Microréacteurs et recyclage des déchets, comment NAAREA compte bouleverser la filière nucléaire

La deeptech française développe le projet XAMR (en anglais, « extra-small advanced modular reactor ») qui devrait produire de l’électricité et de la chaleur à partir de déchets radioactifs. Une innovation de rupture pour le mix énergétique de demain.  
 

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Bassin d'une centrale nucléaire

Et si l’on recyclait une partie de nos déchets nucléaires ? C’est en tout cas ce que promet NAAREA. Avec l’XAMR, l’entreprise entend bien développer une technologie nucléaire sûre, propre, et dont la matière première serait les déchets radioactifs déjà existants. L'objectif : se vendre aux donneurs d’ordres comme un levier au service du développement des énergies décarbonées.  

Pour y parvenir, la startup basée à Nanterre (Hauts-de-Seine) mise sur des réacteurs compacts et modulaires dont la puissance serait comprise entre 10 et 40 MW. Technologiquement, la deeptech s’appuie sur des sels fondus, une méthode apparue dans les années 1960 avant d’être abandonnée pendant plus de trois décennies. Pourtant, pour Jean-Luc Alexandre, co-fondateur de NAAREA, les sels fondus représentent « le profil de sûreté passive (inhérente, ndrl) la plus élevée possible ». D’après le dirigeant, « Les déchets que nous récupérons sont brulés à hauteur de 98 %, alors que la filière conventionnelle ne brûle que 0,7 % du combustible »

Dans les prochaines semaines, la startup réalisera un jumeau numérique de son réacteur, c’est-à-dire une reproduction digitale de ce dernier. Au final, l’ambition est de voir naitre des prototypes d’ici quelques années.  

Compenser l’intermittence des énergies renouvelables 

Pour autant ce n’est pas contre, mais en parallèle des projets nucléaires actuels, que l’entreprise prévoit de s’implanter. « Les EPR (Réacteur pressurisé européen, ndlr) vont pouvoir continuer à se déployer, tout en s’allégeant de la gestion des déchets puisque nous allons pouvoir les utiliser » affirme Jean-Luc Alexandre. Il ajoute « Les deux sont nécessaires. Nous aurons besoin de gros réacteurs pour fournir la charge fixe de notre alimentation électrique et, en parallèle, des tout petits réacteurs comme les nôtres pour soulager le réseau ». Autre avantage supposé des XAMR, avec leur taille réduite, ils pourront être couplés à des usines et ainsi répondre à leurs besoins d’électricité et de chaleur.  

Le co-fondateur de NAAREA insiste, « Le micro-générateur n’est pas une nouvelle solution qui écrase les autres, c’est un complément indispensable au mix énergétique actuel pour avoir une énergie complètement décarbonée ». En attendant, la startup recherche activement des investisseurs de long terme et participe à l’appel à projets " Réacteurs nucléaires innovants " du plan France 2030

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