Affilogic veut soigner les maladies du poumon avec ses nanofitins

La biotech nantaise développe des molécules à base d’anticorps nouvelle génération pour proposer des thérapies ciblées. Lauréate du plan France 2030, elle explore, entre autres, un projet de traitement des pathologies respiratoires. 

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Olivier Kitten, président et cofondateur d'Affilogic
Olivier Kitten, président et cofondateur d'Affilogic copyright OuestFrance

Les anticorps du futur ? Développé depuis 2010 par la startup nantaise Afflogic, les nanofitins ont la capacité de s'accrocher à une cible biologique défaillante pour la purifier ou inhiber son action et ainsi bloquer des mécanismes pathologiques. Tels des Lego, la biotech les assemble, en molécules, pour proposer des thérapies ciblées, avec pour avantages, « très peu d’effets secondaires, une activité très ciblée sur la pathologie et quasiment spécifique à chaque typologie de patients », explique Olivier Kitten, président et cofondateur d’Affilogic.  

Bloquer des virus, des bactéries ou le cancer du poumon 

Soutenu dans le cadre de France 2030 à hauteur de 1,7 million d’euros, le projet "Respitude" vise à traiter les maladies du poumon. « Plutôt que d’injecter un anticorps dans la circulation sanguine qui va y rester des heures voire des jours en espérant pénétrer dans les poumons, nous amenons directement notre molécule dans les poumons avec un nébuliseur. Avec cette technologie, nous sommes capables de bloquer des bactéries, des virus, des cancers du poumon, directement là où il y en a besoin », détaille Olivier Kitten. Lancé en pleine crise sanitaire, Respitude ambitionnait initialement de mettre au point une molécule anti-Covid qui serait administrée directement dans les poumons des patients en cas de détresse respiratoire. Toutefois, depuis que « l’urgence dans ce domaine est retombée », Affilogic cherche désormais à « réajuster ce programme à d’autres maladies pulmonaires », affirme le dirigeant de la pépite.  

Des nanofitins pour protéger les habitants de pays en voie de développement   

En parallèle, la jeune pousse avance sur d’autres plans. En particulier, sur le développement, soutenu par la Fondation Bill & Melinda Gates, de nanofitins en vue de protéger les habitants des pays en voie de développement des maladies infectieuses. Par ailleurs, la biotech a signé un partenariat avec la société américaine Apellis Pharmaceuticals pour codévelopper une molécule susceptible de soigner les maladies du cerveau. De fait, Affilogic mise sur un modèle de codéveloppement avec les industriels pour cofinancer ses projets tout en générant des revenus. « Nous sommes propriétaires des molécules et nos partenaires paient un droit d’exclusivité » pour leur utilisation, détaille Olivier Kitten. La startup vient d’ailleurs de nouer un nouveau partenariat, avec Merck, pour l’utilisation des nanofitins dans les procédés de purification industrielle des médicaments. Une formule qui a permis à cette startup en pleine ascension de réaliser un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2022. Un résultat prometteur qu’elle entend encore démultiplier cette année. 

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