Développer son activité internationale grâce au V.I.E

Pour les entreprises désireuses de conquérir de nouveaux marchés à l’international, le volontariat international en entreprise (V.I.E) s’impose comme un levier stratégique. Big média s’entretient avec Guillaume de Montclos, ancien V.I. (c’est ainsi qu’on les appelle) au Kenya et Loic Bonnardel délégué général de l’Imed, Ingénierie Méditerranéenne pour l'Export et le Développement. Décryptage.  

  • Temps de lecture: 4 - 5 min
V.I.E Volontariat International en entreprise

Alors qu’un plan « Osez l’export » porté par Le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger, Olivier Becht, est lancé en août 2023, pour certaines entreprises, l’internationalisation semble hors de portée. Trop risqué ? Trop petite structure ? Trop de logistique ? C’est pour pallier ces freins qu’en sa qualité d’association, l’Imed accompagne les organisations qui cherchent à explorer des marchés internationaux, mais pour lesquelles l’engagement d’une personne à temps plein semble peu adapté. « Notre cible ? Les PME qui n'ont pas toujours besoin ni les moyens d’avoir un représentant en permanence à l'étranger », explique Loïc Bonnardel, son directeur. C’est par ce dispositif que Guillaume de Montclos a pu partir au Kenya pour le compte de trois entreprises de secteurs complètement différents.  

Qu’est-ce qu’un V.I.E ? Définition  

Le volontariat international en entreprise (VIE) est un programme mis en place par le gouvernement français, permettant aux jeunes diplômés de travailler à l'étranger pour une entreprise française. Ce dispositif offre aux candidats une expérience professionnelle enrichissante dans un contexte international, tout en bénéficiant d'un statut particulier qui combine les avantages de l'expatriation et ceux du maintien de liens avec la France, notamment en termes de protection sociale. Le V.I.E constitue ainsi une opportunité unique pour les jeunes de développer leurs compétences, d'acquérir une expérience internationale et de contribuer au rayonnement des entreprises françaises à l'étranger. 

Pour Guillaume de Montclos parti il y plus de trois ans au Kenya et revenu depuis, c’est une chance unique. « Ce sont souvent des opportunités qu'on ne pourrait même pas avoir en France. On se retrouve avec énormément de responsabilités et ce, dans un pays étranger. C’est doublement enrichissant et surtout très déterminant pour la suite de nos carrières » explique-t-il. Et pour cause, aujourd’hui, ils ne sont pas moins de 11 500 à occuper des postes de V.I.E, d'après des chiffres reportés par l’association marseillaise. Guillaume de Montclos, lui, fait partie des quelques 400 ayant opté pour l’option à temps partagé encadrée par l’Imed. 

Comment candidater pour un V.I.E ?  

Traditionnellement, les offres sont recensées sur le site de Business France, opérante historique de ce dispositif unique. En ligne, le candidat peut avoir accès à pléthore d’opportunités. Les contrats peuvent durer six, douze ou dix-huit mois, reconductibles une seule fois pour une durée maximale de deux ans au total. Reste encore à remplir quelques conditions avant de partir à l’aventure. Parmi elles : 

  • L’âge : Peuvent candidater, les dix-huit ans et plus et ce, jusqu’à leurs vingt-neuf ans révolus. Pas un jour de plus. Le premier jour de mission doit impérativement être antérieur au vingt-neuvième anniversaire.  

  • La nationalité : Un dispositif bleu blanc rouge cependant ouvert aux ressortissants des pays de l’Espace Économique Européen, l’EEE. Il s’agit de l’Allemagne, l’Irlande, la Pologne, l’Italie, l’Espagne, Monaco, l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg, Lichtenstein, la Bulgarie, Chypre, la Croatie, le Danemark, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Suède, la Finlande, la Norvège, la Grèce, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et l’Islande   

Entreprise : comment bénéficier du dispositif V.I.E ? 

Ouvert aux entreprises de droit français, disposant de personnel en France Le Volontariat International en Entreprise est accessible :  

  • Aux grands groupes mais aussi PME, ETI et startup 

  • Aux filiales françaises d’un groupe étranger, distributeur français d’une entreprise étrangère 

  • Aux entreprises qui justifient d’un effectif assez conséquent pour assurer le bon suivi du V.I.E.  

