Paris 2024 mise sur l’économie sociale et solidaire pour des Jeux durables 

Mandatée par le Comité d’organisation de Paris 2024, l’association « Les Canaux » a mis en place une plateforme pour rendre accessibles les marchés olympiques aux entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS).

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JOP 2024

L’économie sociale et solidaire, premier grand vainqueur des Jeux de Paris 2024 ? C’est en tout cas l’objectif de la plateforme ESS 2024, pilotée par l’association « Les Canaux » qui forme, accompagne et valorise les acteurs d’une économie plus respectueuse de l’environnement et plus solidaire (Économie Sociale, Solidaire et Circulaire). La plateforme collabore avec le Comité d’organisation de Paris 2024, la SOLIDEO (Société de livraison des ouvrages olympiques) et le centre Yunus (qui accueille les bureaux du professeur Muhammad Yunus, amateur de sport et prix Nobel de la paix 2006).

Après des Jeux de Rio décriés pour leur manque de durabilité et d’égards pour les populations les plus fragiles, le CIO (comité internationale olympique) avait à cœur de transformer les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) et de les rendre plus équitables. « La candidature de Paris repose sur cette idée que les JOP doivent être inclusifs, durables et économiquement justes », explique Elise Dupire, la responsable communication de « Les Canaux ». 

Transformer les engagements politiques en réalité économique

Trois ans après le lancement d’ESS 2024, plus de 240 contrats ont été signés et permettent aux entreprises de l’économie sociale et solidaire de co-construire des JOP durables, dont l’héritage profite à tous. « Nous proposons un accompagnement aux acteurs pour qu’ils puissent répondre aux différents marchés. Mais notre médiation passe aussi par du conseil auprès des donneurs d’ordres, notamment pour les accompagner dans la rédaction de leurs appels d’offres », précise Elise Dupire. Un chantier conséquent pour l’association, dans laquelle une dizaine de salariés travaillent à plein temps pour transformer les engagements politiques des différents donneurs d’ordres en réalité économique. 

La publication en open source d’un cahier d’impact, mettant en avant les différentes façons de rendre le marché inclusif et durable, résulte d'une fine analyse de chaque besoin des commanditaires. « Tous les appels d’offres ne sont pas directement accessibles à des entreprises de l’ESS. Par contre, on peut faire en sorte que certaines parties du marché soient réservées à des acteurs de l’économie sociale, solidaire et circulaire ».  

« L’ensemble du territoire doit profiter des retombées des JOP »

L’association met un point d’honneur à promouvoir l’ESS sur les marchés en régions, car les épreuves ne se cantonnent pas à l'Île-de-France. Elise Dupire insiste : « L’ensemble du territoire doit profiter des retombées des JOP ». Au travers du label « Terre de Jeux », les départements et régions ont la possibilité d’accueillir les centres de préparation des athlètes. Rénovations des infrastructures, besoins en restauration et logements, il s’agit d’une aubaine économique pour les collectivités territoriales qui n’accueillent pas d’épreuves.

À deux ans de l’ouverture des Jeux, des engagements ont déjà été pris pour qu'ils laissent un héritage économique positif. Pour la responsable communication des Canaux, « La charte en faveur de l’emploi et du développement territorial de la SOLIDEO est une base de travail encourageante ». Dans ce document, l’établissement public s’engage à réserver 10 % du temps de travail sur les chantiers à l’insertion professionnelle et à ce que 25 % des marchés soient accessibles aux TPE/PME et entreprises de l’ESS.

Martin Ferron
Martin Ferron Rédacteur Web