Yubo, le réseau social made in France

Yubo cumule plus de 40 millions d’utilisateurs dans le monde. Ce réseau social français a récemment levé 40 millions d’euros pour continuer à développer sa croissance à travers le monde, depuis l’Hexagone.

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Rencontrer des personnes aux quatre coins du monde depuis son smartphone. C’est la proposition de Yubo, un réseau social français créé en 2015. Le concept repose sur des groupes de discussions autour de sujets divers, qui mêlent de la vidéo, de l’audio et une zone de tchat où les utilisateurs peuvent échanger ensemble. « La plateforme représente un espace public. On reproduit la manière dont on se sociabilise dans la vie, sur le mobile et en ajoutant le pouvoir des technologies. On peut se connecter n’importe quand dans des groupes du monde entier, en toute sécurité », indique Sacha Lazimi, cofondateur de Yubo.

L’entreprise cumule plus de 40 millions d’utilisateurs dans le monde, majoritairement en Amérique du nord et en Europe du nord et de l’ouest. Elle a récemment levé 40 millions d’euros pour continuer de croître dans ces zones, mais aussi se développer dans des régions qui émergent sur la plateforme comme en Amérique latine et en Asie du sud-est. L’objectif de cette levée de fonds est aussi d’augmenter l’expérience utilisateur et continuer à se distinguer des autres réseaux sociaux.

 

Yubo, un réseau social pas comme les autres

« Yubo est plus proche de Fortnite que d’Instagram », indique Sasha Lazimi. Pour bien comprendre ce parallèle, Fortnite est un jeu en ligne où 100 personnes s’affrontent en simultané. Avec cette définition, le rapprochement semble vague, et pourtant, le principe est le même : rencontrer des personnes du monde entier tout en étant actif. Seule la méthode varie, sur Yubo, le concept n’est pas de s’affronter autour d’un jeu, mais de se sociabiliser et échanger autour d’intérêts communs. Les sujets sont divers, mais l’application connaît des pics de fréquentation lors d’événements majeurs comme les dernières élections américaines, le mouvement Black Lives Matter, ou de manière plus constante, des événements sportifs.

Contrairement aux réseaux sociaux comme Instagram, Facebook ou TikTok, Yubo ne repose pas sur un système de like et de partage qui gravitent autour d’influenceurs. « Sur Yubo, ce sont des groupes de particuliers qui discutent entre eux », explique le cofondateur. Le modèle économique diffère également puisqu’il n’y a pas de publicité et se rapproche, une fois de plus du jeu Fortnite. « C’est un modèle de gaming, tout est gratuit mais on a des options payantes en plus qui améliorent l’expérience. » Grâce à ce système, Yubo peut garder son indépendance. De plus Sacha Lazimi l’assure : « La data que nous récoltons n’est pas revendue ailleurs, elle nous permet d’améliorer l’application ».

La dernière levée de fonds de 40 millions d’euros permet à Yubo de développer de nouveaux usages comme regarder des vidéos YouTube au sein d’un groupe. La startup a également noué un partenariat avec Snapchat pour permettre aux jeunes d’ajouter des filtres sur leur visage. « A terme, les utilisateurs pourraient regarder un film ou une série, ensemble depuis un groupe ».

Yubo mise sur des usages sécurisés

Yubo a pour objectif de continuer d’améliorer son système de sécurité auquel l’application est attachée. « 99 % de nos utilisateurs ont entre 13 et 25 ans », indique Sacha Lazimi. Face à un public jeune, qui souhaite échanger à travers le monde, Yubo a dû mettre au point un système de modération performant, qui assure la sécurité des utilisateurs. « Grâce à des algorithmes, nous analysons automatiquement toute la partie textuelle et visuelle. Si des propos inappropriés sont envoyés, personne ne les verra apparaître dans le groupe ». Si des utilisateurs partagent des données personnelles comme une adresse, un message automatique lui sera transmis pour le prévenir des risques et l’inciter à prendre ses précautions. L’entreprise mise également sur une équipe d’experts, qui modèrent manuellement. Yubo affiche des règles strictes, bien connues par ses utilisateurs. « L’engagement augmente avec la sécurité de la plateforme. L’intérêt est de se sociabiliser et d’échanger autour d’intérêts communs, en toute sécurité ».

Au-delà de l’aspect sécuritaire, l’application souhaite accompagner les plus jeunes pour lutter contre le harcèlement en ligne. Si un utilisateur se sent mal, il peut contacter et discuter avec un membre de l’association « e-enfance » sans sortir de l’application et sans avoir à appeler un numéro de téléphone. Pour assurer ces enjeux de croissance et de sécurité, Yubo a prévu de passer de 30 à 300 salariés d’ici deux ans. Ces nouveaux emplois seront créés en France, à Londres, à San Francisco et à New York. Mais Sacha Lazimi insiste : « Notre siège social restera en France. C’est le meilleur pays pour des startups de la Tech, comme la nôtre ».