Zephalto organise des vols touristiques en ballon pour l’espace

L’entreprise Zephalto ambitionne d’organiser des voyages dans l’espace sans impact pour l’environnement d’ici 2024. Pour réaliser cet exploit, la société souhaite lever des fonds dans les prochains mois.

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Zephalto

Un peu plus près des étoiles. C’est l’ambition de Vincent Farret d’Astiès et de son entreprise Zephalto. Depuis 2016, cet amoureux du ciel et de l’espace confectionne, avec ses équipes, le projet Céleste : une nacelle accrochée à un ballon de 130 mètres de haut capable d’emmener des passagers dans la stratosphère, à 25 km au-dessus de nos têtes, sans impact pour l’environnement. Ce périple spatial si singulier nécessite de mettre au point certaines innovations. En août dernier, Zephalto a réussi son deuxième vol d’essai et a ainsi testé son enveloppe réutilisable et l’utilisation de panneaux solaires ultralégers. Grâce à ce test, l’entreprise peut d’ores et déjà envisager une offre d’activités stratosphériques en 2021, avant d’envoyer les premiers passagers en 2024. 

Le voilier de l’espace

« L’espace est accessible mais les coûts ne sont pas anodins », indique Vincent Farret d’Astiès. Afin de parvenir à emmener des touristes dans l’espace grâce à son ballon, Zephalto souhaite lever plusieurs millions d’euros dans les prochains mois et cherche à convaincre les investisseurs. Pour ce faire, l’entreprise doit avant tout prouver qu’il y a un marché. « Nous avons fait de nombreuses études qui démontrent l’attrait des gens pour l’espace ». Le nombre d’inscriptions pour un voyage vers la stratosphère justifie le potentiel du marché. En septembre dernier, l’entreprise a mis en ligne les préventes sur son site. « Nous avons plus de 200 personnes inscrites », souligne le fondateur.

Financé par l’Union européenne et la région Occitanie, Céleste est un concentré d’innovations développées avec le centre national d’études spatiales et des ingénieurs en aérospatiale. « Ces soutiens financiers et scientifiques appuient notre légitimité auprès des investisseurs » admet Vincent Farret d’Astiès, lui-même ingénieur en aéronautique. L’impact du projet est aussi un argument qui séduit de plus en plus. Zephalto mise sur deux innovations majeures : une enveloppe réutilisable qui permet au ballon d’atterrir sans utiliser de parachutes ; un régulateur d’altitude, qui fonctionne grâce à des panneaux solaires et qui offre ainsi une expérience entièrement écologique. « C’est l’essence même du projet. Faciliter l’accès à l’espace sans impact négatif », assure le fondateur.

Un ticket pour l’espace

Pour s’envoyer en l’air à bord du ballon Céleste, les voyageurs devront débourser « quelques dizaines de milliers d’euros », admet Vincent Farret d’Astiès. A ce prix-là, ils pourront profiter de quelques heures dans la stratosphère pour observer la Terre sous toutes ses formes. Le prix du billet se justifie par la technologie développée et en particulier la nacelle modulable, qui pourra accueillir un pilote et six passagers. « Il y a plusieurs entreprises qui font des nacelles en haute altitude mais ça prend du temps d’en façonner une de la sorte et de la certifier ».

Organiser des voyages dans l’espace est quelque chose d’inédit. Vincent Farret d’Astiès fait partie des précurseurs qui souhaitent emmener des particuliers au-dessus des nuages. « Avec ce nouveau type de séjour, il faut construire la réglementation dans l’espace, que l’on façonne avec les autorités. C’est passionnant ! ». Dès 2021, des scientifiques profiteront de la technologie de l’entreprise, qui permet de voler indéfiniment, pour effectuer des tests. « Ces vols permettront de collecter des données scientifiques inédites et de réaliser des analyses atmosphériques sur une durée jusqu'alors inconnue. Sur le plan physiologique également, les réactions des pilotes sont régulièrement enregistrées », affirme Vincent Farret d’Astiès.

La société qui souhaite démocratiser la croisière aux portes de l’espace, pense déjà à de nouveaux projets. « On envisage des séjours touristiques de 48h grâce à notre nacelle modulable », explique le fondateur. « C’est un tout nouveau véhicule qui offre de nombreuses possibilités. Nos ingénieurs ont plein d’idées mais il faut savoir se retenir jusqu’aux premiers vols en 2024 ».