POMA démocratise le téléphérique urbain

Leader mondial du téléphérique, POMA laisse sa marque depuis plusieurs années partout dans le monde. Après s’être attaqué à la montagne, le groupe isérois croit dur comme fer dans l’avenir du câble, notamment en milieu urbain. 

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Les téléphériques urbains sont-ils la mobilité de demain ? Inventé par le Britannique Henry Robinson et employé dès 1868 par son compatriote Charles Hodgson, puis d'autres constructeurs, le téléphérique connait depuis quelques années maintenant sa petite révolution. Naguère utilisé par des skieurs ou des touristes venus visiter des monuments historiques, le téléphérique s'invite aujourd'hui dans les villes. Il est d’ailleurs devenu l’un des modes de déplacement les plus utilisés dans de nombreuses métropoles.  

Fin avril, le plus long téléphérique urbain de France, Téléo, sera officiellement ouvert à tous les Toulousains et autres curieux de France et de Navarre. Aux manettes, l’entreprise POMA - leader dans le transport par câble - à qui on doit la conception et la construction de cet ovni urbain. D’une longueur de 2,8 km, traversant la Garonne et survolant la colline de Pech David, la ligne de transport aérien desservira notamment trois pôles majeurs de la ville de Toulouse : l’Institut Universitaire du Cancer, l’Hôpital Rangueil et l’Université Paul Sabatier.  
Derrière cette prouesse technologique se cache un savoir-faire vieux de 150 ans !  
 

Une innovation d’entre-deux guerres 

En 1934, un jeune ingénieur de 29 ans : Jean Pomagalski écrit l’une des premières pages de l’épopée du transport par câble. Aidé de deux amis, il met au point le premier remonte-pente artisanal à l'Alpe d'Huez sur les pentes de l'Éclose. Il transportait alors les skieurs sur une distance de 215 mètres et 64 mètres de dénivelé. Cette première installation sera le point de départ d’une série d’inventions, toutes brevetées, dont le premier téléski imaginé en 1936. Ce dernier sera installé pour la première fois par son employé, Pierre Montaz, sur les pistes du Lac Blanc à l'Alpe d'Huez.  
Au lendemain de la guerre, et après avoir pris une part active dans la Résistance, Jean Pomagalski crée la société éponyme et installe sa première usine à Fontaine dans l’Isère. Au milieu des années 50, on construit alors jusqu’à 120 téléskis par an. L’essor des vacances d’hiver et le développement des sports de montagne portent l’entreprise qui se diversifie. Jean Pomagalski et son équipe se lancent dans la construction de remontées mécaniques plus complexes : télésièges et télébennes.  
 
En 1958, les premiers télésièges Pomagalski sont installés dans le Colorado, le Vermont ou encore l’Alaska. Deux ans plus tard, l’entreprise rebaptisée POMA recevra l’Oscar de la meilleure entreprise exportatrice. « La raison primordiale de notre essor sur les marchés extérieurs, c’est le dynamisme de notre entreprise, sa volonté de rester à l’avant-garde du progrès technique », déclarait alors Jean Pomagalski au ministre des Finances et Affaires économiques français, Wilfrid Baumgartner. Après la création de plusieurs filiales et le déploiement mondial de l’entreprise, POMA intègre HTI - un groupe italien spécialisé dans le transport par câble, les engins de damages, le transport urbain et l'énergie éolienne - pour renforcer ses ambitions internationales et ses capacités de R&D. Une collaboration payante puisque l'entreprise est à ce jour présente dans 90 pays.  

Des télécabines en ville 

Bien que son métier ait démarré à la montagne, où l’entreprise réalise encore 40 % de son chiffre d’affaires, POMA s’intéresse aujourd’hui aux villes. « Notre activité de transport urbain par câble est en forte croissance depuis une quinzaine d’années et atteint près de 25 % de notre chiffre d’affaires », se réjouit Fabien Felli, vice-président et directeur commercial du groupe.  
L’entreprise a d’ailleurs récemment remportée un appel à projet lancé par l’Etat en vue de concevoir le futur téléphérique de Grenoble dont la mise en service est attendue pour 2024. 

Avec plus de 80 % de fabrication française, assurée grâce à ses quatre usines hexagonales, POMA fait figure de fleuron. « Nous sommes fermement attachés à notre production française et c’est pour cela que nous avons réinvesti en ouvrant une nouvelle usine à Gilly-sur-Isère en 2018 », rappelle le dirigeant. « Dans notre sourcing comme dans notre production, nous travaillons au maximum la préférence française ». Cette année, de nouvelles lignes construites par l’entreprise ouvriront à Toulouse et Saint-Denis (La Réunion) et de nouveaux projets sont en cours en République dominicaine, à Madagascar, Grenoble et Ajaccio. « La France est leader en Europe sur ce mode de transport doux et durable», se félicite Fabien Felli. En montagne comme en ville, POMA est sur la bonne pente. 

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