Ecophyse, l’entreprise qui redonne de la valeur aux déchets

Invitée sur la scène du Bang de Big 9, Magali Frontero, fondatrice de Ecophyse, une entreprise spécialisée dans la valorisation des déchets de matière plastique, textile, verre, papier et carton, a souhaité partager sa fierté d’entreprendre dans un secteur à impact.  

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Magali Frontero

« Je m’appelle Magali Frontero, j’ai créé Ecophyse il y a 18 ans, et je travaille dans les poubelles ». Devant les quelques 70 000 visiteurs s’étant rendus au plus grand rassemblement business d’Europe, l’entrepreneure a partagé sa fierté d’avoir osé pousser les portes d’un secteur qui, 20 ans plus tôt, était loin de susciter autant d’intérêt qu’aujourd’hui. « Mon travail est un challenge au quotidien. Il exige que je m’intéresse à ce qui n’intéresse plus personne. Il exige que je crée de la valeur là où il n’y en a plus pour les autres », avance l’entrepreneure.  

 

 

Permettre à un objet de renaître sous une autre forme 

« Je suis tombée dans la poubelle tout à fait par hasard et ce secteur m’a tout de suite passionnée », affirme Magali Frontero. Formée dans les grandes écoles de commerce où « l’apologie du marketing » faisait loi, la jeune femme découvre un monde aux antipodes de ce concept, lorsqu’elle décide d’entreprendre dans la revalorisation des déchets. « Ce que j’ai aimé dans ce secteur c’est le challenge du recyclage mais aussi et surtout le regard différent que portaient les acteurs de la filière sur les objets de notre quotidien ».  
Pour cette ancienne élève des Beaux-Arts, s’intéresser aux déchets nécessite une gymnastique de l’esprit. « Le produit n’est pas du tout mis en valeur, il est même souvent dans son pire état ». Il est donc nécessaire, selon la dirigeante, d’aller au-delà de l’image du produit et d’apprendre à regarder différemment un objet ou un individu pour ainsi mieux le percevoir.  

« Avec les déchets, c’est un peu le même principe. Quand je vois un produit, j’identifie une composition, une volumétrie, des caractéristiques techniques, une odeur et également une récurrence. J’identifie tous les éléments qui vont pouvoir influer sur la possible deuxième vie de l’objet ». Ainsi, Magali Frontero reconnaît qu’être à l’origine de certaines transformations lui procure une grande satisfaction au quotidien. « La curiosité, l’intérêt ou le regard différent que je porte sur un objet pourra peut-être lui permettre de renaître sous une autre forme », précise-t-elle.  

Le recyclage : à chaque matière son défi 

Si Magali Frontero et son équipe travaillent chaque jour dans le but de trouver de nouvelles solutions de recyclage, le challenge reste colossal. Chewing-gum, peluches, mégots de cigarette ou même cuir, sont autant de matériaux qui comportent leur lot de spécificités lorsqu’on décide de les recycler. « On achète 13 millions de peluches par an à nos enfants et on en jette 8 millions dans le même lapse de temps. 8 millions, c’est à peu près la population de l’Autriche. Quant au cuir, malgré la noblesse de ce produit, il n’existe aucune usine de recyclage sur le marché français. Et pourtant, là aussi, ce sont 800 mille tonnes de rebus de cuir qui sont jetés tous les ans sur notre territoire », déplore la fondatrice d’Ecophyse.  

Pour autant, la dirigeante ne désespère nullement, et redouble même d’effort pour trouver de nouvelles façons de recycler nos déchets. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats sont là ! Avec près de 260 milles tonnes de déchets recyclés en 2023, Ecophyse conforte sa place de leader dans le paysage de la revalorisation des déchets en lançant la marque Happylopp, des contenants de tri. « Alors je serais vraiment fière si mon intervention d’aujourd’hui vous permet de changer un peu de regard sur votre poubelle », conclut l'entrepreneure, membre de la communauté du Coq vert de Bpifrance.

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Mélanie Bruxer Rédactrice web