Scroll To Top

Slow Cosmétique, le label pour la beauté naturelle

  • Temps de lecture: 4 - 5 min
Label Slow Cosmétique
© Copyright

Depuis 2013, le label Slow Cosmétique certifie les marques de beauté naturelle. Big média s’est entretenu avec Julien Kaibeck, l’homme derrière ce label et plus largement le mouvement qui prône une cosmétique éthique et écologique.

Les modes de consommation évoluant, les marques de produits de beauté naturels se multiplient et séduisent de plus en plus. D’après des chiffres de 2023, 1 français sur 2 a acheté des produits cosmétiques et d’hygiène bio au cours des douze derniers mois. Si bien qu’il devient davantage complexe de se retrouver parmi toutes les appellations existantes : bio, naturel, vegan, écologique etc. Il est ainsi essentiel de se parer contre le greenwashing éventuel. C’est en se lançant ce défi, que Julien Kaibeck, écrivain et spécialiste en bien-être et biocosmétique, conçoit, il y a un peu plus de 10 ans, l’association « Slow Cosmétique ». Celle-ci se concrétise ensuite par la création d’un label éponyme, qui recense aujourd’hui plus de 330 marques.  

Qu’est ce que la Slow Cosmétique ? 

« Populariser et sensibiliser le grand public à la cosmétique naturelle saine ».  Tel était l’objectif premier fixé par l’association Slow Cosmétique en créant un label récompensant et certifiant les marques de produits de beauté et soins naturels et éthiques. Inspiré par le mouvement international « Slow Food » qui s’oppose historiquement à l’implantation d’un « fast food » dans le centre de la capitale italienne dans les années 80, ces deux mouvements prônent des consommations « plus authentiques, plus sensées et plus saines. » décrit Julien Kaibeck.  

Tenter de définir en quelques mots la Slow Cosmétique n’est pas mince affaire tant l’expression est tentaculaire. C’est à la fois une association militante, une bibliographie riche mais aussi un label qui distingue les marques engagées selon des critères bien précis. Elle s’impose la mission de faire barrage à toutes manipulations marketing. « Il existe beaucoup de greenwashing en cosmétique, des allégations un peu trompeuses sur la nature réelle des choses » déplore Julien Kaibeck. Il fallait donc trouver un moyen de valoriser ces marques et produits cosmétiques naturels français et internationaux. « Le label est alors né de la volonté de créer un repère honnête dans les rayons pour d’une consommation plus raisonnée répondant une charte de formulation saine et de marketing responsable » poursuit l’auteur.  

Un mouvement qui prend racine et siège en Belgique mais qui labelise des marques à travers le monde. « Aujourd’hui sur nos quelques 330 marques plus de 80% sont des TPE françaises. Cela s’explique notamment par le fait que la France est le pays qui compte le plus de marques de produits cosmétique naturels grace à son terroir.» explique l’expert.  

Julien Kaibeck, fondateur du mouvement et de l’association Slow Cosmétique 

C’est en 2012 que Julien Kaibeck, cosméticien aromathérapeute, publie le livre « Adoptez la Slow Cosmétique » (éd. Leduc) . Un livre qui préconise de « consommer moins mais mieux » et met le doigt sur les abus marketing de la cosmétique conventionnelle. Lanceur d’alerte, avec cet écrit, l’expert en cosmétique naturelle concrétise son travail de prévention, sensibilisation et conseils qu’il avait déjà commencé quelques années auparavant sur son blog. S’en suit une belle collection d’ouvrages invitant à une consommation plus écologique de la beauté. On y retrouve le livre sacré, la « Bible de la Slow Cosmétique » (éd. Leduc).  368 pages des recettes et de bons conseils sur comment décrypter les étiquettes de ses produits de beauté préférés.  

Les 4 principes et valeurs de la Slow Cosmétique  

Depuis 2013, Le label Slow Cosmétique est remis après un examen complet et indépendant d’une liste de critères portant sur les ingrédients, techniques de fabrication, emballages et la formulation. « C’est aussi d’ailleurs le seul label qui inclut des critères d'évaluation sur les allégations et le marketing d'une marque. » nous apprend Julien Kaibeck. 

On peut retrouver l’ensemble de ces points dans la Charte officielle de la Slow Cosmétique et dans le référentiel technique qui en découle. « La charte est plutôt un document aspirationnel rédigé par des consommateurs bénévoles de l'association. Elle est ensuite révisée tous les deux trois ans par le comité des sages, composé, lui, par des professionnels. » poursuit-il.  

Une cosmétique écologique 

Pour être labellisée Slow Cosmétique, la marque doit minimiser son impact écologique de la conception de ses produits à leur commercialisation. « Nous avons eu des grandes marques de cosmétique connues dites “conventionnelles” en demande de notre label. Utilisant du pétrole ou en encore du phénoxyéthanol, nous ne pouvions évidemment pas accorder l’authentification Slow Cosmétique » avoue le cosméticien.  

