Régis Saleur, Supernova Invest : « Nous gérons 260 millions d’euros et avons investi dans plus de 150 entreprises »

Régis Saleur, directeur général de Supernova Invest, société de gestion spécialisée dans la deeptech, nous embarque dans les coulisses du métier d’investisseur. Interview d’un pro de l’innovation de rupture.

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Détecter les technologies de rupture. Régis Saleur, directeur général et managing partner de Supernova Invest, en a fait son quotidien. Depuis près de 20 ans, ce spécialiste du Private Equity met son expérience au service d’entreprises à fort potentiel. Celui qui siège aujourd'hui aux conseils de sociétés comme Aledia, Aveni, Diota ou Kalray a accepté de se confier sur les coulisses de son métier : investisseur dans la deeptech.

Comment définiriez-vous le métier d’investisseur dans la deeptech ?

Régis Saleur. Ce qui nous intéresse, c’est la croissance de sociétés très innovantes et souvent relativement jeunes (de moins de 10 ans). Nous intervenons en phase d’amorçage, de venture capital pour des sociétés entre 1 et 2 millions de chiffre d’affaires et en late stage pour les entreprises en forte croissance, qu’on accélère pour les aider à se déployer à l’échelle industrielle ou à l’international. On étudie en moyenne 1 000 dossiers par an. Avec un fonds, on finance 15 à 20 sociétés – on cherche à identifier les meilleures, celles qui ont le plus de potentiel. Jusqu’à présent, nous gérons 260 millions d’euros et avons investi dans plus de 150 entreprises dont 60 en portefeuille.

Qu’est-ce qui motive à investir dans certains projets plutôt que d’autres ?

RS. On étudie la proposition de valeur de la société, la technologie utilisée et la propriété intellectuelle, mais aussi l’activité historique et l’équipe. On cherche toute information utile en appelant notamment nos contacts pour se forger une opinion sur l’entreprise. L’équipe formée par les personnes les plus seniors de la société présente un projet d’investissement au comité, on rencontre le management puis on décide de manière collégiale. Si le dossier est retenu, on fait une offre et on négocie les conditions d’investissement. On trouve assez systématiquement 2 ou 3 co-investisseurs, ce qui permet de mutualiser le risque.

Avec l’épidémie de Covid-19, nous vivons une crise sans précédent. Dans ce contexte, comment voyez-vous l’avenir de la deeptech ?

RS. La deeptech nécessite de la recherche et correspond à des temps longs.