Plus jeune entrepreneur de France à 16 ans et professeur de master à 19 ans, retour sur le parcours de Clément Corselle

« Aujourd’hui nous sommes à plus de 400 projets terminés en trois ans. » Au moment de fêter le troisième anniversaire de Digicomarket, Clément Corselle, fondateur de l’entreprise, se réjouit de l’évolution de l’agence de marketing digital. Depuis son dernier entretien avec Big média en août 2022, l’un des plus jeunes entrepreneurs de France a franchi de nouvelles étapes lors de son parcours entrepreneurial. « Aujourd’hui nous sommes passés en société, raconte le Lillois. Pour ce qui est des retours des clients, ils sont très positifs, et en particulier depuis que nous sommes spécialisés dans l’accompagnement web local. » 

En effet, depuis un peu plus d’un an et demi, Digicomarket a notamment pu trouver son cœur de métier, à travers des entreprises locales, en leur proposant différents canaux de communication. « Nous avons mis en place tout un écosystème qui permet aux sociétés d’avoir une communication solide, d’être formées aux réseaux sociaux et un pôle identité visuelle qui réalise la création de logo en plus de la chartre graphique. »  

D’élève à professeur en six mois 

Et si l’entreprise n’a cessé d’évoluer depuis 18 mois, il en va de même pour son fondateur. En effet, alors que Clément Corselle décide de quitter prématurément les bancs de l’IUT de Technique de Commercialisation de Roubaix en octobre 2022, pour se focaliser à 100 % sur l’entrepreneuriat, le jeune homme va obtenir l’opportunité de passer de l’autre côté du pupitre. « A cette période-là j’intervenais sur un plateau de France Télévision en tant que formateur dans la communication, explique l’entrepreneur. Lors d’une émission, je rencontre le directeur d’une école de commerce de Lyon, qui à la suite de nos échanges me propose de donner des cours à des étudiants en master. » 

En février 2023, Clément Corselle devient donc professeur de marketing et dispense pour la première fois ses leçons, avec la mise en place de cas concrets. « Mon premier cours durait sept heures et concernait l’innovation marketing pour des master 1. Avec une durée aussi longue, il est compliqué de conserver l’attention des élèves, alors j’ai dû les intéresser avec cas réels comme celui de La Redoute par exemple. » Mission réussie pour le jeune professeur qui reçoit de nombreux messages positifs après cette première leçon. Et si la distance entre Lyon et Lille pousse l’entrepreneur à stopper cette activité en juillet, ce dernier espère ne pas en rester là. « C’est une belle expérience et j’espère pouvoir la reproduire dans de nouvelles écoles ! »  

Un décalage d’âge perpétuel

« L’âge n’est pas un frein, c’est même une force. » C’était l’une des leçons principales que nous avait livré Clément Corselle lors de l’entretien précédent. En effet, il avouait même cacher son âge face aux chefs d’entreprises bien plus expérimentés. Aujourd’hui encore, le quotidien du jeune entrepreneur est constitué d’échanges avec des personnes plus âgées, que ce soit avec des patrons de sociétés ou bien quand il cherche à recruter. « Lorsque je souhaite embaucher une personne, il s’agit dans 99 % des cas de personnes plus âgées que moi. J’ai très souvent le droit au même air surpris que lorsque des chefs d’entreprises me rencontrent pour la première fois. » 

Des échanges récurrents et une habitude du monde de travail qui, à force d’être son quotidien, finissent par creuser également une différence avec les personnes du même âge. « Je n’ai pas les mêmes références et vocabulaire que les gens de 19 ans. Depuis mes 16 ans j’ai l’habitude de discuter avec des dirigeants d’entreprises qui peuvent avoir deux à trois fois mon âge, forcément je prends des tics et des habitudes de langage. » Des habitudes qui lui ont permis de trouver le juste milieu lors de ses premiers mois en tant que professeur. « J’étais sans doute plus proche des élèves que les autres professeurs. C’est ce qui m’a permis de trouver une proximité sans être considéré comme un ami. »