Plus de 80 000 postes créés en deux ans dans l’économie sociale et solidaire (ESS)

La Chambre française de l’économie sociale et solidaire (ESS), en collaboration avec la Caisse d’Epargne, a récemment publié sa conjoncture de l’emploi dans l’ESS sur les deux dernières années. Fortement perturbé par la crise sanitaire, l’ensemble de ces entreprises connaît finalement une reprise économique forte, tous secteurs confondus. 

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Conjoncture ESS

2,6 millions. C’est le nombre de salariés employés dans des structures d’économie sociale et solidaire, d’après l’Insee. Qu’il s’agisse d’entreprises privées, de fondations, d’associations ou encore de coopératives, cet ensemble professionnel est fondé sur un principe de solidarité et reconnu d'utilité sociale. Avec plus de 150 000 entreprises employeuses à travers le territoire, et représentant 13,6 % des emplois salariés du secteur privé, l’ESS est une branche professionnelle importante du tissu économique français. L'ESS, domaine fortement impacté durant la crise sanitaire de 2020, montre néanmoins sa résilience avec cette conjoncture livrée par ESS France (aussi connue sous le nom de Chambre française de l’ESS, NDLR) sur le quatrième trimestre. 

Hausse croissante du nombre d’emploi dans l’ESS 

En 2021, l'emploi dans l'économie sociale et solidaire (ESS) avait déjà augmenté de 3,2 % par rapport à l’année précédente, créant plus de 67 000 emplois, compensant ainsi les pertes de 2020. Les chiffres de fin 2022 confirment cette tendance à la hausse, avec une croissance de l'emploi de 0,6 % dans l'ESS, permettant de totaliser 81 000 nouveaux emplois au cours des deux dernières années. En outre, l’année 2021 marque un tournant avec une forte reprise des créations d’établissements employeurs dans l’ESS (+3,1 %, soit +5 260 établissements) qui se poursuit en 2022 (+1 650 établissements). 

Bien que les associations aient été fortement touchées avec des fermetures dans le tourisme, le sport, la culture, elles ont aussi embauché dans les secteurs socio-sanitaires et de solidarité. Les coopératives quant à elle ont été relativement épargnées en 2020 en raison de leur positionnement dans des secteurs stratégiques comme le transport et l'agriculture, favorisant la mutualisation des ressources et la solidarité entre membres. Les fondations, elles, ont connu une croissance continue de l'emploi avec un taux de croissance à 5,1 %, en particulier dans les domaines sociaux et de soins, accentué par la transformation d'associations en fondations. Seul l'emploi dans les mutuelles a diminué en raison de la réduction du nombre de postes dans l'assurance.  

Une activité dynamique dans des secteurs stratégiques de l’ESS 

Dans l’enseignement, contrairement aux mutuelles, la hausse de création d’emplois reste élevée, avec plus de 6 500 emplois enregistrés sur l’année 2022, en particulier dans les organisations à but non lucratif de l’enseignement supérieur et de l’enseignement culturel. Concernant l’action sociale sans hébergement (services sociaux, d'assistance, d'orientation, d'aide aux réfugiés et autres services similaires, NDLR), pas moins de 6 434 nouveaux postes ont vu le jour sur la même période. S’agissant de la santé, une hausse de 1,5 % a été enregistrée par les centres de soins dentaires (mutualistes et associatifs) et les activités de médecine spécialisée à but non lucratif. C’est le domaine des arts et spectacles qui enregistre le taux le plus élevé (7,1 %) d’emplois créés. De leur côté, les secteurs de l’aide à domiciles et des activités financières et d’assurance (comme les banques coopératives) connaissent des baisses plus ou moins significatives. En cause, la volonté de réduction des effectifs ou le remplacement par des structures privées hors du champ de l’ESS. 

Pour cette conjoncture, ESS France a tenu à mesurer une nouvelle donnée, les salaires, compte tenu du contexte inflationniste observé en France. En fin 2022, le salaire moyen par tête (SMPT) dans l'économie sociale et solidaire a augmenté de +5,9 %, aligné sur l'inflation (+6,0 %). Toutefois, des écarts subsistent, notamment dans les coopératives et les mutuelles (+2,7 % et +3,5 % respectivement), tandis que les négociations salariales du Ségur de la santé et du social ont aidé à revaloriser les salaires dans du milieu. 

 

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elc
Emma-Louise Chaudron Rédactrice Web