Spart, la start-up à impact dédiée au bien-être en entreprise

Isolement social, fatigue, sédentarité, perte de motivation, autant de facteurs de risques accentués par la crise sanitaire et l’essor du télétravail. Créée en 2019, Spart entend remédier à ces problèmes en encourageant les salariés des entreprises à créer du lien autour du sport. Big Media a pu s’entretenir avec son directeur général, André Lenquette. Portrait. 

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André Lenquette, CEO de SPART

Avec les Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024 qui pointent doucement le bout de leur nez, une start-up de la Sportech française est plus que jamais déterminée à alerter les entreprises sur l’importance du bien-être au travail. Selon une étude ANSES, 95 % des Français sont exposés à un risque de détérioration de la santé car inactifs ou sédentaires : la pratique sportive peut en revanche être un formidable levier pour contrer ces symptômes et (re)créer du lien social au sein de l’entreprise – c’est en tout cas l’intime conviction d’André Lenquette, CEO de Spart, qui s’est lancé dans l’aventure entrepreneuriale en 2019.  

Spart, l'application sport et bien-être en entreprise : « La santé est le bien le plus cher »  

Que le sport constitue le cœur battant de son entreprise n’a rien d’un hasard : André Lenquette, éternel sportif, a commencé par des études STAPS pour devenir professeur d’EPS, puis a brillé en compétition, devenant notamment champion France universitaire en natation et waterpolo. Le futur CEO s’est ensuite dirigé vers une école de commerce et a alors basculé dans le secteur bancaire, entamant une carrière prolifique qui l’amènera notamment à diriger, dix ans durant, une filiale du groupe BPCE dédiée à l’accompagnement d’entreprises dans leur déploiement à l’international.  

« J’ai conseillé beaucoup de chefs de petites, moyennes et grandes entreprises. L’activité physique et la santé sont primordiales à mes yeux, comme pour beaucoup de dirigeants et de salariés. C’est pour ça que je suis convaincu de la pertinence du projet qu’on porte », déclare-t-il aux côtés de Sabina Cristova, directrice marketing & communication et co-fondatrice de Spart. Bien avant la crise sanitaire, les associés sont déjà profondément convaincus que « la santé est le bien le plus cher et que la réussite d’une entreprise se fait grâce au capital humain », affirme André Lenquette. Pour que ça fonctionne, il faut que tout le monde – dirigeants, collaborateurs – soit en bonne santé ».  

Avec la prise de conscience généralisée de l’importance du bien-être et de la santé au lendemain de la crise sanitaire, le projet s’est légèrement reconfiguré. « On est passé d’une solution très physique avec un peu de digital à une solution très digitale avec un peu de physique », précise le directeur général. « Avant, la mise en place de solutions pour la santé des collaborateurs était une tendance de fond dans les entreprises ; après le Covid, ça a été mis en avant très rapidement », note Sabina Cristova. « Ce projet a pour but d’apporter de nouvelles solutions aux entreprises tout en ayant un impact social positif, et de concilier cela avec la rentabilité », ajoute André Lenquette. 

Spart, un réseau social à impact ? 

En qualité d’entreprise à mission et d’entreprise à impact, Spart trouve à ce jour sa raison d’être dans la promotion du bien-être, de la santé et de la cohésion en milieu professionnel. « Spart essaye de faire bouger un peu plus les gens et les aide à effectuer les 30 minutes d’activité physique par jour recommandées par l’OMS », précise le CEO. Pour rappel, 21% des Français ont déclaré n’avoir pratiqué aucune activité physique et sportive en 2023. En plus d’inciter à une activité physique plus régulière, « Spart va créer du lien social en entreprise pour que les gens dialoguent, créent de l’engagement et gagnent en motivation ».  

Spart doit ainsi permettre aux salariés de développer des liens sociaux avec leurs collègues, par le prisme de la pratique sportive. Une forme alternative et réseau social ? André Lenquette semble aller dans ce sens : « Ce qui compte, c’est que les gens puissent communiquer et éventuellement se rencontrer. Tous les jours, des salariés viennent nous dire que, grâce à Spart, ils ont rencontré des gens qu’ils ne connaissaient pas dans leur propre entreprise ». Le directeur général de Spart a d’ailleurs coutume de parler, lorsqu’il s’agit de définir son entreprise, d’une application dite ‘’phygitale’’, car l’humain est au centre de sa solution. 

« Il faut donner au collaborateur la possibilité de se tromper, car on apprend beaucoup de ses échecs », André Lenquette, CEO de Spart 

Une application de challenge sportif et de cohésion en entreprise  

La start-up, qui compte aujourd’hui une vingtaine de salariés, continue de grandir – Spart a levé 1,4 million d’euros supplémentaires en 2023 et espère atteindre l’équilibre financier en 2025 – mais son CEO veille quotidiennement à ce qu’elle demeure habitée par l’esprit d’équipe et les valeurs sportives insufflées à sa création. « Il faut savoir rester humble quelle que soit l’issue, à l’image des grands sportifs. Il y a des moments où l’on subit l’échec, d’autres où l’on gagne ce qu’on ne pensait pas gagner. C’est fait de beaucoup d’émotions, affirme-t-il avec conviction. On doit toujours privilégier le collectif en entreprise et donner au collaborateur la possibilité de se tromper, car on apprend beaucoup de ses échecs. Il faut recommencer et ne surtout pas lâcher. Une entreprise ne peut pas uniquement compter sur les performances de l’individu ».  

