Transition écologique et IA, deux enjeux primordiaux pour les PME en 2024

Jeudi 30 novembre se tenait la quatrième édition d’Impact PME à Station F, dans le 13e arrondissement parisien. L'événement, dont le but est de réunir et créer des synergies entre les chefs d'entreprises de petites structures, a dédié ses conférences et ateliers aux sujets d'actualité du moment : l'intelligence artificielle (IA) et la transition écologique. Big média vous raconte. 

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Impact PME

« Vous êtes le cœur de la réussite économique. » C’est de cette façon que la Première ministre, Elisabeth Borne, s’est adressée aux petites et moyennes entreprises françaises. Invitée à s’exprimer devant une centaine de chefs d’entreprises lors de l’événement Impact PME, le bras droit d’Emmanuel Macron a tenu à mettre en avant l’importance de ces petites structures dans le tissu économique français. « Vous êtes les visages de l’audace, du dynamisme et de l’emploi sur tous les territoires. Nous nous devons de poursuivre nos efforts afin d’atteindre l’objectif 2024, à savoir, le plein emploi. » 

Si la locataire de Matignon insiste sur l’importance du dialogue entre les entreprises et l’Etat, il est également nécessaire de poursuivre les avancées réalisées dans l’intelligence artificielle et la transition écologique, les deux thèmes phares de cette quatrième édition d’Impact PME. Retour sur les principaux échanges au sujet de ces thématiques.  

L’IA s’impose comme un nouvel outil de travail 

Certains en doutaient encore peut-être, mais non, l’IA ne finira sans doute pas par être une menace pour l’espèce humaine. Sarah Connor peut dormir sur ses deux oreilles. Elle représente même une opportunité pour l’emploi en France, comme le souligne Luc Julia, directeur scientifique chez Renault, également cofondateur de Siri. « Toutes les innovations réalisées autour de l’IA vont permettre de simplifier ou développer certains métiers, tout en créant de nouvelles opportunités. Ces outils donnent l’occasion d’accroitre la créativité. » Un avis partagé par Nicolas Bouzou, président de l’événement Les Rencontres de l’Avenir, rassemblement annuel porté sur le monde de demain organisé tous les ans à Saint-Raphaël. « L’intelligence artificielle nous permet d’être plus corrosif, clivant, créatif. Bien utilisée, elle nous donne même l’occasion d’être plus humain », affirme le chercheur. 

Outre le côté humaniste, l’IA peut s’avérer également utile face aux problèmes de pollutions provoqués par certains secteurs, comme celui de la mode par exemple, et ses quatre milliards de tonnes équivalent de COémises chaque année, d’après l’Agence de la transition écologique. Des dégâts qui peuvent largement être amoindris en anticipant les ventes de best-seller par exemple.  C’est en tout cas ce que propose Barbara Maiocchi, cofondatrice et PDG de Livetrend. « Grâce à notre algorithme, les marques peuvent produire en conséquence les produits qui vont se vendre au mieux, en fonction des données compilées de retours clients sur les réseaux sociaux ou les grandes tendances observées sur les défilés. Ainsi, nous pourrons limiter la fabrication de vêtements inutiles. » Autant d’usages qui peuvent profiter à l’emploi ainsi que favoriser la transition écologique.  

Placer la TEE au cœur du fonctionnement de son entreprise 

« Le secret de l’action c’est de s’y mettre. » Quoi de mieux que cette phrase du philosophe Emile-Auguste Chartier, dit Alain, pour décrire la simplicité que représente, au premier abord, l’engagement en faveur de la transition écologique. Si cette démarche vaut pour tous les individus, elle concerne également, pour ne pas dire principalement, les entreprises, avec par exemple BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et Total – qui ont, chacune prise isolément, une empreinte carbone supérieure à celle de la France. Et parmi toutes les sociétés situées dans l’Hexagone, ce sont les petites et moyennes entreprises qui s’avèrent être les meilleures élèves selon Elisabeth Laville, fondatrice d’Utopies, une agence de conseil en stratégies de développement durable. « Deux tiers des sociétés engagées dans la transition écologique sont des PME. Elles sont les véritables pionnières de ce mouvement. »   

Une notion qu’à bien compris Mathieu Foucart, directeur général chez Norauto. « Avant il fallait être rentable pour être durable, aujourd’hui c’est l’inverse. Nous avions une contribution négative au sujet de la transition écologique et, en dix ans, près de 200 000 tonnes de pneus ont été recyclés, soit 100 % des pneumatiques démontés dans nos ateliers. » Un virage de plus en plus emprunté, y compris dans l’industrie du textile, comme le souligne François Asselin, président de la confédération des Petites et moyennes Entreprises (CPME). « Ces entités-là prennent des risques en relocalisant leur production en France. Cela montre la prise de conscience qui est en train de se propage en France. » conclut-il.  

Emmanuel Lanoe
Emmanuel Lanoe Rédacteur Web