5 conseils à suivre lorsque vous êtes jeunes et que vous souhaitez entreprendre

Pas facile de se lancer lorsqu’on est encore étudiant, sans pécule conséquent et avec les conseils approximatifs de Pierre, Paul ou Jacques. Pour vous aider à démêler le vrai du faux, Madjid Yahiaoui, enseignant et manager du Master Entrepreneuriat à Paris School of Business, nous livre ses bons conseils pour entreprendre comme un grand !  

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24h pour Créer

« D’abord dépose ton idée, il ne faudrait pas qu’on te la pique », « Le plus important c’est de lever des fonds assez rapidement », « N’oublie pas de définir assez vite ton statut juridique ». Cela fait à peine 10 minutes que vous avez annoncé à votre entourage que vous souhaitez entreprendre et vous voilà déjà assailli par un flot de recommandations. Certaines judicieuses, d’autres moins… 
Pour vous aider à faire le tri dans tous ces conseils, Madjid Yahiaoui, enseignant et manager du Master Entrepreneuriat à Paris School of Business et coach du concours étudiant « 24h pour Créer », partage cinq conseils à suivre les yeux fermés ! 

Conseil numéro 1 : osez vous lancer ! 

« Parfois on s’auto-censure, on n’ose pas imaginer un projet entrepreneurial parce qu’on n’est pas soi-même issu de cet environnement, qu’il soit familial ou culturel. Donc mon conseil c’est de s’offrir la possibilité d’envisager cette option. C’est déjà un bon début », affirme Madjid Yahiaoui. « Pourtant, entreprendre quand on est jeune c’est le meilleur moment ! Vous n’avez pas de crédit immobilier sur le dos, pas de charge familiale. En somme, c’est la période idéale pour vous lancer dans ce type de projet ». L’expert recommande d’ailleurs de ne pas hésiter à vous associer à des amis, en faisant bien sûr en sorte d’être complémentaires dans vos compétences. « Cela vous permettra d’éviter la solitude du dirigeant et de mieux vivre les hauts et les bas ».  

En parallèle, Madjid Yahiaoui recommande de ne pas hésiter à parler de votre projet à votre entourage afin de le verbaliser et le structurer. « Ça vous aidera, petit à petit, à lui donner forme ».  

Conseil numéro 2 : choisir un projet qui vous correspond 

Avoir une idée bien ficelée c’est bien, mais développer un projet qui vous anime, c’est encore mieux ! « On le voit pas mal depuis quelques années avec le mouvement de la grande démission, l’entrepreneuriat revêt une mission presque salutaire. Aujourd’hui les gens sont animés par une quête de sens. Et l’entrepreneuriat offre justement la possibilité de prendre un nouveau virage professionnel et de trouver un projet qui permet cet alignement des planètes, entre enjeux sociaux et aspirations personnelles ».  

Conseil numéro 3 : structurez votre projet avant de penser à la forme juridique à adopter  

« La première question que me pose tout porteur de projet, quelle que soit sa génération, c’est la forme juridique qu’il va devoir choisir. Mais c’est un tort car il commence par la fin ! En France, tout est administratif, tout est juridique, tout est réglementation, donc les créateurs s’interrogent tout de suite sur le statut qu’ils devront adopter sans même se poser la question du contenu, et ça c’est un vrai danger. », affirme Madjid Yahiaoui.  

La forme juridique découle en effet de votre activité. Donc penser à votre statut avant d’avoir bien défini votre projet et vos ambitions peut, à terme, être préjudiciable pour votre entreprise. Par exemple, si vous cumulez deux activités, (étudiant et entrepreneur) il est recommandé de ne pas monter une structure trop lourde. « C’est d’ailleurs pour ça que le statut de micro-entrepreneur/ auto-entrepreneur fonctionne tellement bien en France. Grâce à lui, on peut tester un business de manière agile ». 

Conseil numéro 4 : ne tombez pas dans la course à la levée de fonds 

« De nos jours les jeunes sont obnubilés par le phénomène des startups et notamment par toutes ces boites qui mettent en avant leurs impressionnantes levées de fonds. Ça leur donne l’impression qu’on peut faire un tour de table en claquant des doigts alors que cela reste un exercice compliqué qui nécessite un vrai accompagnement. De plus, la levée de fonds n’est pas une opération adaptée à toutes les entreprises et à tous les projets », note l'enseignant et coach. « On a presque l’impression que c’est un objectif en soi, une finalité, voire même un critère de réussite. Or c’est complètement faux. Un entrepreneur que j’ai accompagné par le passé m’a justement confié à ce sujet que selon lui, ne pas lever de fonds, était une réussite ! Ne pas avoir besoin de l’argent des autres, c’est peut-être ça la vraie victoire ».  

Conseil 5 : attention à la fausse bonne idée 

FBI, ça vous dit quelque-chose ? La fausse bonne idée, celle que tout entrepreneur a déjà eu dans un coin de sa tête, mais qui doit pourtant rester bien au fond du placard. « Il faut essayer de quantifier le problème qu’on tente de résoudre via son entreprise et vérifier qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. On peut vérifier cela par le biais de sondages ou de rencontres sur le terrain afin de discuter avec les gens et ainsi mesurer le degré de frustration que cette problématique provoque chez eux ». 

mélanie
Mélanie Bruxer Rédactrice web