RB3D : quand les exosquelettes réduisent la pénibilité au travail

Les défis environnementaux et sociétaux sont énormes, mais chacun peut faire sa part pour œuvrer à des transformations vertueuses. Aujourd’hui, témoignage de Serge Grygorowicz, fondateur et PDG de la pépite icaunaise qui développe des outils innovants d’assistance aux efforts. Une manière de contribuer à la diminution des troubles musculosquelettiques, la maladie professionnelle la plus répandue en France.

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Les TMS, un défi sanitaire et économique

Gestes répétitifs, positions angulaires extrêmes, vibrations et chocs mécaniques… les troubles musculosquelettiques (TMS) sont non seulement un handicap douloureux, mais ils entraînent aussi un coût élevé pour les entreprises et la protection sociale. Un fléau qui touche tous les métiers et est devenu ces dernières décennies la première cause (87 %) d’indemnisation pour maladie professionnelle, selon l’Assurance maladie.

Pour le relever : cobots et exosquelettes pour soulager l’effort

La société RB3D s’attaque justement à cette problématique. Sa mission : soulager l’humain en situation d’effort et contribuer au défi que représente la réduction des TMS grâce à ses robots d’assistance aux efforts. L'entreprise développe notamment des cobots dans des domaines tels que la fonderie où l'utilisation de machines lourdes comme les grandes meuleuses devient parfois problématique pour les employés. « On met cet outil au bout de notre cobot puis on fait les mêmes mouvements qu’on ferait si on avait uniquement la meuleuse dans les mains. Le cobot tient la meuleuse, applique les efforts et encaisse les vibrations », explique Serge Grygorowicz, PDG de cette entreprise basée à Monéteau (Yonne), qu’il a fondée en 2001. « Le contact entre l’homme et la machine est permanent. Autrement dit, la machine ne fonctionne pas sans l’homme. Elle est là pour l’assister », souligne-t-il.

Autre type de produit phare de cette pépite « Notre spécificité est de faire des exosquelettes dit ‘actifs’, c’est-à-dire motorisés, afin d’amener une multiplication de la force », précise Serge Grygorowicz. La gamme Exopush permet ainsi de rendre le travail de nivelage au râteau moins pénible : il s’utilise en actionnant le manche comme un râteau classique, tandis que son moteur électrique augmente la force des ouvriers du BTP.

DExoback, un exosquelette d’assistance lombaire, développé pour l’armée. Tel un « sac à dos », celui-ci aide la personne qui le porte à remonter le poids du corps lorsqu’elle revient d’une position baissée. Un outil « très avantageux dans le cas de port de charges et des postures où l’on est penché en avant de manière répétée et régulière », décrit le dirigeant de cette PME qui a réalisé l’an dernier 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires.

Ce qu’il reste à faire : vers toujours plus de domaines

Autant de technologies applicables dans un grand nombre de domaines, de l’industrie à la construction en passant par la logistique. Elles ont d’ailleurs séduit des clients tels que le spécialiste du BTP Colas ou encore l’industriel Plastic Omnium. Les projets ? « Nous continuons de travailler sur Exopush pour les chantiers. Cela fait partie de nos améliorations continues », indique le patron de RB3D, tout en menant l’opération de l’année, le lancement de l’Exoback. Avec ce dernier, destiné à un usage tant civil que militaire, RB3D cible en priorité les secteurs de la logistique et de la manutention. Et pourquoi pas l’étendre au bâtiment et à la viticulture… comme tout autre domaine où le dos est fréquemment sollicité.