Jobsharing, vers un bouleversement du management ?

Marque employeur, multiplication des compétences, divisions du niveau de stress, employabilité des femmes, le jobsharing (emploi partagé, en bon français) apporte une solution à l’ensemble de ces problèmes auxquels doivent répondre les managers. Big média revient sur ce dispositif encore mal connu en France.  

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affiche filme les jumeaux
dr affiche les jumeaux (film)

 En Angleterre, le poste de directrice exécutive de la chambre de commerce britannique est occupé par Claire Walker et Hannah Essex. Loin d’être une forme d’emploi fictif, il s’agit en fait d’un exemple de recrutement en jobsharing. Venue des États-Unis, cette nouvelle pratique managériale trouve sa place dans des institutions en Angleterre, mais peine toujours à se développer dans l’Hexagone.  

Concrètement, il s’agit de recruter deux profils qui se partagent un seul et même poste. S’adressant plutôt aux populations de cadres dirigeants, ce dispositif qu’on appelle aussi top sharing est en plein boom pour les postes à responsabilités. Juridiquement plus souple qu’un contrat à mi-temps, la pratique se traduit généralement par des forfaits-jours, plus adaptés aux besoins de cette catégorie de travailleurs. Autre différence notable avec un contrat à mi-temps : dans un emploi partagé, la rémunération est celle d’un temps plein (bien que la rémunération dans le binôme puisse être différente). La mise en place de ce type de dispositif est donc a priori un investissement onéreux pour l’entreprise. Elle est pourtant porteuse de promesses pour l’entreprise de demain.  

Un management pour la mixité sur le marché du travail  

Côté “Job sharers”, la pratique permet de dégager plus de temps et donc d’atteindre un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Mais c’est aussi une pratique dans l’air du temps qui répond notamment aux besoins des slasheurs (actifs exerçant simultanément plusieurs activités professionnelles). Plus encore, dans sa thèse sur le partage d’emploi, Irenka Krone, présente le jobsharing comme un levier permettant de favoriser plus de mixité dans les postes de cadres dirigeants dans les entreprises, mais aussi plus largement comme un moyen de promouvoir un marché du travail plus équilibré. Ainsi, le développement du jobsharing toucherait directement l’organisation du travail et la culture d’entreprise.  

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Mais si le partage d’emploi semble répondre à de nombreuses préoccupations des cadres, l’entreprise n’est pas en reste. Premièrement, elles sont nombreuses à être fatiguées par la recherche du mouton à cinq pattes qui remplira parfaitement les attentes de la fiche de poste. Partager le travail avec deux profils semble alors une alternative prometteuse au processus de recrutement traditionnel. Autre avantage, avec la mise en place de binômes junior-senior, l’entreprise peut sereinement appréhender la transmission des compétences en son sein. Enfin, dans un contexte où le marché de l’emploi est fortement tendu, le jobsharing est vu comme un levier de promotion de la marque employeur dans la stratégie de marketing-rh. Un enjeu de taille pour les managers et dirigeants de toutes entreprises.  

Martin Ferron
Martin Ferron Rédacteur Web