Podcast : le studio Paradiso souhaite « faire du cinéma pour les oreilles »

Créé en 2019 par un trio ambitieux, le studio Paradiso mise sur la production de créations originales et veut devenir la référence du podcast de fiction, de documentaire et des programmes jeunesse, aussi bien en France, qu’à l’international.

  • Temps de lecture: 2-3 min

Lorsque l’ancien directeur de la création numérique de Canal+ s’associe à l’ancien directeur général adjoint de Konbini et l’ex Head of sound de HRCLS, l’agence de création audiovisuelle d’Havas, ce n’est pas pour se lancer dans l’image, mais dans le son. En 2019, ils fondent le studio Paradiso, une société de production spécialisée dans la fiction, le documentaire et les programmes jeunesse. « Notre métier c’est de créer de la propriété intellectuelle », indique Lorenzo Benedetti, cofondateur du studio. Cette propriété est ensuite vendue à des plateformes de streaming, en France mais aussi à l’international

La création comme business model

« Les productions audiovisuelles coûtent chères. Dans l’audio, on peut investir moins d’argent pour des productions d’aussi bonne qualité dans un univers d’images mentales », justifie Lorenzo Benedetti, qui l’a constaté en produisant la série audio Calls pour Canal +, aujourd’hui rachetée par Apple. « C’est avec ce projet que je me suis dit qu’on pouvait emporter la motivation et les grands talents comme Mathieu Kassovitz autour d’un projet simple et modeste. C’est ça qui m’a saisi, faire du cinéma pour les oreilles ».

Les trois têtes pensantes, aux commandes de Paradiso ont décelé le potentiel du podcast audio et misent sur la vente de créations originales à différentes plateformes comme Deezer, Spotify, Audible ou Majelan. Dernièrement, le studio a produit la fiction Conf Call, exclusivement pour Deezer, où trois serial entrepreneurs sont prêts à tout pour devenir multimillionnaires. « Il y un vrai marché des programmes. L’avantage, c’est qu’il y a une première acquisition mais tu peux garder certains droits sur la propriété intellectuelle ». Le confinement a prouvé l’efficacité de ce modèle économique. « On a la chance de ne pas dépendre de la publicité. Le cœur de notre business repose sur les plateformes, et la consommation a explosé ». La société souhaite à présent renforcer ses relations avec les plateformes, y compris à l’international.

Mixer le talent français à l’expérience américaine

Paradiso se présente comme « un studio international de podcasts ». Les formats sont imaginés et proposés en plusieurs langues : anglais, allemand, espagnol, portugais, italien. Pour prouver son ambition internationale, le studio a récemment ouvert des bureaux à Los Angeles avec cinq salariés. « On voulait planter un drapeau à l’étranger pour montrer qu’on s’inscrit sur un marché global ».

Être installé sur l’ancien et le nouveau continent permet de profiter de l’expérience et des avantages de chaque territoire. « En France, on a des talents et des grandes compétences dans le son, mais le milieu du podcast aux Etats-Unis a cinq ans d’avance sur nous », explique le cofondateur du studio. Aux Etats-Unis, les revenus publicitaires liés au podcast s’approchent des 500 millions de dollars. « En France, une production coûte entre 50 000 et 150 000 euros. Outre Atlantique, ça peut varier entre 200 000 et 1 000 000 de dollars. Les budgets sont énormes là-bas ».

Avec un bureau à Los Angeles, le studio profite du décalage horaire pour travailler pratiquement à temps plein. « On peut écrire, produire et mixer pendant 24h sans exploiter les gens » plaisante Lorenzo Benedetti. Pour 2020, la société ambitionne de produire 12 séries, « réussir à produire aux Etats-Unis et avoir une diversification dans l’univers de l’audiovisuel, en faisant évoluer un contenu ».

Bpifrance fait du bruit en proposant deux podcasts inédits

  • Servir l’avenir : l’émission qui répond aux questions sur de grandes thématiques grâce à l’avis d’experts.

  • Gardez le cap : le podcast quotidien de Bpifrance pour préparer le monde d’après !