Si son approche est entièrement BtoB, Spart ne ferme pas non plus la porte aux relations interentreprises, à l’instar du challenge « Faites vos jeux en entreprises », labellisé par le Ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. « On dénombre une cinquantaine d’entreprises de toutes tailles et de tous types dans ce challenge » – dont l’équipe des Meneurs de Bpifrance, rappelle Sabina Cristova. Après dix mois d’animations (courses, tournois, etc.), Spart prévoit déjà de réitérer ce challenge interentreprises en 2025. « C’est intéressant car c’est un engagement qui contribue forcément à l’image de la marque employeur. On sait que le marché s’est aujourd’hui inversé, ce sont les talents qui choisissent l’entreprise et non l’inverse. Les candidats ont besoin de preuves, quelque chose de concret », note-t-elle. 

« On travaille vraiment sur trois volets : santé mentale, physique et sociale ». 

Une application sport et bien-être destinée aux entreprises de toutes tailles 

Première entreprise à mission dans le secteur de la QVT (qualité de vie au travail), Spart s’engage à proposer aussi bien ses services aux TPE, ETI, PME qu’aux grandes entreprises et aux collectivités locales. Parmi ses clients : France Televisions, Bouygues, Fnac Darty, etc. « La démarche est un peu différente dans les petites structures, précise Sabina Cristova, qui sont plutôt dans une démarche de team building au quotidien tandis que les grandes entreprises sont plutôt dans une démarche d’amélioration de la QVT ».  

L’application a le mérite de proposer différents services adaptés aux besoins de ses clients. Des offres courtes pour se familiariser avec la solution, ou bien des offres plus longues favorisant l’engagement ou la marque-employeur. « Pour les grands groupes, il est normal de mettre en place des solutions de ce type, remarque André Lenquette. Sur les PME et les ETI, en revanche, c’est plutôt un travail d’évangélisation, il faut vraiment les convaincre ». 

Manque de financement, de temps, voire de personnel, toute une partie du travail de Spart est donc d’accompagner les plus petites structures dans la définition de leurs besoins. « Le circuit décisionnaire n’est pas du tout le même, ajoute la directrice marketing et communication de Spart. Quand le chef d’entreprise d’une petite structure est convaincu, les choses peuvent aller très vite. Dans les grands groupes, les circuits de décision peuvent être un peu plus lents. Mais les convictions et les obligations liées à la QVT sont bien là ». 

Les ambitions internationales de Spart 

La jeune pousse fait aujourd’hui face à plusieurs défis de taille. Un enjeu de rentabilité, d’abord. « Étant une start-up, on perd encore de l’argent. C’est un combat quotidien que de lever des fonds, obtenir des financements, faire évoluer la solution et démontrer que ça a du sens », confie André Lenquette. Deuxième objectif : « améliorer l’expérience utilisateur et l’expérience client, perfectionner notre solution et trouver les fonctionnalités qui correspondent le mieux à ce que les gens attendent ». Troisième enjeu, et non des moindres : « conserver notre ADN en grandissant, garder un état d’esprit entrepreneurial et se développer dans cette dynamique ». 

Aujourd’hui, 75 % des utilisateurs de Spart pratiquent plus d’activité physique et 80 % affirment que leur bien-être s’est amélioré, quand 85 % disent mieux connaître et avoir plus d’interactions avec leurs collègues. Si l’application continue de se développer en France, où elle espère franchir la barre des 50 000 utilisateurs, André Lenquette a surtout en ligne de mire les États-Unis, où un test a déjà été effectué à l’échelle d’une petite entreprise. Et pour cause, « c’est le marché le plus significatif dans le monde », rappelle le CEO – « D’autant plus qu’il n’est pas saturé de solutions comme la nôtre », abonde Sabina Cristova. 

« C’est un pays très antagoniste : une grande partie de la population est en surpoids, mais compte également énormément de sportifs, et les frais de santé y sont extrêmement élevés », note le DG de Spart, qui connaît bien le marché nord-américain. « Apporter ce type de solution pourrait être bénéfique pour des milliers voir à des millions d’Américains. On a déjà quelques personnes prêtes à nous rejoindre, mais ce sont des investissements assez importants ». Au vu de la motivation sans borne affichée par André Lenquette et ses équipes, il y a fort à parier que Spart relèvera le défi de son internationalisation. Que le match commence ! 

 

Felix Tardieu

Felix Tardieu

Rédacteur Web