3 entreprises engagées pour économiser l’eau 

Canicules, sécheresses, restrictions d’eau... Ce trio revient chaque année comme un mauvais tube de l’été. Heureusement, quand il s’agit d’optimiser l’usage de l’or bleu, certaines entreprises connaissent désormais la chanson.  

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 3 entreprises engagées pour économiser l’eau 

Le 22 mars dernier se tenait la journée mondiale de l’eau. L’occasion de rappeler que 2,2 milliards de personnes vivent encore sans accès sûr à l’eau potable. Si la bataille pour l’or bleu implique particulièrement les gouvernements et les citoyens, tous les acteurs économiques sont concernés. Les professionnels de l’industrie, la construction, ou l’artisanat doivent également économiser cette denrée vitale dont ils sont de grands consommateurs. Ce constat, c’est justement le point de départ de la troisième saison d’Un pas de plus. Diffusée ce printemps, cette série vidéo - consacrée aux membres de la communauté du Coq Vert - met en avant trois entreprises qui se sont saisies de cet enjeu et ont repensé leur fonctionnement pour être moins consommatrices d’eau.  

A2C Préfa vise l’autonomie en eau  

Si A2C Préfa ouvre volontiers les portes de son site de Sivry-Courtry aux caméras d’Un pas de plus, ce dernier souhaite en revanche rester totalement hermétique à l’eau. “Plus aucun apport extérieur hormis l'eau de pluie, plus aucun rejet dans le milieu naturel”, expose Stephan Beugnot, le directeur opérationnel du centre névralgique de cette société spécialisée dans la conception d’éléments préfabriqués en béton pour le secteur du BTP. Bien que 20 millions de litres d’eau par an soient nécessaires à son fonctionnement - car le cycle du béton nécessite des opérations de lavage continuelles - le site fonctionne en circuit fermé pour être autosuffisant. Entre collecte des eaux, implantation de bassins de rétention, filtration et recyclage des eaux résiduelles, A2C Préfa, dont la construction de la future usine est soutenue par Bpifrance, a saisi les enjeux écologiques de son secteur.  

La Brasserie du bout du monde veut produire plus de bière avec autant d’eau  

C’est un épisode de sécheresse extrême à l’été 2022 qui a accéléré la prise de conscience. Située au Faou, un emplacement stratégique entre Brest et Quimper, la Brasserie du Bout du monde produit comme son nom l’indique de la bière, boisson constituée à 95 % d'eau. “À partir de là, nous avons réfléchi à comment faire avec moins de liquide et avons mis des solutions en place”, révèle son fondateur Olivier Lallemand. Pêle-mêle, la PME finistérienne a regroupé ses productions pour limiter la déperdition de l’eau lors du nettoyage, mis en place un système de récupération des eaux de pluie sur sa toiture, effectué des relevés mensuels pour évaluer l'impact des nouveaux processus sur la consommation. “Nous avons réduit la quantité nécessaire d’eau pour produire un litre de bière”, se félicite le dirigeant. Désormais, la brasserie envisage d’instaurer un système de nettoyage en place (CIP, pour clean in place) afin de maximiser la réutilisation des produits chimiques... 

- 11% de consommation d’eau en un an pour la Coopérative d’Isigny Sainte-Mère  

Spécialiste de la transformation laitière (beurre, fromages, poudre de lait pour le nourrisson...), la Coopérative d'Isigny Sainte-Mère, basée dans le Calvados, consomme un peu plus d'un million de mètres cubes d'eau par an. En 2023, elle s’est engagée à minimiser son impact environnemental via le projet Isywatt, plan d’investissement triennal de 9 millions d’euros au total. “L'objectif premier est de réduire de 20 % en 2025 nos consommations d'eau et de 50 % les émissions de carbone du site de Chef-du-Pont”, affirme Arnaud Beaufils, le directeur technique de la coopérative. En pratique, cette dernière a notamment réalisé une cartographie détaillée de ses besoins en or bleu, en installant plus d'une centaine de compteurs pour comprendre où et comment elle est utilisée dans ses installations. Isigny Sainte-Mère a également mis en place des systèmes de réemploi de l'eau utilisée dans les processus de production, comme la récupération de l'eau de lubrification des pompes. Résultat ? L'année 2023 a coïncidé avec une optimisation de 11 % de son eau consommée (soit l'équivalent de 134 millions de bouteilles), surpassant ainsi son objectif fixé à 10 % pour la première année.  

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