Fresque de la biodiversité : comprendre les enjeux de demain

Après la fresque du climat, place à celle de la biodiversité. Géraldine et Geoffroy Vuillier, à l’origine de cette initiative, répondent aux questions du Big média afin de détailler les enjeux pour les entreprises.

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fresque de la biodiversite
©DR

« Sensibiliser le plus grand monde aux enjeux de la biodiversité, avec une approche ludique, collaborative et scientifique », voilà comment Géraldine et Geoffrey Vuillier ont imaginé la fresque de la biodiversité. Très largement inspirée de celle du climat, ses premiers ateliers débutent en 2019. « C'est un exercice qui permet de comprendre les enjeux autour de l'érosion de la biodiversité », ajoute Géraldine Vuillier. « Nous l’avons développé avec le cabinet Deloitte, qui avait également travaillé sur le sujet. C’est à destination de tous les publics. » Afin de mieux comprendre les enjeux de la biodiversité et les ambitions liées à cette fresque, Géraldine et Geoffrey Vuillier ont répondus à nos questions.

Big média : Comment se « joue » la fresque de la biodiversité ?

Géraldine Vuillier : C'est un atelier qui se joue en trois heures et en plusieurs étapes. La première permet de comprendre le fonctionnement d'un écosystème. Ensuite, il y a une quarantaine de cartes sur ce qu'est la biodiversité et ce qu'elle nous apporte. Une autre partie de l’atelier repose sur les causes et conséquences de l'érosion. Et enfin la dernière est plus créative et demande plus de réflexion sur le passage à l'action. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Ça se joue en groupe de 5 à 7 personnes et avec un animateur.

BM : D’où proviennent les données que l’on retrouve dans la fresque ?

Geoffrey Vuillier : Toutes les informations sont issues du rapport de l'IPBES, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques. Nous avons également fait tester et valider l'outil par de nombreux experts, comme le Muséum d'Histoire Naturelle, ainsi qu’auprès de l'UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature et auprès de l’OFB, l’Office français de la biodiversité.

La fresque de la Biodiversité, une formation RSE pour sensibiliser ses salariés aux enjeux du vivant

BM : Aujourd’hui on parle énormément du climat et de nombreuses entreprises mettent en place des sessions de fresque du climat. Mais est-ce que la biodiversité est assez mise en avant ?

Géraldine Vuillier : Cela dépend des entreprises. Ce qui est intéressant, c’est que l’on en parle très peu. Pourtant, nous faisons partie intégrante de cette biodiversité et on voit que les gens sont préoccupés par la question. Du coté des entreprises, il y en a qui, depuis très longtemps, sont sensibles au sujet mais sans forcément communiquer dessus. La biodiversité touche à la pollution, à l'artificialisation des sols, à la qualité de l'air ou encore à la qualité de l'eau. Avec cette fresque, nous voulons justement aider les entreprises à mieux se positionner, comprendre les enjeux et ainsi montrer, tout comme le fait la fresque du climat, qu’il existe des solutions aux problématiques liées à la biodiversité.

BM : Aujourd’hui, quelles sont les solutions que l’on peut retrouver dans la fresque de la biodiversité ?

Geoffrey Vuillier : On ne va pas concrètement apporter des solutions. La seconde partie de la fresque va être un temps de discussion, de partagent des émotions. C'est à ce moment que l’on va pouvoir s’adapter en fonction des différents publics. Lorsque l’on s'adresse à des citoyens nous abordons les différents aspects des actions qui peuvent être faite c’est à dire ce que nous pouvons faire de plus à l'échelle personnelle. En s'adressant à une collectivité, ça peut être potentiellement « Comment intégrer la biodiversité sur le territoire ? Quelles vont être les interactions qu'on peut aussi avoir avec les citoyens ? Comment penser aussi la végétation des villes avec ce prisme des diversités ? »

Pour ce qui concerne les entreprises, les solutions vont être, dans un premier temps, axées sur la compréhension du sujet. Ensuite, nous allons nous attarder sur le « pourquoi ». On va leur demander de parler de biodiversité, d'indicateurs de leur impact, et comment quantifier tout cela. On peut utiliser la fresque afin d'identifier quels vont être nos risques. Comment est-ce qu'on dépend de la biodiversité ? Et donc, quelles sont les activités et les risques qui pèsent sur celles-ci ? Et surtout, trouver les pressions exercées sur la biodiversité et ainsi essayer de quantifier ou au moins appréhender nos dépendances et nos risques face à la biodiversité. Quel plan d'action pourrait-on mettre en place, que ce soit sur un site ou sur toute la chaîne de valeur ? Cela peut être vu de différentes manières : soit communiquer, sensibiliser et présenter un plan d'action, soit faire réfléchir sur les dépendances et les impacts. Ou plus largement, repenser vraiment toute l'organisation de l'entreprise.