« Le sport m’a donné cette force de vivre » : le témoignage de Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité Paralympique et Sportif Français

Invitée sur la scène de l’Ampli lors de la 9e édition de Big à l’Accor Arena Paris, l’ex-athlète s’est exprimée sur l’utilité de ses titres olympiques en faveur d’une société plus inclusive envers les personnes en situation de handicap. 

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Marie-Amélie Le Fur sur la scène de l'Ampli lors de Big9.
Marie-Amélie Le Fur sur la scène de l'Ampli lors de Big9.

Certains connaissent son nom, mais peu en savent beaucoup sur son parcours. Marie-Amélie Le Fur, comme certaines entrepreneures, cheffes d’entreprises ou même présidentes d’institutions, a eu auparavant une carrière sportive : elle est en effet triple championne paralympique d’athlétisme. C’est en tant qu’athlète accomplie, mais aussi en tant que présidente du Comité Paralympique et Sportif Français, qui œuvre à favoriser l’offre sportive aux personnes en situation de handicap, qu’elle est intervenue sur la scène de l’Ampli à l’occasion de la 9e édition de Big. 

Le « sport performance » et le « sport social », pour se découvrir par soi-même 

L’ex-sportive de haut niveau le raconte sur la scène de l’Ampli, elle est très tôt « tombée dans la marmite du sport » : elle débute l’athlétisme à l’âge de 6 ans. La performance, les compétitions, la carrière, cela vient plus tard : elle est d’abord motivée par le sens du « sport social », qui l’a fait grandir en tant que personne. Respect, vivre-ensemble, dépassement de soi, les bienfaits du sport sont-ils encore à prouver ? 

Si ces valeurs peuvent être fédératrices, mais aussi vectrices de fierté pour tout un chacun, elles peuvent également revêtir une dimension particulière pour une personne en situation de handicap. Pour Marie-Amélie Le Fur, cela semble être le cas : à la suite d’un accident de la route à l’âge de 15 ans, elle est amputée d’une jambe. Le sport commence alors à se doter d’une importance supplémentaire pour la jeune athlète, car il lui permet de « s’affranchir du regard que porte la société sur les personnes en situation de handicap » et de se découvrir. Celle qui a déjà un excellent niveau poursuit sa carrière.  

 

Un titre paralympique utile à une communauté  

Et, comme bien souvent, le sport dépasse son seul cadre et ses valeurs s’appliquent à d’autres strates de la vie de la personne qui le pratique. Marie-Amélie Le Fur fait carrière, gagne des titres et notamment aux Jeux Paralympiques de Londres, en 2012. Elle y devient championne d’athlétisme. Elle se demande alors : « à quoi ce titre paralympique peut servir, si ce n’est à combler son égo ? » et décide de commencer à œuvrer à ce que cette médaille devienne utile aux personnes en situation de handicap. Elle s’investit alors dans le champ associatif, jusqu’à prendre la présidence du Comité Paralympique et Sportif Français. Son objectif : faire en sorte de rendre la pratique du sport plus évidente pour les personnes vivant avec un handicap

 

Les Jeux Paralympiques de Paris 2024, un véritable catalyseur  

Parler du handicap, des difficultés d’accessibilité, agir collectivement… les Jeux de Paris une formidable opportunité d’avancer sur les questions liées aux situations de handicap et de faire évoluer les mentalités du point de vue de l’ex-athlète. C’est le cas notamment sur la problématique du « continuum d’accès à la pratique sportive d’une personne en situation de handicap ».  

« Dès l’instant qu’on adapte les règles, le fonctionnement, l’environnement, ce sont des personnes (en situation de handicap, ndlr) qui sont maîtresses d’énormément de capacités, de compétences et de facteurs d’adaptation qui peuvent servir la performance de notre société », poursuit l’entrepreneure. Pour y parvenir, Marie-Amélie Le Fur est convaincue de l’importance de l’ouverture du modèle sportif français, de l’appui des collectivités, du secteur privé, et de la nécessité de faire des clubs sportifs dans les territoires des lieux de rencontre, pour que les personnes en situation de handicap et les personnes qui ne le sont pas puissent pratiquer ensemble. Et ainsi, changer durablement notre perception du handicap, à l’image de la Journée Paralympique organisée quelques jours seulement après Big.   

Jean baptiste Ganga
Jean Baptiste GANGA Rédacteur web