3D-TEX, le textile français a de l’avenir !

Basée à Saint-Malo, l’entreprise 3D-TEX, lauréate de l’appel à projets « Première usine » de France 2030, a fait le choix depuis juillet 2021 de la relocalisation en tricotant des pulls et des bonnets à des prix accessibles. Pour réaliser ce pari du Made in France les trois associés Marc Sabardeil, Gwendal Michel et Basile Ricquier ont investi dans une technologie 3D, sans couture et donc sans déchets. 

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3D Tex industrie
© 3D-TEX sur LinkedIn

Chaque année en France, environ 150 millions de pulls sont vendus parmi lesquels moins de 3 millions sont fabriqués dans l’hexagone. « Purs produits de la délocalisation et de l’industrie textile », dixit Marc Sabardeil, lui et Basile Ricquier ont tous les deux réalisé leur première partie de carrière en Asie. Lorsque dans les années 2010 ils envisagent de produire en France, ils constatent le vieillissement du parc industriel et la disparition des écoles textiles.  

Ils rencontrent alors Gwendal Michel, directeur d’usine de tricot et doté d’une grande expérience dans la production. Ensemble ils se mettent en quête d’un outil capable d’intégrer la globalité de la production tout en minimisant le besoin d’expertise. En 2019 la découverte d’une machine japonaise leur apporte la solution : tout numériser, de la conception à la fabrication. Le projet de production sans déchet (seulement 2 à 3% de perte de tissu contre 15 à 30% dans l’industrie traditionnelle) est alors financé par l’ADEME à hauteur de 340 000 euros et convainc également le groupe Beaumanoir, actionnaire à 25%. 

Recréer un outil industriel  

Comparé au tricotage traditionnel, la particularité du tricotage 3D intégral consiste à produire en une seule pièce. « C’est comme si deux machines étaient couplées dans la même machine. On tricote en même temps le devant et le dos, et le logiciel gère la jonction entre les parties », explique Marc Sabardeil. Après la traduction du dossier technique par les programmateurs et la réalisation des premiers prototypes validés par le client, les bonnetiers assurent le bon déroulement de la production. A minima, six bonnetiers tournent ainsi deux par deux 24h/24 et 6 jours/7 pour faire tourner la machine. Aujourd’hui 45 salariés ont rejoint l’aventure et l’entreprise a mis en place des formations internes pour pallier le manque existant en France. « Nous croyons beaucoup à l’entreprise apprenante et nous engageons un certain nombre d’alternants », souligne Marc Sabardeil.  

Lauréat de l’appel à projets « Première usine » de France 2030, 3D- TEX ambitionne de regrouper en 2026, une centaine de salariés et 30 métiers à tricoter pour un budget de 7,5 millions d’euros avec une capacité de production entre 250 000 et 300 000 pièces par an, soit l’équivalent des plus grands producteurs français Lacoste et Saint James. L’entreprise qui compte aujourd’hui parmi ses clients fidèles des acteurs du prêt-à-porter tels que Beaumanoir, Auchan, Sézane, Balzac Paris, Jules, Eram ou encore Décathlon a pour objectif de s’adresser aussi aux secteurs de l'équipement de protection individuelle, de l’industrie du sport, du médical et de l’automobile. « Le tricot est un matériau souple avec lequel on peut tout faire ! » souligne Marc Sabardeil, un potentiel qui laisse présager un bel avenir à la jeune usine malouine.