C’est d’ailleurs sur ce dernier point que l’Imed tire son épingle du jeu avec un dispositif permettant aux plus moyennes entreprises de se déployer à l’international. « On recrute des candidats en CDD pendant trois mois, on les forme et les encadre, » explique Loic Bonnardel, délégué général de l’association « En embauchant des profils de qualité, les formations proposées viennent consolider certaines de leurs compétences qui nous semblent essentielles pour ce type de mission. Ensuite, c’est à eux d’aller chercher les entreprises. Une fois embauché, l’IMED prend le relai en adaptant l’emploi du temps du candidat en fonction des besoins de l’entreprise ».  

Si la notoriété du programme V.I.E croit depuis peu, celui à temps partagé reste relativement méconnu. 

Le V.I.E à temps partagé, avantage pour toutes les parties prenantes  

Pourtant, il fait déjà ses preuves. Au-delà des bénéfices sur les coûts qui sont divisés entre les entreprises, le dispositif proposé par l’Imed offre un accompagnement de qualité à toutes les parties engagées. « Les mois de CDD chez nous avant qu’ils ne partent, permettent de nouer de bonnes relations avec les V.I.E facilitant ainsi leur suivie derrière. Aujourd’hui on embauche dix V.I.E pour une quarantaine d’entreprises ce qui nous permet de faire du sur-mesure » poursuit Loic Bonnardel.  

L’objectif étant d’accompagner les entreprises à faire leurs premiers pas sur le sol international. Si celles-ci n’ont pas besoin de recruter à plein temps ou n’ont simplement pas les moyens d’avoir quelqu’un sur le terrain en permanence, le V.I.E à temps partagé est une bonne alternative. Guillaume de Montclos incarne d’ailleurs plutôt bien cette idée. En 2020, le jeune français s’envole pour le Kenya où il partage son temps entre trois PME, l’une dans l’automobile, la deuxième dans le BTP et la dernière dans le médical. Des secteurs diamétralement différents pour lesquels « il faut savoir faire preuve d’agilité. Même si l’on se fixe un planning en accordant telle demi-journée à telle entreprise, on n’est jamais à l’abri d’un rendez-vous client inopiné ou d’un événement qui nécessite de réadapter son temps. » Pour ces profils, le V.I.E à temps partagé est un véritable tremplin. Propulsés à des postes à hautes responsabilités sur des zones pas encore exploitées par les entreprises, chaque jour est un nouveau challenge. Des prises de risques qui se révèlent être fructueuses pour beaucoup d’entre elles, « PHC, l’entreprise médicale pour laquelle j’accordais 17 % de mon temps, a ensuite embauché localement pour gérer l’activité. On m’a d’ailleurs proposé un poste à moi aussi », raconte Guillaume de Montclos.  

(Faire) partir pour mieux (faire) revenir  

Et il n’est pas le seul. Beaucoup de ses collègues passés par l’Imed ont vu leur V.I.E se transformer en poste permanent. Loic Bonnardel nous raconte le parcours d’une jeune femme devenue responsable du développement du marché allemand et des pays germanophones pour l’une des entreprises qu’elle représentait pendant son V.I.E. Mais aussi, celui d’un Français promu au rang de responsable Asie d’une savonnerie marseillaise. Certains ont même permis l’ouverture d’une filiale à l’international. C’est le cas d’une jeune V.I partie investir le marché mexicain pour le compte d’une entreprise d’adhésif, ADESIA. D'un chiffre d'affaires nul avant son arrivée l'entreprise est passée à des centaines de milliers d'euros... 

Ces réussites sont aussi bien celles des V.I.E que des entreprises. « Pour les sociétés, c’est également une opportunité de recrutement. Cela permet de former un jeune, d’apprendre à le connaître et de voir ses compétences évoluer. » déclare le président de l’Imed.  

À travers cette solution clé en main, l’Imed encourage à sa manière, les entreprises à Oser l’Export. Loic Bonnardel conclut : « l’Imed est un bon moyen de pouvoir commencer à recruter à l’international de manière souple et sécurisée. On prend en charge toute la partie administrative et on assure le suivi du candidat tout au long de son V.I.E ensuite. » 

 

Sofia Ben Dhaya

Sofia Ben Dhaya

Rédactrice web