Allaw, la legaltech qui révolutionne l’accès au droit grâce au digital

Cofondateurs de la legaltech Allaw, Ludovic et Germain Stang ont développé une solution destinée à faciliter l’accès au droit pour les particuliers et donner plus de visibilité aux professionnels du secteur. Rencontre avec Germain Stang.  

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Allaw
Ludovic (à gauche) et Germain Stang (à droite)

Fondée en avril 2023 par le duo père/fils Ludovic et Germain Stang à Nantes, Allaw est une plateforme française destinée à faciliter l’accès au droit à tous les Français, tout en soutenant l’organisation de travail des professionnels du secteur.  Si 70 % des habitants de l’Hexagone estiment aujourd’hui que l’accès au droit est un sujet difficile, ils sont tout de même plusieurs millions à faire appel à un professionnel chaque année. Fort de ce constat et face au manque d’outil présents sur le marché, le duo a « souhaité apporter une solution technologique innovante et a développé la première plateforme complète d’intermédiation dédiée aux usagers et aux professionnels ».  

A 19 ans et avec deux entreprises actives, Germain Stang a fait d’Allaw son troisième projet entrepreneurial  

Big média : Comment vous êtes-vous intéressé à la programmation ? 

Germain Stang : Je suis tombé dedans très jeune et un peu par hasard. Mon père s’était acheté un livre Programmer pour les nuls. Au début je n’ai rien compris, mais j'ai trouvé ça passionnant donc j'ai continué à découvrir le monde de la programmation et à me former sur le sujet. J'ai poursuivi mes études et vers l'âge de 16 ans j'ai créé ma première entreprise dans la vidéo, Gémini Prod, avec laquelle j'ai accompagné des PME et des petites structures dans la réalisation de films promotionnels et publicités. Quelques mois plus tard, j’ai créé ma seconde entreprise avec laquelle j'accompagnais là aussi des petites structures mais plutôt dans le digital, que ce soit de la mise en place de CRM ou du développement d'applications web. J’ai notamment été récompensé du prix du plus jeune apprenant sur la plateforme Salesforces.  

BM : Comment avez-vous eu l’idée de fonder Allaw, une plateforme de mise en relation entre particuliers et professionnels du droit ?  

GS : D’un côté, j’étais très intéressé par la relation client et la programmation. De l'autre, mon père était directeur général d’une coopérative de notaires et baignait donc dans le milieu du droit depuis un peu plus d'un an. En parlant, on a croisé nos constats et on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. Chaque année, près de 24 millions de Français font appel à un notaire et près de la moitié des habitants de l’Hexagone ont déjà sollicité les services d'un avocat. Et pour autant, plus de trois quarts des individus considèrent que l'accès au droit est un sujet compliqué. Les professionnels sont en manque de visibilité et les particuliers ont besoin de plus de digitalisation pour mieux comprendre et accéder au droit. C’est là qu’on a eu l’idée de créer Allaw.  

BM : Par qui avez-vous été accompagné dans la création de votre entreprise ? 

GS : Au début, on a décidé de faire avec les moyens qu’on avait. Avec le temps, on a vu que le projet nous plaisait vraiment et on s’est dit qu’on pouvait embarquer des investisseurs. On a donc levé 500 000 euros en août dernier, ce qui nous a permis d’accélérer la croissance ! On s’est entouré d’un advisory board qui nous aide à trancher sur certaines décisions. Il est constitué à la fois de professionnels du droit, d'avocats et de notaires, mais également d’experts en marketing. On a donc été bien accompagné dans la création de l’entreprise. 

Intégrer de l’intelligence artificielle pour rendre le fonctionnement d’Allaw optimal  

BM : Quel est l’intérêt de votre solution pour les particuliers ? 

GS : Notre mission est de leur faciliter l'accès au droit et pour cela on a développé une plateforme qui permet à la fois d'identifier le bon professionnel qui pourra répondre à une problématique juridique précise et prendre rendez-vous. Finalement c'est un univers parfois obscur, on ne sait pas toujours s’il faut se tourner vers un notaire ou un avocat et de quel domaine de compétences, etc. Pour répondre à ce besoin, on propose un module d'intelligence artificielle qui va permettre à l’utilisateur d’être orienté vers l'expert le plus pertinent à proximité.  

BM : Votre plateforme est à double bénéfice, elle profite également aux professionnels du droit. Pouvez-vous développer ce point ? 

GS : Les professionnels du droit sont en phase de digitalisation très forte depuis la crise du Covid et sont donc en recherche d'outils qui leur permettent de mener à bien leur transition. Notre plateforme leur donne notamment l’opportunité de gérer leurs rendez-vous. On veut également aller vers de nouvelles fonctionnalités telles que la transmission de documents dématérialisés et l’intégration de la signature électronique. Au-delà, nous proposons en réalité un CRM qui va leur permettre à terme d'entretenir une relation plus proche avec leurs clients et de les aider dans tout ce parcours.  

BM : Qu’est-ce que l’intelligence artificielle apporte à votre solution ? 

GS : Lorsque nous avons créé notre solution, nous ne voyions pas par quel moyen orienter les utilisateurs vers un professionnel en particulier. Nous avons directement pensé à l’intelligence artificielle car nous pouvons la nourrir de diverses ressources, toujours dans le plus strict respect des données personnelles des utilisateurs de notre plateforme. C’est elle qui est capable de pousser des recommandations aux utilisateurs en fonction des problématiques qu’ils renseignent sur la plateforme.  

« Je n’ai que 19 ans et je me suis demandé quelle était ma légitimité à gérer une équipe de personnes plus âgées que moi » 

BM : Comment gérez-vous votre quotidien de dirigeant en parallèle de votre vie étudiante ? 

GS : Tout d’abord j’ai suspendu mes études pour une période indéfinie. Au Canada, j’ai huit ans pour terminer mes trois années de licence. J’ai donc décidé de faire une pause pour créer mon entreprise avec mon père avant de reprendre plus tard. En ce qui concerne mes responsabilités, c’est vrai que je n’ai que 19 ans et je me suis demandé quelle était ma légitimité à gérer une équipe de personnes plus âgées que moi. Finalement, tout se passe pour le mieux.  

BM : Quelles sont les avantages et les inconvénients de travailler en famille ? 

GS : Nous n’avons, jusqu’à aujourd’hui, pas encore observé d’inconvénients ! C’est très facile pour nous de travailler ensemble car depuis que je suis petit, on le fait indirectement. On a les mêmes passions, on se penche sur les mêmes sujets et on échange beaucoup. Le fait qu’on soit très relié est une véritable force pour nous. Dès qu’on se regarde dans une réunion, on se comprend et on partage bien souvent les mêmes avis. Il faut cependant que l'on apprenne à mieux compartimenter vie personnelle et vie professionnelle. 

BM : Qu’as-tu prévu pour le futur de ton entreprise ? 

GS : Notre objectif est de pouvoir accompagner un maximum de particuliers dans leur parcours juridique et d’améliorer le quotidien de 1 000 professionnels du droit d’ici fin 2024. Notre volonté est d’aller le plus loin possible avec Allaw. De mon côté, je n’ai que 19 ans et j’imagine qu’il y a de belles choses à venir plus tard. Ce qui est certain c’est que je suis passionné par la technologie et l’entrepreneuriat donc je trouverai d’autres aventures. Je ne compte pas m’arrêter là en termes de création d’entreprise. 

 

Julie Lepretre

Julie Lepretre

Rédactrice web