Pascal Lagarde (Bpifrance) donne les tendances internationales des PME en 2024

Alors que Bpifrance le Lab a dévoilé la toute première édition de son enquête sur l’export des PME, Pascal Lagarde, directeur exécutif chez Bpifrance revient sur cette dernière afin de mettre en avant les tendances à l’international pour les petites et moyennes entreprises.

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Pascal Lagarde

Si Big média vous a déjà donné les cinq éléments clés pour réussir votre exportation en tant que PME en 2024, d’autres chiffres de l’enquête de Bpifrance Le Lab mettent en avant l’importance pour les petites et moyennes entreprises de se lancer hors de nos frontières. Et si certains d’entre vous se questionnent encore sur les tendances internationales pour les PME, n’ayez craintes, Pascal Lagarde, directeur exécutif chez Bpifrance est là pour vous éclairer.   

« Depuis plusieurs années, les entreprises font face à un contexte international incertain (…) pourtant, elles ont fait preuve d’une très grande capacité d’adaptation et se montrent résilientes » 

Big média : Quelles sont les perspectives à l'international pour les PME en 2024 ? 

Pascal Lagarde : Même dans une année 2024 où, au niveau mondial, on parle beaucoup des incertitudes liées à la géopolitique, aux grandes politiques monétaires qui se sont durcies, les PME qui se projettent à l’international restent les plus optimistes et les plus performantes. En effet, d’après notre baromètre annuel sur l’export 2024, publié le 16 février, près du quart des PME ont l’intention d’exporter cette année. Les petites et moyennes entreprises sont plus nombreuses à anticiper une hausse de leurs exportations (19 %) qu'une baisse (11 %), laissant entendre une augmentation des montants exportés. 

Si 88 % des PME exportatrices visent sans surprise le marché européen, 59 % comptent exporter en dehors de l’UE. Celles-ci sont d’ailleurs deux fois plus optimistes : 34 % d’entre elles prévoient d’augmenter leurs exportations cette année, contre seulement 18 % pour les autres. Ce n’est pas un hasard dans un contexte où, si la croissance européenne devrait se maintenir (+0,9 % selon le FMI), le dynamisme le plus important reste dans le monde émergent (+4,1 %), notamment en Asie ou en Afrique, ou encore aux États-Unis où la croissance (+2,1 %) a jusqu’à présent défié les pronostics, malgré la hausse des taux d’intérêts. 

BM : Comment, dans un contexte économique compliqué, peut-on réussir son internationalisation en tant que PME ? 

Pascal Lagarde : Depuis plusieurs années, les entreprises font face à un contexte international incertain, marqué par une succession de chocs : tensions commerciales, Brexit, crise sanitaire, invasion russe de l'Ukraine etc. Pourtant, elles ont fait preuve d’une très grande capacité d’adaptation et se montrent résilientes, avec pour preuve des bilans solides. Dans l’état actuel de la conjoncture, peu dynamique en France, l’international peut représenter un relais de croissance et donc une opportunité pour les PME.  

Bien sûr les risques existent, mais les outils pour les gérer également. Bpifrance propose par exemple toute une panoplie de soutiens pour assurer les premières étapes de l’exploration commerciale, comme l’assurance prospection, jusqu’à la couverture du risque pour sécuriser les transactions commerciales. Au total, il ressort de notre baromètre export que les PME internationalisées sont les plus performantes et les plus optimistes quant à leurs perspectives d’activité, d’embauche et encore d’investissement. Dans un contexte de croissance faible sur le marché domestique, il semble dès lors plus risqué de ne pas exporter que de se projeter à l’international. 

Pascal Lagarde (Bpifrance) : « Il n’y a pas de taille critique pour exporter et chaque entreprise peut y arriver si c’est sa volonté » 

BM : Quels sont les facteurs principaux pour réussir à s’exporter lorsque l'on est une PME ? 

Pascal Lagarde : Tout d’abord, il ressort des résultats de notre baromètre export que le premier phénomène à combattre quand on est une PME, c’est l’autocensure. En effet, selon notre enquêtes, 66 % des PME estiment que leur activité n’est pas concernée par l’export. Par ailleurs, la taille de l’entreprise, jugée trop petite, est citée comme principal obstacle à l’internationalisation par la moitié des dirigeants de PME sans expérience de l’export. 

Or, il n’y a pas de taille critique pour exporter et chaque entreprise peut y arriver si c’est sa volonté. C’est notamment ce qu’il est ressorti des messages portés par les chefs d’entreprise présents lors de notre matinée du 16 février, consacrée à l’export. Plusieurs autres conseils ont également été prodigués lors de cet événement : 

  • Bien préparer sa démarche et posséder une stratégie dédiée à l'internationalisation, avec un chef d'entreprise pleinement impliqué. 
  • Se rendre plusieurs fois sur place. 
  • De nombreux réseaux existent pour aider les entreprises à se développer à l’international, en particulier la Team France Export, composée notamment de Bpifrance, Business France et des Chambres de Commerce et d’Industrie. 
  • Faire preuve d’ouverture et d’agilité ainsi que ne pas craindre l’échec, est une étape importante avant d’y arriver. 

 

 

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