entreprise, collaborateurs comme clients et fournisseurs. Impliquez chaque service, de la finance au marketing en passant par la DSI, dans la collecte de données. Mettez en place un département dédié et nommez un responsable RSE pour coordonner vos initiatives.

Bon à savoir : Le rôle du Responsable RSE en entreprise 
La nomination d'un responsable RSE représente un pilier essentiel pour canaliser l'engagement collectif autour du sujet. Ce dernier, au sein d’un éventuel département dédié,  assure la coordination efficace des initiatives, la gestion des données et la communication transparente des progrès réalisés.

Une charte RSE claire et engageante sensibilisera par ailleurs vos parties prenantes, qu’il est important d’associer directement à la réflexion et à la mise en œuvre de la politique RSE. 

Enfin, afin de mieux communiquer en interne sur sa RSE et informer les employés sur vos engagements, les réseaux sociaux ou intranet sont un outil de premier choix. L'organisation de séminaires ou de conférences peut également permettre de créer des moments d’échange.  

Réaliser un bilan carbone de votre entreprise

Dans l’optique d’une politique RSE, réaliser un audit environnemental de l’organisation, tel qu’un bilan carbone établi par l'Agence de la Transition Écologique (ADEME), est une idée judicieuse. Basée sur la méthode ACV (Analyse de Cycle de Vie), cette approche permet la quantification précise des émissions de gaz à effet de serre (GES) issues des activités et services de l'entreprise, ainsi que leur impact sur l'environnement, y compris la performance des équipements.

Communiquer en toute transparence sur les résultats de la stratégie RSE

La transparence est la clé de la crédibilité en matière de RSE. Communiquez donc avec authenticité sur les résultats concrets, mesurés et mesurables de votre démarche responsable, tant en interne qu'en externe. Après une année, évaluez les progrès réalisés et les changements tangibles, et transformez votre démarche RSE en une narration inspirante par le biais de rapports annuels, de communiqués de presse ou de campagnes de sensibilisation.

Les outils pour une stratégie RSE efficace

Les reporting RSE pour communiquer sur ses impacts environnementaux et sociaux

La Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF) se distingue comme l'outil adéquat pour faire le reporting de vos indicateurs RSE. Elle offre une vue d'ensemble concise de vos performances environnementales, sociales, et de gouvernance (ESG).

Le rapport RSE, également appelé "reporting RSE", est un autre outil puissant. Au-delà des indicateurs relatifs aux impacts sociaux, environnementaux, sociétaux et à votre mode de gouvernance, il mesure la performance de votre stratégie RSE, offrant une vision globale de votre engagement.

Le label RSE pour garantir la qualité de la démarche RSE mise en place

Parallèlement, la qualité de votre engagement envers des pratiques responsables et la maturité de votre démarche peut être garantie par le Label RSE. Ce label de référence, créé en 2007, fonctionne comme une certification. Il atteste en effet de la conformité de votre politique RSE à des normes éthiques et environnementales rigoureuses (sur la base de l'ISO 26000).

Quel accompagnement pour une stratégie RSE efficace ? 

Pour renforcer votre stratégie RSE en bénéficiant d'expertise et de ressources adaptées à la taille et aux besoins spécifiques de votre entreprise, pensez à vous faire accompagner. 

Des cabinets de conseil spécialisés et des consultants RSE offrent par exemple une expertise sur-mesure aux grandes entreprises, tandis que les TPE et PME pourront compter sur des outils de pilotage en ligne ou des ressources publiques gratuites.

La plateforme impact.gouv.fr, ouverte à toutes les entreprises, offre par exemple un espace pour valoriser vos réalisations en matière de RSE auprès de diverses parties prenantes. Elle propose des indicateurs communs, favorise les échanges entre pairs et le partage de bonnes pratiques, et offre un accompagnement essentiel.

La plateforme RSE de strategie.gouv.fr, est quant à elle une initiative nationale soutenant la RSE depuis 2013 à travers plusieurs axes :  

  • la communication autour des politiques publiques ;
  • le soutien aux initiatives privées ; 
  • la valorisation des bonnes pratiques ;
  • la concertation entre parties prenantes ; 
  • l'appui aux négociations internationales.

Exemples d'entreprises françaises engagées dans des actions RSE

Plusieurs entreprises françaises se distinguent par leurs actions RSE inspirantes. Danone, pionnier de la RSE, s'engage à travers son programme "One Planet. One Health", visant l'impact positif sur la santé et la planète. 

Par ailleurs, on trouve dans le TOP 5 de l’Index RSE 2022 d’Universum les groupes suivants : 

  • Decathlon, perçu comme l’employeur le plus engagé ;
  • Blablacar ;
  • Carrefour, géant de la distribution qui s'efforce de promouvoir une consommation responsable et durable ;
  • EDF, leader énergétique, mise sur les énergies renouvelables et la réduction des émissions.

Ces entreprises incarnent l'excellence française en matière de RSE et démontrent que l'engagement envers la durabilité peut être un moteur de réussite nationale et internationale. 

 

SOURCES 

Qu’est-ce que la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ?, Ministère de l’Économie

La responsabilité sociétale des entreprises, Ministères de l’Écologie, de l’Énergie et des Territoires 

La responsabilité sociétale des entreprises : une démarche déjà répandue, Insee Première 

https://www.bpifrance-universite.fr/thematique/responsabilite-societale-des-entreprises/

https://www.globalreporting.org/