Vendredi, l'association devenue startup qui facilite la RSE des entreprises

Vendredi, une startup qui propose une plateforme de sensibilisation et d'engagement des salariés, vient de lever 4,4 millions d’euros pour accroître son activité. Née en tant qu’association, elle a pivoté en 2018 pour adopter un modèle entrepreneurial.

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Vendredi

Changer le monde sans changer de travail. Voilà la promesse de Vendredi, une startup qui propose aux entreprises et à leurs salariés de s’engager dans des projets associatifs. A sa création, en 2015, Vendredi est une association. Trois ans plus tard, elle devient une entreprise à impact, avec des objectifs sociaux et environnementaux. En mars 2022, la startup lève 4,4 millions d’euros pour devenir une référence en France. « On veut rendre la RSE plus simple. Aujourd’hui c’est illisible pour les salariés, qui s’impliquent très peu alors que c’est un levier de performance énorme pour les entreprises », explique Félix de Monts, cofondateur de Vendredi.

L'édition 2020 du baromètre de perception de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), publiée par le Medef, confirme l’importance de cette dernière. 83 % des salariés issus d'entreprises dotées d'une fonction ou d'un service RSE considèrent que leur entreprise a « un impact positif » sur la société. Dans ces sociétés, autant d'employés indiquent aussi « avoir plaisir à travailler ».

D’association à entreprise à impact

« Il faut arrêter d’opposer le monde des entreprises au monde de l’intérêt général », insiste Félix de Monts. Etudiant à Sciences Po, il s'intéresse déjà aux sujets d’intérêt général, « mais j’avais le choix entre travailler dans l’administration, que je trouvais trop rigide, ou dans une grosse entreprise, en quête de profits ». Pas convaincu, il profite de ses études pour partir au Cameroun, à Yaoundé, au sein d’une association qui permet à des jeunes de s’engager tout en obtenant un stage dans une entreprise. C’est à ce moment-là que les premières ébauches de Vendredi naissent. « Je trouvais cette idée de stage partagé entre association et entreprise très intéressante. On a donc décidé de la reproduire en France ». L’association convainc de grandes entreprises comme L’Oréal, Danone ou encore Air Liquide, qui offrent la possibilité à certains salariés de s’engager. « On a donc commencé à le proposer pour des salariés bientôt à la retraite, ou alors entre deux missions ».

Vendredi reçoit de plus en plus de demandes des entreprises, qui souhaitent démocratiser, à tous leurs salariés, la mise en relation avec des associations. Vendredi s’autofinance et Félix du Monts se tourne vers l’entrepreneuriat social et solidaire qui se développe en France. Pour accroître son développement, le fondateur et son associé Julian Guérin développent une plateforme Saas pour automatiser les mises en relation. « Avec cette plateforme, on se rend compte que notre modèle est scalable en vendant aux entreprises, par une logique d’abonnement, l’accès à notre plateforme ». En 2018, l’association devient une startup. Deux ans plus tard, le Covid-19 frappe le monde entier. Pour répondre à la demande d’engagement, très forte pendant cet épisode de crise sanitaire, l’entreprise noue un partenariat avec deux ministères pour créer la plateforme « Tous confinés, tous engagés ». Grâce à son expérience, Vendredi permet aux entreprises de mettre à disposition des associations leurs salariés qui ne travaillent pas. « Notre plateforme a été plébiscitée par plus de 200 entreprises » et plus de 35 000 salariés ont été mobilisés depuis. La plateforme de Vendredi permet aux salariés de s’engager facilement sur leur temps pro ou perso en fonction de leurs disponibilités et en lien avec leur manager et leur espace RH.

4,4 millions d’euros pour sensibiliser et accompagner les entreprises

Labélisée B-Corp et en passe de devenir une entreprise solidaire d'utilité publique (ESUS), Vendredi a démontré la rentabilité de son modèle. Depuis 2020, la startup souhaite aller plus loin avec sa plateforme, en proposant aux entreprises des programmes de sensibilisation aux causes associatives mais aussi en les accompagnant à développer leur politique RSE à travers des plans d’actions. « Pour accompagner les entreprises et leurs salariés à s’engager, il faut leur montrer comment contribuer au changement. » A terme, l'objectif est de proposer à ses clients des bonnes pratiques instaurer en interne, un catalogue de solutions sur chaque thème comme l’égalité femmes-hommes ou la décarbonation et un reporting ESG de leurs actions.

Inséré dans un marché qui se développe et de plus en plus concurrentiel, la startup décide de passer à l’étape d’après en levant 4,4 millions d’euros pour accroître son activité. « Cette levée nous permet de développer les plans d’actions RSE à destination des entreprises, à investir dans une stratégie marketing pour toucher encore plus de sociétés et à enclencher une stratégie à l’international », précise Félix de Monts. D’ici deux ans, la startup espère passer d’environ 200 à 1 500 entreprises clientes et plus de 100 000 salariés engagés.