Femtech : Justine Iochmann-Dejean innove avec des sprays sublinguaux qui soulagent les femmes de leurs maux

Lancée officiellement via la plateforme de crowdfunding Ulule le lundi 22 janvier, Sorore est la toute première marque de compléments alimentaires naturels et bios en spray destinés à soulager les maux féminins rapidement. Rencontre avec Justine Iochmann-Dejean, créatrice de la femtech. 

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Femtech : Justine Iochmann innove avec des sprays sublinguaux qui soulagent les femmes de leurs maux

« Je voulais que ma marque rassemble les femmes autour de la santé féminine », partage Justine Iochmann-Dejean, créatrice de Sorore, une marque de compléments alimentaires sublinguaux (à mettre sous la langue, NDLR) destinés à soulager les maux féminins du quotidien. Aujourd’hui mère de deux enfants, la créatrice de la femtech a travaillé pendant dix ans dans un grand groupe agroalimentaire. « Après tant de temps, j’ai commencé à me poser des questions sur ce que m'apportait mon travail et son alignement avec mes propres valeurs », confie Justine Iochmann-Dejean. A la naissance de son second enfant, la jeune femme réalise qu’elle souhaite développer un projet qui ait du sens. Trois ans plus tard, la maman vient de lancer sa propre marque de compléments naturels en spray : Sorore.  

« Je me suis demandé comment je pouvais aider des femmes qui rencontraient le même problème que moi » 

Big média : Comment avez-vous eu l’idée de créer Sorore ? 

Justine Iochmann-Dejean : Au premier trimestre de ma seconde grossesse j’ai rencontré des gros soucis de dérèglement hormonal, et beaucoup de nausées avec l'incapacité d’avaler quoique ce soit. A ce moment-là, en 2021, je réalise que je ne trouve rien qui soit sans risque pour mon bébé et moi, avec une composition claire et transparente. Il n’existait que des gummies (petits bonbons gélifiés, NDLR) ou des gélules, impossibles à avaler lorsque l’on a des nausées. En effectuant des recherches, j’ai découvert le sublingual, des principes actifs que l’on met sous la langue. Ça m’aurait bien sauvée et je me suis demandé comment je pouvais aider des femmes qui rencontraient le même problème que moi. Pendant la crise du Covid, j’ai eu besoin de développer quelque chose qui avait du sens, et c’est là que l’idée m’est venue. 

BM : Vous avez développé des sprays sublinguaux, pouvez-vous nous parler de votre innovation ? 

JI-D : Nous avons développé deux sprays, un pour soulager les symptômes prémenstruels, et l’autre pour atténuer le stress et l’anxiété du quotidien favorisant la charge mentale.Les produits que nous avons développés se mettent sous la langue, c’est ce qu’on appelle le sublingual. Le principe actif est très rapidement absorbé par les muqueuses buccales où le réseau de capillarités est très dense, directement relié au système général sanguin. Cette voie directe empêche la déperdition d’actifs. Un mécanisme plus pertinent que les gélules que l’on ingère qui vont perdre en efficacité et en rapidité d’action car les actifs subissent le mécanisme de digestion et la dégradation par les sucs gastriques. Grâce à ce mode d’administration, nos sprays procurent un premier soulagement en moyenne au bout de dix minutes, contre une à deux heures pour les gélules classiques.

BM : Après avoir eu cette idée il y a trois ans, quelles étapes avez-vous suivies avant votre lancement sur Ulule ? 

JI-D : Il a fallu trouver un laboratoire pour me suivre et développer les compositions. Ensuite nous avons fait tester les produits sur deux populations, une qui souffrait de syndrome prémenstruel (SPM NDLR) et une autre qui devait faire face à une grosse charge mentale. Après des premiers tests, nous avons dû faire évoluer les compositions grâce au centre de R&D du laboratoire. Suite à une nouvelle phase de test, sur les deux cibles, nous avons enregistré des résultats significatifs nous permettant de lancer les produits.

Sorore valorise sa proposition de valeur sur un marché saturé 

BM : Vous avez choisi de vous attaquer à un marché déjà saturé, celui des compléments alimentaires et un autre en pleine ébullition, celui de la Femtech. Comment comptez-vous vous démarquer ?

JI-D : En effet, le marché de la femtech est en pleine ébullition, on se rend compte que la santé féminine devient une véritable préoccupation depuis quelques années et de plus en plus d’initiatives ainsi que des grands acteurs historiques cherchent à s’imposer sur le marché. Celui des compléments alimentaires, sur lequel nous nous situons également, est assez mature mais il est lui aussi surchargé. En 2023, il était estimé à 2,6 milliards d’euros en France et on sait que 59 % des Français ont déjà consommé des compléments alimentaires au cours des 12 dernières années. Il y a un vrai potentiel mais il faut, pour s’imposer sur ces deux marchés compliqués, une véritable proposition de valeur et une vraie spécificité. Nous avons choisi d’arriver avec un nouvel usage présentant de réels avantages pour faciliter la vie des femmes au quotidien. 

BM : Sentez-vous que le grand public est intéressé par cette proposition de valeur ? 

JI-D : Pour notre cible, il y a deux écoles. Tout d’abord les femmes qui sont prêtes à parler de la santé féminine en considérant que cela fait partie de la santé en général, et les autres qui ne sont pas encore prêtes à en parler car cela touche à l’intime et relève du tabou. C’est donc dur d’aller chercher de l’information avec ce silence. Même si cela tend à se démocratiser en France, les pays outre-Atlantique et du reste de l’Europe sont en avance sur ces sujets.  

BM : Par qui et comment avez-vous été accompagnée pour la création de Sorore et son lancement sur Ulule ? 

JI-D : L’année dernière, j’ai été accompagnée par différentes structures en commençant par La Ruche, un incubateur gratuit. Pour une personne novice comme moi qui me lançais dans l’entrepreneuriat, c’était intéressant de challenger mes idées et d’avoir les bases de la structuration d’un projet. J’ai poursuivi avec Willa et le programme Start, pour poser les premiers jalons de mon entreprise. Parallèlement j’ai eu la chance d’intégrer Station F dans le programme femtech. Ça m’a permis d’ouvrir davantage mon réseau avec des spécialistes, des experts et des investisseurs.  

Aujourd’hui nous sommes en campagne de crowdfunding avec Ulule, et c’est une vraie opportunité de notoriété et de visibilité pour nous. Dès mars, nos produits seront disponibles sur notre e-shop et nous aimerions, à terme, être référencé dans des points de vente affinitaires dédiés à la santé féminine et au bien-être, à l’image de Pemlab ou de la Wellness Galerie des Galeries Lafayette.  

Julie Lepretre
Julie Lepretre Rédactrice web