Mécénat de compétences, une façon de créer du sens pour les salariés

Possible depuis 2003 en France, le mécénat de compétences permet aux entreprises qui le pratiquent de supporter une cause d’intérêt général en mettant à disposition une partie de leurs ressources salariales. 

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Mécènes au Louvre
© dr Louvre

En 2020, malgré une année marquée par la pandémie, 82 % des entreprises interrogées par l’Admical (association pour le développement du mécénat industriel et commercial) ont déclaré ne pas vouloir diminuer leur budget de mécénat. Favorisé par un système fiscal avantageux, le mécénat d’entreprise demeure une pratique répandue en France. Pourtant, certains ignorent que la participation des entreprises à la vie de la cité ne passe pas systématiquement par une donation pécuniaire, mais peut aussi se traduire par la mise à disposition de services. On vous en dit plus.  

Les sociétés bénéficient d’un abattement fiscal et améliorent leur marque employeur 

Le mécénat de compétences désigne une forme de donation, où l’entreprise propose à ses salariés de consacrer une part de leur temps pour soutenir une cause d’utilité publique. Cette forme de participation, à l’instar des contributions numéraires, propose les mêmes critères d’éligibilité. Si la loi n’impose aucune restriction à ce niveau-là, une étude de l’Admical  montre qu’une grande majorité des entreprises mécènes proposent à leurs salariés des missions qui mobilisent des compétences professionnelles.  

Les entreprises ont de nombreuses raisons de mettre en place le mécénat de compétences. Si l’aspect est positif sur la marque employeur, et donne du sens au travail des collaborateurs, elles bénéficient aussi d’un abattement fiscal (60 % d’impôts dans une limite de 0,5% du chiffre d’affaires hors taxes de l’entreprise). De son côté, le salarié qui participe à une mission de mécénat de compétences conserve l’ensemble des avantages liés à son statut (mutuelle, CSE, PEE, Cotisations, etc.). Pour les associations et les fondations, ce type mécénat permet l’acquisition de compétences souvent onéreuses et parfois rares.  

Diversifier les missions des profils seniors  

Dans de nombreux grands groupes, le mécénat de compétences s’adresse notamment à des profils seniors qui souhaitent diversifier leurs missions à l’approche de leur fin de carrière. La fondation Orange, avec son programme TPS (temps partiel sénior), offre notamment aux employés de la firme télécom la possibilité de consacrer une partie de leur temps de travail à une association partenaire (Croix Rouge, Banques Alimentaires, Secours Populaire, les Restos du Cœur, et bien d’autres). Depuis 2010, plus de 3 100 salariés ont bénéficié du programme TPS. Évidemment, la participation à ce type de programme se fait sur la base du volontariat de l’employé. 

La Société Générale promeut l’éducation et l’insertion professionnelle en soutenant des associations comme « SOS village d’enfants », « Agir pour l’école » ou « Nos quartiers ont du Talent ». En plus de conventions permettant des formules « mi-temps » pour ses profils séniors, la banque propose à l’ensemble de ses collaborateurs de s’investir trois jours par an pour un projet soutenu par sa Fondation.  

Avec l’établissement de conventions et le calcul des sommes à déclarer, ce type de dispositif demeure juridiquement lourd et complexe pour les petites structures. Tous les ans, on estime que plus d’un milliard d’euros de dons - par manque de temps ou d’informations - ne seraient pas déclarés, et donc non déduits des impôts des donneurs. Pour répondre à ce besoin, des entreprises dédiées proposent à des structures de toutes tailles des formules de mécénat de compétences clés en main.  

Martin Ferron
Martin Ferron Rédacteur Web