5 success stories de relocalisations industrielles en France

Réussir sa relocalisation tout en restant rentable, c’est possible. En témoigne ces entreprises qui ont choisi, pour certaines depuis quelques années déjà, de rapatrier leur production dans notre pays. 

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ouvrier dans une usine de ski rossignol en France
Usine rossignol de Sallanches

Initiée au début des années 2010, les relocalisations sur le territoire connaissent aujourd’hui un nouvel élan. Désireuses de reconstruire et renforcer le tissu industriel local et national, de proposer des produits en circuit court, de faire briller le savoir-faire de l’Hexagone, mais aussi de mieux maîtriser la chaîne de production et les coûts, nombre d’entreprises ont récemment rapatrié la fabrication de leurs produits sur le sol français. 

Un mouvement cher au gouvernement dont la réindustrialisation du pays fait partie des ambitions phares. Lancé il y a deux ans, à la suite de la crise du Covid-19, le plan France Relance a permis à 155 entreprises de se relocaliser sur le territoire et a soutenu près de 800 projets. En parallèle, les missions de conseil de Bpifrance accompagnent 200 entreprises dans leur stratégie de relocalisation, et ce jusqu’à 2027. Quant à lui, le réseau de la Chambre des commerces et de l’industrie met en place des accélérateurs régionaux. 

Autant de dispositifs visant à encourager les entreprises tricolores à rapatrier leur production en France. Pour celles qui ont déjà sauté le pas, le succès est au rendez-vous, tordant le cou aux arguments fréquemment invoqués (prix de la main d'œuvre élevés ou, hausse des coûts) par les sociétés encore réticentes. Focus sur 5 entreprises qui ont fait le pari du made in France.  

Rossignol, le ski recyclable produit en Haute-Savoie  

L’entreprise iséroise d’équipement sportif a commencé sa relocalisation il y a un peu plus de dix ans. Entre 2011 et 2013, elle avait rapatrié la fabrication de 100 000 paires de skis depuis Taïwan, suivis de 10 000 pièces haut-de-gamme l’année dernière, désormais produites à Sallanches, au cœur de la Haute-Savoie.   

Rossignol continue sur sa lancée et enregistrait, en avril dernier, une hausse de son chiffre d’affaires de 28 % sur un an, malgré les difficultés liées à la période du Covid. Une réussite liée à une demande en hausse et au développement d’une nouvelle gamme de skis, Essentiel, recyclables et eux aussi made in France.  

Le projet « Produire en France » de Krys  

En 2021, le groupement d’enseignes d’optique français Krys annonçait la relocalisation d’une partie de sa production dans son usine historique de Bazainville, dans les Yvelines. À la clef : le lancement de nouveaux verres haut-de-gamme, avec une production estimée à 300 000 unités de plus par an, et la création de nouveaux emplois. Krys jouait déjà la carte du made in France sur ses verres premium, dont plusieurs modèles bénéficient du label Origine France Garantie depuis 2012. 

Le projet KAP 2023, intitulé « Produire en France », entend désormais poursuivre cet effort avec l’extension de l’usine de Bazainville. D’un montant de 23 millions d’euros sur trois ans, ce plan permettra, d’ici fin 2023, d’augmenter la capacité de production de l’usine de 30 % et de créer de nouveaux emplois sur le site.   

Lumière sur Lucibel  

L’entreprise française spécialisée dans l’éclairage professionnel à LED a commencé sa relocalisation en 2014, avec la reprise de l’usine Schneider Electric de Barentin, en Normandie. Revente de brevets à la concurrence, vol de matériel, … L’accumulation des problèmes sur le site de Shenzhen en Chine et la perspective d’une reprise d’usine à moindre coût ont définitivement décidé Lucibel à se réinstaller en France.   
  
Résultat de cette relocalisation : des délais de livraison plus courts, des produits de qualité et la centralisation de l’équipe R&D pour accélérer le développement des innovations du groupe. En 2020, plus de 70 % des produits mis sur le marché étaient fabriqués en France et 75 % des composants provenaient d’Europe ou de l’Hexagone.  

Grâce aux JO, le Coq Sportif fait son retour en France  

 La marque de sport tricolore continue sur la lancée de sa relocalisation débutée en 2010. Désigné équipementier des équipes de France pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, le Coq Sportif a annoncé l’extension de son usine historique de Romilly-sur-Seine, dans l’Aube. 

Depuis la reprise du site en 2010, le groupe s’est appuyé sur la filière textile locale pour afficher des matières 100 % made in France et a créé 160 emplois dans l’usine. Si la production est encore en grande partie réalisée au Maroc, les tenues des athlètes français (150 000 pièces au total) seront, quant à elles, 100 % françaises. Le site de Romilly-sur-Seine verra aussi passer la flamme olympique lors de son parcours jusqu’à la capitale. Une façon de saluer le retour du Coq dans l’Hexagone.   

Malongo produit de nouveau dans l’Hexagone   

 Depuis l’année dernière, le géant des machines à café Malongo a rapatrié sa production en France, dans une usine à La Roche-sur-Yon, en Vendée. Au cœur de cette relocalisation, la machine Eoh, une cafetière à dosettes grand public. Composants français, nombre de pièces divisé par deux pour limiter le temps d’assemblage et prix fixé à 119 euros : tout a été fait pour assurer la qualité du produit et la rentabilité du projet.  

Actuellement, l’usine produit 8 000 machines par mois, qui doivent être testées et approuvées avant de partir sur le marché. Pour atteindre un objectif de 400 000 machines par an d’ici trois ans, Malongo a investi 3,5 millions d’euros dans l’extension de l’usine, qui devrait être opérationnelle en 2025. 

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