Une cosmétique saine  

Pas de tests faits sur les animaux. La cosmétique bio ou naturelle comme l’entend le mouvement Slow Cosmétique prend forme dans le respect du vivant et de son cycle sans causer de troubles toxiques sur le long terme.  

Une cosmétique intelligente  

La Slow Cosmétique doit tout de même répondre aux attentes des consommateurs et amateurs de produits de beauté en tout genre. Des produits utiles, efficaces à tout point de vue et à base d’ingrédients nobles et issus des ressources biodisponibles. 

Une cosmétique raisonnable  

« Ce n’est pas parce qu’une pratique est légale qu’elle est forcément juste » souligne Julien Kaibeck. C’est le cas en marketing « Par exemple, il est tout à fait autorisé par la loi d’appeler « shampoing à la camomille », un shampoing qui n’en contient que l’arôme. Or, selon notre label nous considérons que ce même shampoing doit en contenir au moins un extrait. » explique-t ’il. 

Une marque labélisée Slow Cosmétique, c’est une marque qui fixe des prix justes, reflétant réellement la qualité de sa formulation et de son service. Elle promeut les savoir-faire ancestraux et traditionnels dans le respect de l’éthique.  

 

Label Slow Cosmétique, Cosmos, Nature & Progrès... : comment distinguer les différents labels ? 

Le label créé par l'Association Slow Cosmétique ne constitue pas la seule référence disponible en matière de produits cosmétiques bio et naturels. Les produits respectueux de l'environnement et de la santé peuvent également bénéficier de certifications telles que Cosmos Organic ou Natural, Ecocert, Cosmebio ou encore Nature & Progrès. 

Slow Cosmétique promeut une consommation réfléchie, privilégiant des produits simples et naturels en intégrant cette mise en garde sur les pratiques marketing. « Le label porte sur toute la marque. Il ne suffit pas de sortir un produit bien propre, bien écolo. Il faut que toute la gamme soit au diapason » déclare l’auteur. C’est entre autres par cet argument que l’on peut le distinguer des différents labels qui s’attribuent souvent par produits.   

Cosmos établit des normes paneuropéennes pour des ingrédients naturels et une production respectueuse, tandis que Nature & Progrès va au-delà de la certification biologique en intégrant des valeurs éthiques et écologiques dans ses critères de production.                        Chacun met l'accent sur des aspects différents de la durabilité et de la naturalité, offrant aux consommateurs diverses options en fonction de leurs valeurs et préoccupations spécifiques. 

Pourquoi s’engager dans la Slow Cosmétique ? 

Les marques comprennent de plus en plus le tournant pris par les consommateurs, celui de placer leur confiance en des produits plus vertueux. « La première année du label, il était plus difficile de se faire un nom auprès des marques. Aujourd’hui ce sont elles qui viennent à nous pour être labélisées. » partage Julien Kaibeck. Avec des acheteurs potentiels beaucoup plus curieux et intéressés, les marques n’ont donc pas d’autres choix que faire un effort de transparence.  

Répondre aux exigences de consommateurs beaucoup plus engagés 

L’industrie de la beauté semble ainsi être en révolution. En effet, davantage de consommateurs se soucient de la composition de leurs produits et se tournent vers des alternatives plus nobles. Selon une enquête de l’Ifop de juin 2020, 63 % des femmes disent accorder de l’importance aux produits « écologiques et ancrés dans les terroirs ». Parmi celles qui se maquillent régulièrement, 53 % privilégient désormais des produits naturels, et 34 % des cosmétiques maison ou issus de producteurs locaux. Les consommateurs sont aujourd’hui à la recherche de produits naturels et biologiques afin de protéger non seulement leur santé, mais également la planète et l’économie locale. En réponse, de plus en plus de normes juridiques germent à cet effet.   

Respecter la loi AGEC 

Le respect de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) est désormais une priorité pour les entreprises engagées dans la diminution du gaspillage, la fabrication de produits durables et le recyclage. Cette législation encadre la réduction des impacts environnementaux en incitant à l'utilisation de produits bio, naturels et écologiques. Elle promeut une approche axée sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en encourageant le respect de la peau et de l'environnement. « Les entreprises que nous labelisons sont déjà largement en phase avec ces directives » déclare Julien Kaibeck, qui voit en l’évolution du comportement des consommateurs, un atout pour l’avenir des marques de cosmétiques raisonnables et raisonnées.  

L’avenir porteur de la Slow Cosmétique  

« On pense que tout le segment de la cosmétique va devenir de plus en plus écologique et plus vertueux. » confie le père fondateur du mouvement de la Slow Cosmétique. Seules bêtes noires ? « Un marketing abusif et une surproduction » affirme t’il. L’association et le label éponyme poursuivent leur travail de sensibilisation auprès des marques et des consommateurs à une forme de simplicité,« de consommer moins mais mieux. »