Mélanie Lopez-Malet (Ubisoft) : en matière d’IA, « toutes les compétences sont les bienvenues »

À l’occasion du We Are French Touch, le premier rendez-vous des industries culturelles et créatives françaises organisé par Bpifrance, Big média a reçu Mélanie Lopez-Malet, data scientist chez Ubisoft. À travers son approche de l’IA générative et son expérience en la matière, elle donne des pistes de réflexion aux entrepreneurs désireux d’engager son adoption ou de poursuivre son utilisation dans leur activité. 

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Mélanie Lopez-Malet, Data scientist chez Ubisoft
Mélanie Lopez-Malet sur le plateau de la Big Conversation

C’est un profil pour le moins singulier qui parle de tech avec expertise et entrain. En effet, qui pourrait croire à première vue qu’une agrégée de lettres deviendrait experte en données textuelles ? C’est toutefois le chemin qu’a suivi l’une des invitées du plateau de la Big conversation, Mélanie Lopez-Malet. Après avoir étudié la littérature pendant huit ans, elle change de voie pour se plonger dans la programmation, puis la data, et enfin la data science, qu’elle exerce chez Ubisoft : son travail consiste à saisir « comment les machines peuvent nous comprendre, reproduire notre langage, et la façon nous pouvons interagir avec elles d’une manière plus naturelle ». Qui a dit que nos chers ordinateurs étaient dénués d’humanité ?

 

 

Au commencement de l’IA générative était l’algorithme

Mélanie Lopez-Malet décrit la data science comme la discipline qui vise à utiliser des algorithmes de machine learning (technologie visant à apprendre aux machines à améliorer leurs performances en fonction des données qu’elles traitent, ndlr)  pour résoudre des problèmes et effectuer des taches. Et l’IA générative alors ? C’est, selon l’experte, « un type d’algorithme qui utilise de très gros modèles pour créer du contenu, (…) c’est une sorte de traducteur d’informations. Il (cet algorithme, ndlr) va traduire une instruction en réponse, comme sur ChatGTP. Pour de la génération d’images, il va transformer du texte dans une représentation conceptuelle de ce que vous avez écrit, puis dans une image ». L’une des clés réside dans l’entraînement de la machine, qui doit accumuler une quantité de données suffisante pour avoir une représentation assez complexe des concepts humains et apporter une réponse satisfaisante à une demande spécifique.

L’impact de l’IA générative dans le secteur des jeux vidéo

Du point de vue du loisir, du divertissement mais aussi de la culture, le jeu vidéo  a définitivement gagné ses lettres de noblesse. Du point de vue de l’innovation, pour Mélanie Lopez-Malet, la force de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les jeux vidéo résiderait dans des fictions plus interactives. « Ce que j’explore, c’est que l’on va peut-être pouvoir interagir différemment avec les jeux (…). Si l’on peut avoir du contenu généré à la volée, peut-être qu’on pourra parler avec les personnages, voir apparaître de nouvelles histoires au fur et à mesure de l’aventure, ou même de nouveaux personnages qui seront au courant de ce qu’on a fait avant ».

« Le monde technologique, c’est aussi celui de l’open source, du partage »

Il n’y a pas que les profils issus de la tech qui peuvent aspirer à travailler dans le domaine de la data science ou à devenir experts en intelligence artificielle générative, l’agrégée de lettres nous l'affirme : « en matière d'IA, toutes les compétences sont les bienvenues ». La force de son insertion semble même trouver sa source dans parcours atypique, qui lui a permis d’apporter un point de vue et des compétences qu’il n’y avait pas forcément en termes d’analyse ou de vulgarisation. 
Comment, et où apprendre alors, ces nouvelles connaissances ? Des formations  spécifiques sur le sujet de l’intelligence artificielle commencent à émerger. Mais « le monde technologique, c’est aussi celui de l’open source, du partage, il y a énormément de contenus gratuits en ligne qui permettent de démocratiser les connaissances (…), il y a toute une communauté sur laquelle on peut se reposer pour monter en compétences », nous rappelle Mélanie Lopez-Malet, incitant à s’approprier la technologie, capable de reproduire tout ce que l’humain a de plus fantastique. Et de participer à cette grande aventure, pas fictive mais bien réelle, de l’intelligence artificielle. 

Jean baptiste Ganga
Jean Baptiste GANGA Rédacteur web