Guillaume de Seynes (Hermès) : « sans cesse confronter l’artisan et le créateur »

Une affaire familiale. C’est « une motivation très forte » de marcher dans les pas de ses aînés pour Guillaume de Seynes, qui a rejoint Hermès il y a maintenant 26 ans. Esthétisme, design, recherche perpétuelle des belles matières, celui qui supervise les activités de production de l’entreprise souhaite aussi faire perdurer « l’excellence de la fabrication » et maintenir la célèbre maison dans la plus noble acception du luxe français. Pour cela, il entend poursuivre son action de valorisation des métiers de la main à haute valeur de savoir-faire.

Hermès, « le défi de l’innovation » sans jamais déroger à la qualité du luxe français

Le fondateur d’Hermès était artisan harnacheur. L’entreprise, à sa création en 1837, était donc spécialisée dans les équipements pour chevaux. À compter des années 1920, un univers de produits Hermès s’est développé à partir de ces mêmes savoir-faire issus de la selle, et notamment les articles de maroquinerie tels que les sacs (l’iconique sac Kelly), ou encore plus récemment les bracelets pour montre connectée... Cette distinction perdure aujourd’hui dans les méthodes de production et dans le style de la maison, bien que la maison dans son ensemble ne soit pas uniquement tournée vers la maroquinerie (on lui reconnait ces légendaires carrés, foulards, bagues, parfums...).

Un héritage à préserver selon Guillaume de Seynes, à faire vivre de façon contemporaine et à transmettre, tout en avançant avec « le défi de l’innovation (...) le défi de sans cesse confronter l’artisan et le créateur pour aller encore plus loin ». Pour celui qui supervise les activités de production des maroquineries et d’autres domaines, cette dynamique propre aux entreprise familiales est similaire à celle que doit adopter tout entrepreneur : une solide cohérence dans la stratégie de long terme, un renouvellement créatif et l’idée de toujours faire du mieux possible !

Hermès, ce sont aussi des normes de fabrication strictes pour répondre à une exigence de durabilité de ces objets d’héritage, qui se chargent d’émotion, amenés à devenir des compagnons de vie : « la qualité d’un article Hermès, on la mesure dans la durée », nous livre Guillaume de Seynes. Si la désirabilité de la marque est grande et la demande élevée, la maison de luxe semble aussi être active dans la réparation et donner de l’importance à la seconde vie de ses créations, pour une mode et un luxe responsables.

Former les jeunes apprentis à devenir artisans

Si l’homme d’affaires estime que la France a connu une période de dévalorisation des métiers manuels, la célèbre maison a pourtant besoin d’artisans qualifiés pour poursuivre son activité économique. Et espère également continuer d’assurer son statut de représentante de l’excellence du savoir-faire français en matière de luxe, véritable fleuron également à l’international. Elle mise donc sur des formations internes, exigeantes, dispensées notamment à l’Ecole Hermès des savoir-faire : « les candidats que nous avons sont principalement des jeunes qui expriment l’envie très profonde de faire un métier manuel, c’est passionnant », conclut le directeur général du pôle amont et participation d’Hermès International.