Santé numérique : ces startups deeptech qui transforment le secteur

Les startups deeptech regorgent de solutions innovantes pour mettre les innovations de rupture au service de la transformation du secteur de la santé. Découvrez, au travers d’un mapping, l’écosystème français des startups deeptech en santé numérique.

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80 milliards d’euros par an1. C’est le poids du marché de la santé numérique sur lequel évoluent des acteurs aussi différents que des laboratoires pharmaceutiques, des spécialistes du digital ainsi qu’une proportion notable de startups deeptech. La particularité de ces jeunes pousses ? Leurs solutions reposent sur un socle technologique fort, nécessitant des temps de développement longs et un besoin capitalistique important, comme c’est le cas pour des solutions biotech ou medtech.

C’est en partant de ce constat que le gouvernement a lancé le Plan Deeptech. Piloté par Bpifrance, il vise à soutenir l’émergence et la croissance de ces jeunes pousses en leur apportant des financements et un accompagnement dédié. Résultat, l’année dernière, les technologies de rupture en santé numérique représentaient près de 250 millions d’euros levés, avec 28 % des startups ayant levé des fonds (dont 25 % de lauréates du concours i-Lab). Toujours en 2019, près de 40 % des startups en santé numérique deeptech étaient issues d’OTT (Offices de Transfert de Technologie), telles que les SATT, Inserm Transfert, CNRS Innovation ou encore OTT&PI. Ces structures jouent un rôle essentiel dans la mise en lumière de ces startups et peuvent leur donner accès à des incubateurs et accélérateurs faisant d’une technologie de paillasse, un projet ancré dans le réel.

Mapping des startups deeptech en santé numérique

Au travers de notre mapping, retrouvez les startups qui constituent le paysage de la deeptech en santé numérique. Celles-ci sont classées selon 6 catégories : l’aide au diagnostic, l’évolution de la pratique médicale et du savoir médical, services aux industriels de santé, parcours et autonomisation du patient, services au patient et thérapie digitale.

 

Source : Observatoire Deeptech & Hub Healthtech de Bpifrance

  • Aide au diagnostic

Les startups de cette catégorie développent des logiciels, souvent associés à de l’intelligence artificielle utilisant des bases de données pour se perfectionner, qui permettent aux médecins de faire des diagnostics plus précis, plus rapidement. En limitant ainsi les erreurs, le patient bénéficie d’un traitement adapté et les coûts pour le système de santé sont diminués. C’est ce que propose notamment Gleamer. Grâce à sa plateforme d’intelligence artificielle, la startup génère un diagnostic automatisé d’images médicales en traumatologie et radiographie osseuse des membres et accompagné d’un compte-rendu détaillé.

  • Evolution de la pratique médicale et du savoir médical

Cette catégorie, connexe à la précédente, regroupe des solutions qui facilitent certaines actions du professionnel de santé. Allant de l’aide aux tâches administratives,comme le recueillement du consentement éclairé, à l’assistance du chirurgien au cours d’une intervention, ces startups offrent des solutions qui valorisent l’expertise du praticien, à l’image d’ExactCure. Cette startup développe un logiciel innovant permettant un meilleur usage des médicaments. Grâce à l’utilisation d’un jumeau numérique, elle simule l’efficacité et les interactions des médicaments dans l’organisme du patient permettant d’éviter les interactions médicamenteuses.

  • Services aux industriels de santé

Les startups de cette catégorie visent à aider le développement pharmaceutique. Que ce soit pour faciliter certaines étapes des études cliniques ou pour accélérer la ‘drug discovery’, l’industrie pharmaceutique n’est pas en reste en termes de santé numérique deeptech. Issue du travail de l’équipe de Maximilien Levesque, chercheur à l’Ecole Normale Supérieure, Aqemia en est un bon exemple. Cette solution permet d’identifier les meilleures molécules candidats-médicaments pour une cible donnée parmi des millions de médicaments potentiels en prédisant l’affinité entre cible pharmaceutique et molécule.

  • Parcours et autonomisation du patient

Le patient est de plus en plus amené à être acteur de sa santé. Mais il n’est pas seul pour autant. Cette catégorie regroupe des solutions donnant plus d’autonomie au patient, mais toujours avec le suivi du professionnel de santé. Cela est rendu possible grâce à la démocratisation de la télémédecine, aux robots d’éducation thérapeutique ou aux applications de prévention, de suivi de traitement et d’observance comme Neuradom. Cette plateforme digitale combine téléconsultation et prescription d’exercices d’auto-rééducation pour un suivi complet des patients.

  • Services au patient

Simplifier la vie des patients en les aidant à mieux vivre ou à mieux suivre leur maladie, voilà la vocation de ces technologies. Casque de réalité virtuelle pour personnes aveugles, plateforme de santé personnalisée, application de suivi de la qualité de l’environnement sont autant d’exemples de technologies disruptives qui apporteront confort et bien être des patients.

  • Thérapie digitale

Aussi appelées DTx, ces thérapies ont la particularité d’être sous forme de solutions numériques. Pour faire partie de cette catégorie, les solutions apportées doivent reposer sur des preuves scientifiques validées par les autorités et donc avoir démontré un impact sur l’état d’une pathologie. Elles permettent la prévention, la gestion, le contrôle de troubles ou de maladies et complètent les thérapies conventionnelles. Lucine permet par exemple la gestion et le soulagement des douleurs chroniques. Elle a récemment terminé une levée de 5,5M€, auprès du Fonds Patient Autonome de Bpifrance dédié aux solutions de santé numérique, aux côtés d’autres investisseurs.

A propos de l’Observatoire Deeptech :

Bpifrance analyse et suit en continu la création et la croissance des startups deeptech en France, sous forme d’observatoire. Son positionnement à la croisée du transfert technologique, du financement de l’innovation et de l’investissement en capital risque, en fait l’acteur désigné pour comprendre, anticiper et partager les tendances de fonds de l’écosystème deeptech.

Article rédigé par Tamara Silvain du Hub Healthtech de Bpifrance.

1-  rapport du pacte productif “Faire de la France une économie de Rupture Technologique”