Dorian Dufour-Vorfeld, alias @FollowDorian, partage son quotidien d’entrepreneur sur les réseaux sociaux

A travers son compte FollowDorian, Dorian Dufour-Vorfeld rassemble près d’un million d’abonnés sur les réseaux sociaux autour de l’entrepreneuriat. Le créateur de contenus revient sur son parcours et partage son regard sur la démocratisation de ce nouveau profil d’entrepreneur.

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FollowDorian

« Pour moi c’est une façon de diffuser au plus grand nombre ce que j’apprends au quotidien ».  Dorian Dufour-Vorfeld est créateur de contenus sur les réseaux sociaux. Chaque jour, il partage à sa communauté sa passion pour l’entrepreneuriat à travers des conseils pratiques. Lancé en 2020 en plein confinement, son compte FollowDorian est aujourd’hui suivi par près d’un million d’abonnés (800 000 sur TikTok, 128 000 sur Instagram). En quelques mois, Dorian Dufour-Vorfeld se construit une audience et transforme cette passion en entreprise rentable. « La création de contenus, c’est de l’entrepreneuriat inversé. En partageant ta passion, cela va intéresser des gens et créer une communauté. A partir du moment où ton contenu est visible et résonne, les marques viennent à toi pour nouer des partenariats », assure le chef d’entreprise.

D’entrepreneur à créateur de contenus sur les réseaux sociaux

Dès son plus jeune âge, Dorian Dufour-Vorfeld a déjà l’âme d’un entrepreneur. « A cinq ans, je récupérais tout ce qu’il y avait sur le terrain en construction de la maison de mes parents pour bricoler des objets que je leur revendais ensuite », se souvient-il. Quelques années plus tard, alors qu’il est étudiant en Angleterre, il crée avec un ami passionné de sport un questionnaire à destination des sportifs pour concevoir un complément alimentaire sur-mesure. « C’était très artisanal, ça n’a duré que six mois, mais ça m’a permis de réaliser qu’en travaillant à fond dans quelque chose qui t’anime, tu débordes d’énergie », témoigne l'entrepreneur, qui admet avoir une nature à s’ennuyer facilement.

Dorian entame ensuite un master à HEC dans lequel il se distingue en élaborant un projet entrepreneurial qui vient remplacer le stage en entreprise initialement demandé par l'établissement. « Tous mes potes allaient dans la finance ou le conseil au sein de grands groupes. J’avais envie de prouver que d’autres options étaient possibles pour réussir ». Il relance alors sa carrière d’entrepreneur en travaillant sur un concept de réservation de cours de sports à prix cassé dans des salles qui ne remplissent pas tous leurs créneaux à la dernière minute. « En une semaine nous comptions déjà 1 000 inscrits. C’est allé très vite, nous avions une vingtaine d’enseignes partenaires. C’était la première fois qu’on gagnait de l’argent avec une idée ».

Trois semaines après le lancement de son entreprise, le rêve de réussir un projet entrepreneurial vire au cauchemar. « Le 15 mars 2020, le président de la République annonce le confinement et la fermeture des salles de sport », se rappelle le créateur de contenus. Avec son associé, ils tentent alors de pivoter sur une offre digitale. « On s’est arraché les cheveux pour maintenir l’activité, mais on a finalement dû tout arrêter. Ça a été très dur ». Confiné chez lui, il décide de partager son expérience sur les réseaux sociaux. « J’ai commencé à poster sur TikTok une vidéo pour témoigner de ce que j’avais appris de cet échec-là. Je partageais aussi ce que j’apprenais à HEC, sur l’entrepreneuriat ». Très vite, son contenu « face caméra » et ses conseils pratiques plaisent au plus grand nombre et marquent ses débuts en tant que créateur sur les réseaux sociaux.

« Un créateur de contenus c’est un freelance qui passe à l’échelle »

Quatre mois plus tard, une marque contacte « FollowDorian » pour nouer un partenariat et lui demande ses tarifs. « Je n’en avais aucune idée, j’ai tenté un coup de bluff », plaisante-il. Ce premier contact avec une entreprise lui démontre qu’il est possible de monétiser ses contenus sur les réseaux sociaux. Il ouvre alors un statut d’autoentrepreneur. « Un créateur de contenus c’est un freelance qui passe à l’échelle. Un freelance consacre son temps de travail à une minorité de clients. En créant du contenu sur internet, il est possible de toucher beaucoup plus de monde. C’est pour ça qu’ils sont de plus en plus à se lancer sur les réseaux sociaux ».

Grâce à son activité, Dorian Dufour-Vorfeld arrive rapidement à subvenir à ses besoins chaque mois, même en ayant oublié de demander l’Acre (l'aide aux créateurs et repreneurs d'entreprise) au moment de la création de son statut. « Cet oubli m’a fait perdre environ 15 000 euros », confie-t-il. Une somme qui représente, pour l’entrepreneur, l’équivalent d’un mois de chiffre d’affaires.

Le prix d’un partenariat avec un créateur sur internet varie en fonction de son audience, de ses performances statistiques du moment et d’autres critères. A titre d’exemple, Dorian Dufour-Vorfeld estime une story sur Instagram à environ 1 000 euros, tandis qu’un partenariat plus poussé à travers des vidéos sponsorisées oscille autour des 10 000 euros. « Mais ça se fait au cas par cas. Si je travaille avec une startup qui vient de se lancer, il peut m’arriver de travailler gratuitement parce que le produit me plaît ».

En incarnant ses contenus et en s’associant à des marques, « FollowDorian » met également sa réputation en jeu. « Ça demande beaucoup de responsabilité. Certaines entreprises dont l’éthique est discutable viennent parfois en proposant des montants hallucinants ». Si Dorian Dufour-Vorfeld n’a jamais cédé aux chants des sirènes, il a déjà été exposé à des commentaires virulents. « Il m’est arrivé de dire une connerie en vidéo et de me prendre un retour de bâton immédiat. C’est très violent, il faut être solide pour ne pas craquer. On n’y est jamais préparé ».

Aujourd’hui, à travers ses différents réseaux sociaux, le créateur de contenus cumule entre 3 et 15 millions d’impressions par mois. Son entreprise continue d’évoluer. Depuis quelques mois, il est passé du statut d’autoentrepreneur à une société par actions simplifiée unipersonnelle (Sasu). « Je ne travaille plus seul. J’ai commencé à déléguer une partie du travail, notamment pour la publication des contenus et les partenariats avec des marques ». Le chef d’entreprise, qui voit dans la création de contenus un nouveau modèle d’entrepreneuriat, souhaite désormais proposer des formations, basées sur son expérience pour permettre à n’importe qui d’obtenir 1 million de vue en 30 jours et de pourquoi pas, devenir entrepreneur à leur tour. « L’idée n’est pas de pousser les gens à tout quitter du jour au lendemain. En consacrant une heure par jour à créer du contenu autour d’une passion, il est possible de fédérer une communauté et de peut-être à terme, en dégager des revenus ».