5 innovations pour surfer sans polluer

Vous comptez dompter les vagues cet été sans que cela empiète sur vos convictions écologiques ? On vous présente cinq innovations qui rendent la pratique du surf plus respectueuse de l’environnement. 

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Un surfeur marche sur une plage de la côte Basque

Entre crème solaire, wax, combinaisons et planches de surf, l’empreinte écologique d’un surfeur peut parfois s’avérer élevée. Une problématique dont de nombreux entrepreneurs français, et amateurs de sports aquatiques, se sont emparés pour nous faire glisser vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement. Voici cinq initiatives qui visent à rapprocher les surfeurs de leurs valeurs : la proximité avec la nature et la protection des océans. 

Soöruz, une marque de combinaisons de surf en coquilles d’huitres

En règle générale, les combinaisons de surf sont réalisées en néoprène, un caoutchouc synthétique dérivé du pétrole, non biodégradable et qui pollue énormément. Pour y remédier, l’entreprise spécialiste des combinaisons de sports de glisse fondée à La Rochelle s’est donnée pour mission de produire « la combinaison la plus propre possible » en trouvant une alternative au néoprène. En 2020, après deux ans en R&D, Soöruz Surfwear commercialise la toute première combinaison de surf éco-responsable créée à base de coquilles d’huitres. La combinaison de surf Soöruz est composée d’huile végétale, de caoutchouc naturel et de canne à sucre. Quant à la poudre de coquilles d’huitres, elle sert de liant pour obtenir une texture semblable au néoprène.  « En termes de poids, d'épaisseur ou de chaleur rendue, on arrive aux mêmes caractéristiques que les combinaisons classiques », explique Yann Dalibot, co-fondateur de la marque, dans une interview accordée au Parisien en février 2020. Les combinaisons de surf écologique Soöruz sont distribuées dans une centaine de points de vente à travers l’Europe, mais également au Canada, au Maroc et en Corée du Sud. 

Wyve, des planches de surf bio en impression 3D

En 2019, à Anglet, deux amis issus de Polytechnique ont eu l’idée d’appliquer l’impression 3D aux planches de surf. Alors que le matériel est habituellement couteux et fragile, cette technique permet d’allier à la fois respect de l’environnement, performance et durabilité. Ce mode de production leur offre également une grande adaptabilité en proposant des planches de surf éco-responsables entièrement sur mesure. En moyenne, plus de 10 000 kilomètres sont parcourus pour produire une planche de surf. Grâce à l’impression 3D, Wyve limite drastiquement son impact carbone grâce à une production locale. Cette jeune pousse est déjà présente à proximité des spots de surf au Pays basque, en Bretagne et même en Californie.    

Yuyo, des planches de surf éco-responsables en plastique recyclé

 Après cinq années de R&D, la startup montpelliéraine Yuyo a mis au point la première planche de surf écologique fabriquée à 98 % en matériaux naturels ou recyclés. En plus de l’impression 3D, ses planches sont produites à partir de bouteilles en plastique ramassées sur le littoral méditerranéen par des associations. Les fondateurs s’approvisionnent également en déchets plastiques issus du secteur hospitalier ou de la restauration. Pour remplacer la fibre de verre habituelle, dont les composants viennent des quatre coins du monde, la planche est recouverte de fibre de basalte, une roche naturelle belge et d’une résine végétale. Intégralement recyclées et prochainement 100 % recyclables, les planches de surf Yuyo imprimées en 3D permettent également une optimisation topologique. « Nous sommes en mesure de répartir la matière comme nous le voulons et ainsi définir les performances spécifiques de la planche, dans sa conception structurelle : flexibilité, réactivité, équilibre, etc », affirment les fondateurs de la marque sur leur site. 

Une crème solaire bio pour respecter sa peau et l’océan

L’été, protéger sa peau du soleil sur la plage est devenu un réflexe pour le plus grand nombre. Pour les surfeurs et surfeuses qui passent plusieurs heures dans l’eau à ramer et attendre la vague parfaite, c’est fondamental. Car si la combinaison protège des rayons UV, n’oubliez pas que la réflexion dans l’eau peut intensifier jusqu’à 25 % le rayonnement solaire sur votre visage. Une crème ultra-résistante à l’eau et aux UV est donc nécessaire. Mais pas seulement ! Les ingrédients et certains filtres chimiques composant la grande majorité des crèmes solaires non-bio s’avèrent nocifs pour les récifs coralliens et l’environnement marin dans son ensemble. Afin d’y remédier, les Laboratoires de Biarritz ont trouvés la solution : proposer une gamme de crèmes bio visage et corps non-écotoxiques. « L’envie d’élaborer des crèmes solaires qui respectent la vie marine a été l’élément fondateur de la création des Laboratoires de Biarritz », peut-on lire sur le site de la marque, fondée en 2011 par Muriel et Jean-Marc Dubois, un couple de surfeur amoureux de la nature. Pionnier en France dans le domaine des cosmétiques naturels et biologiques, les Laboratoires de Biarritz proposent un lait solaire visage et corps SPORT, disponible en SPF30 et SPF50, pour surfer responsable et en toute sécurité cet été. 

GreenFix et sa wax de surf naturelle, biodégradable et made in France

La wax (ou cire en français) est indispensable à la pratique du surf. Étalée sur la planche, elle permet aux surfeurs et surfeuses d’avoir de l’adhérence sur leurs planches. La wax est en fait un mélange de cire, d’huile et de colle. La plupart des fabricants utilise la paraffine, un résidu de l’industrie du pétrole peu onéreux, pour produire cette fameuse cire. Pas besoin de vous faire un dessin sur l’aspect non-biodégradable dans l’océan de ce genre de produit. Basée dans le Pays Basque, GreenFix propose, quant à elle, une wax fabriquée à partir de matières 100 % naturelles. « Nos wax sont fabriquées en France exclusivement à partir d’ingrédients naturels non toxiques. Dès l’origine, nous avons exclu certains ingrédients pour leur impact peu respectueux de l’environnement tels que la paraffine, l’huile de paraffine, la cire microcristalline, la cire de soja ou l’huile de palme », explique Damien Houques, le fondateur, sur son site. Fabriquée de façon artisanale, la cire de GreenFix n’en est pas moins performante puisqu’elle résiste à des températures plus élevées que la paraffine (60-70 degrés versus 45 degrés), ce qui lui évitera de fondre sur le toit de votre van !

Simon NAPIERALA
Simon Napierala Redacteur web