Human Cell Design : la biotech qui conçoit des cellules humaines pour les industriels et les universitaires

Lauréate en 2022 de l'appel à manifestation « Nouvelles biothérapies et outils de production » du plan France 2030, la biotech toulousaine Human Cell Design est une pionnière de la production de cellules souches induites. Découverte. 

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Human Cell Design

 

Human Cell Design, acteur de la biothérapie : production de cellules humaines de foie

Produire en France, en quantité illimitée, des cellules humaines de foie - appelées hépatocytes - totalement identiques aux cellules natives. C’est l’objectif du projet Hepato-tox porté par la biotech Human Cell Design. Un tour de force rendu possible grâce à de premiers essais concluant réalisés avec les cellules bêta (des cellules du pancréas dont le rôle est de produire l’insuline). Et si Human Cell Design fait aujourd’hui figure de pionnière à l’échelle mondiale dans la course à la reprogrammation cellulaire, c’est parce qu’elle ouvre des perspectives colossales pour accélérer la découverte de nouveaux médicaments en incluant l’homme dès les étapes amont de la recherche.

« Nous sommes en passe de démontrer qu’à partir de cellules saines que l’on sait produire sans limite, on pourra développer de nouveaux modèles pour soigner les diabètes de type 1 et 2. L’humain, et non plus la souris, est désormais intégré dès l’amont de la recherche. C’est un vrai bond en avant », explique Guillaume Costecalde, cofondateur et président de Human Cell Design, qui par ailleurs souligne aussi son implication pour diminuer l’expérimentation animale. 

Réduire l'hépatotoxicité et développer la recherche sur les maladies du foie 

Dans le cadre d’Hepato-tox, cap désormais sur les hépatocytes. Mais pourquoi les cellules du foie en particulier ? D'abord car ce type de cellules est très proche des cellules bêta, ensuite car « il existe derrière un marché mondial de plus de 500 millions d’euros. Un réservoir de croissance indispensable pour nous », éclaire Guillaume Costecalde. Une première mise sur le marché est espérée en 2025 et un accord de partenariat a déjà été noué avec un grand industriel français. « Notre force est d’avoir tissé ces dernières années des liens forts avec les grands laboratoires internationaux et le monde de la recherche dès le départ ». 

Hepato-tox devrait permettre d’améliorer considérablement l’évaluation de l’hépatotoxicité des médicaments, un enjeu prioritaire de santé publique. Ce procédé, extrêmement encadrée est à l’heure actuelle, est réalisé à partir de cellules animales génétiquement modifiées ou prélevées sur des personnes décédées, « leur quantité est donc limitée et leur qualité très variable d’un lot à l’autre », déclare Guillaume Costecalde. Avec son innovation, Human Cell Design fera d’une pierre deux coups : accélérer la recherche en biothérapie sur toutes les maladies du foie (cancer du foie, cirrhose, hémochromatose, maladie de Wilson, les hépatites auto-immunes,...) et réduire l'hépatotoxicité des médicaments en développement. La promesse de nombreuses vies sauvées. 

Des cellules bêta pancréatiques humaines, une innovation plébiscitée par plus de 200 institutions internationales

La biotech française permet au monde académique comme aux laboratoires d’accéder à une production illimitée et d’une grande stabilité. Derrière, c’est la possibilité de renforcer la connaissance et la lutte contre la toxicité des médicaments sur la santé humaine, mais aussi l’opportunité de créer une nouvelle voie à la production des biothérapies de demain. Pour réussir, la biotech s’appuie sur une plateforme « clé de voûte » protégée par deux portefeuilles de brevets, bientôt complétée d’un troisième grâce à l’aide de France 2030 : Natline®. C’est avec cet outil d’amplification et de maturation qu’il lui est possible de produire en quantité illimitée ces cellules humaines fonctionnelles similaires aux cellules humaines natives. 

La biotech toulousaine se dit fière de son identité française, elle qui est issue d’une collaboration avec l’Inserm, le CNRS et l’AP-HP. Elle est d’ailleurs une « référence mondiale » sur des sujets tels que les cellules bêta ou le diabète. Quant à sa solution, elle est aujourd’hui citée dans près de 200 publications scientifiques internationales et sera prochainement mise en avant dans un article d’envergure cosigné par plusieurs « key opinion leaders ».  

 

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