Green bonds : quand la finance se met au vert

La finance pourrait-elle défendre de nobles causes, comme se mettre au service de la planète ? C’est en tous cas dans cette optique qu'ont été créés les green bonds, grâce auxquels la finance se met au vert. Experts en finance ou activistes du climat, Big média vous explique tout sur ce terme.

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Concilier environnement et rentabilité, c’est possible avec les green bonds.
Concilier environnement et rentabilité, c’est possible avec les green bonds.

En septembre 2021, l’Union européenne devient le premier émetteur de green bonds au monde en levant 12 milliards d’euros. Ce concept se traduit par « obligations vertes » et la France en est jusqu'à présent le principal émetteur dans le monde. Les green bonds sont des produits financiers qui existent depuis 2008. Ils sont émis par une entreprise ou une entité publique et spécialement destinés à soutenir un projet durable, comme le développement des énergies renouvelables et la transition écologique. 

Des sociétés ou des particuliers investissent dans ces obligations environnementales et touchent des intérêts. A la différence d’une obligation classique, les green bonds nécessitent la publication d’un rapport annuel afin de rendre compte aux investisseurs de l’évolution des projets et de leur bénéfice climatique. 

Les Etats, acteurs de la finance durable 

Pourquoi les Etats émettent-ils des green bonds ? Depuis l’Accord de Paris, traité entré en vigueur en 2016 et contraignant juridiquement les responsables du changement climatique, les acteurs et investisseurs institutionnels redoublent d’efforts pour se mettre au diapason des normes internationales. Pour remplir l’objectif - ambitieux mais réalisable - de limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C, et suivre la voie des solutions présentées notamment par le GIEC, les Etats émettent - et incitent à investir dans les obligations vertes. 

En effet, les projets soutenus par ces financements permettent d’innover dans des solutions bas carbone. Ils contribuent donc à réduire les émissions de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique. Un Etat qui souhaite limiter ses émissions et innover pour un futur plus vert a donc tout intérêt à se tourner vers la finance durable et à émettre des green bonds.  

Mais également, la notion de green bond peut se rapprocher de celle de souveraineté énergétique. En effet, les obligations vertes peuvent également soutenir des projets en lien avec l’énergie renouvelable (production, stockage, acheminement), et participer à l’indépendance énergétique d’un pays.  

 

Entreprise, pourquoi s’intéresser aux green bonds ? 

Certaines sociétés intègrent directement dans leur fonctionnement la prise en compte de grands enjeux énergétiques, climatiques, sociaux : on les appelle les entreprises à impact. Toutes leurs actions sont vouées à la poursuite d’impacts positifs sur la société. Ces entreprises peuvent émettre des green bonds dans le but de financer leur projet vertueux. 

Qu’en est-il des industries traditionnelles, des entreprises créées avant qu’elles prennent réellement conscience du coût environnemental de leur action ou, avant même la naissance de ce concept d’entreprise à impact ? 

Via un apport financier à des green bonds, ces entreprises peuvent s’insérer dans une politique de responsabilité sociale des entreprises (RSE). En mettant en jeu une partie de leur capital sur un projet écoresponsable, une entreprise peut contribuer à la transition écologique. 

 

L'Europe, moteur de la réglementation des green bonds  

Malgré l’engouement autour de cette finance durable, il n’existe pas encore de contours stricts sur la dimension environnementale des projets financés. Il faut donc être attentif au greenwashing, une stratégie marketing visant à donner une image éco responsable à une initiative qui ne l’est pas. Un manque de cadre que reprochent de nombreux acteurs du secteur, mais qui tend à s’améliorer.  

L’Union européenne a été la première à réagir en proposant des initiatives pour mieux réglementer le marché. Elle prévoit des contrôles et des évaluations sur les investissements réalisés. Pour le moment, il n’est pas prévu de label unique pour les obligations vertes européennes. En France, le label TEEC (Transition énergétique et écologique pour le climat) a été lancé dès 2015 pour mieux définir le caractère « vert » des projets financés et contribuer à encadrer cette notion de green bonds. 

Jean baptiste Ganga

Jean Baptiste GANGA

Rédacteur web