Cybersécurité : Dfns souhaite rendre les cryptomonnaies plus accessibles

Dfns a développé une solution qui sécurise les actifs numériques dans un cloud. Clarisse Hagège, cofondatrice de l’entreprise, nous explique en quoi cette technologie facilite l’usage du web 3. 

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« Personne n’a des mallettes d’argent sous son matelas », déclare Clarisse Hagège, cofondatrice de Dfns, une start-up qui développe une solution de sécurisation de cryptomonnaies dans le cloud. A l’heure actuelle, posséder des actifs numériques implique une grande responsabilité pour les propriétaires. « Si vous perdez votre clé privée, unique porte d’entrée vers vos actifs, vous n’avez pas d’autres moyens de les retrouver ». A travers sa solution Saas, à destination des développeurs de sites, de plateformes ou encore de jeux, l’entreprise souhaite simplifier les usages et la sécurisation des actifs numériques.

Rendre le web 3 aussi simple d’accès que le web 2

Le web 3 fait partie des tendances économiques et technologiques du moment. Il incarne une nouvelle version d’internet, décentralisée, qui offre à ses utilisateurs la possibilité de maitriser l’usage de ses données, grâce à la blockchain. S’il peut apparaître pour certain comme une révolution, son utilisation demande des connaissances techniques aux utilisateurs pour le manier en toute cybersécurité. « Pour entrer dans le web 3, il faut une clé dont l’utilisateur est propriétaire. Il doit ensuite trouver la bonne porte d’entrée pour accéder aux services. Pour l’instant, son utilisation est réservée à un public expérimenté. Son adoption de masse ne passera qu’en dégageant la responsabilité des mains de l’utilisateur », assure Clarisse Hagège.

Avec Dfns, l’entrepreneure souhaite recréer une expérience similaire au web 2 en se connectant à des services via une adresse mail et un mot de passe « auxquels votre fameuse clé privée sera rattachée ». Via une API développée par l’entreprise, les développeurs pourront proposer à leurs clients d’échanger des cryptomonnaies ou des NFT en toute simplicité grâce à une infrastructure sécuritaire. En ce moment, la société propose une version Beta de sa solution et espère l’automatiser très prochainement pour la rendre accessible au plus grand nombre. « Aujourd’hui, il n’y a pas d’outil de développement qui existe sur les sujets de sécurisation de clé et c’est vraiment notre ambition d’être les premiers sur ce marché ».

12,5 millions d’euros levés pour dénicher des talents

Lorsque Clarisse Hagège lance Dfns en 2019, l’entrepreneure s’appuie sur dix ans d’expérience dans une banque d’investissement et d’opportunités dans le milieu de la blockchain. Autodidacte, elle se forme à la cryptographie et au secteur, en regardant des vidéos sur Youtube et en épluchant différents sites spécialisés. Convaincue par sa solution, Clarisse Hagège sait qu’elle ne pourra pas développer ce projet seule. « J’ai décidé de réunir une équipe de cofondateurs. Ça m’a demandé beaucoup de temps, entre 8 et 10 mois ». Elle rencontre différents profils, sans succès, et finit par s’associer à son partenaire de vie, Christopher Grilhault des Fontaines, qui lui apporte son expérience d’entrepreneur aguerri.

Aujourd’hui, l’entreprise compte 20 salariés, mais Clarisse Hagège aimerait doubler les effectifs d’ici la fin de l’année grâce à une levée de fonds de 12,5 millions d’euros opérée récemment. « C’est une industrie où les talents sont rares. Il y a une grosse concurrence, il faut être capable de les payer cher pour les attirer ». En passant de 20 à 40 salariés, l’entrepreneure espère développer son produit et le rendre totalement sécurisé pour le commercialiser d’ici la fin de l’année.

Clarisse Hagège, grande gagnante du prix Female Founder Challenge 2021 à Vivatech

En 2021, Clarisse Hagège a remporté le prix Female Founder Challenge à Vivatech. Cet événement qui récompense les femmes entrepreneures souhaite faciliter les réunions VC-startup pour accélérer le financement des startups dirigées par des femmes et exhorter les fonds de capital-risque à s'engager en faveur d'une plus grande égalité des sexes à tous les niveaux. « VivaTech m'a permis non seulement de rencontrer ma mentor, Claire Calmejane, qui m'a ensuite mis en relation avec les bonnes personnes pour ma levée de fonds, mais aussi d'asseoir ma crédibilité auprès des investisseurs », affirme Clarisse Hagège.