Marie Sabot [We Love Green] : itinéraire d’une mélomane engagée

Le 1er octobre prochain, Marie Sabot, directrice associée de WELOVEART Agency et du festival We Love Green, interviendra sur la scène du Bang de Bpifrance Inno Génération. L’occasion de revenir sur le parcours de cette entrepreneure engagée qui démontre aujourd’hui qu’un grand rassemblement peut se tenir dans le respect de l’environnement.

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Tout le parcours de Marie Sabot fait sens quand on explore un peu plus son terreau familial. Grandir entre un père œnologue et marchand de vins mais également grand amateur de jazz, et une mère très engagée œuvrant pour l’alphabétisation des femmes, lui offre dès l’enfance un « observatoire social » qui forgera sa carrière.
« Plus jeune, j’ai vu le modèle économique de la viticulture basculer vers une industrialisation ». Pesticides à gogo, faillites pour bon nombre de viticultures de son entourage proche, Marie Sabot est également en prise directe avec les problèmes que rencontrent les nouveaux arrivants au centre social dans lequel travaillait sa maman.

Des souvenirs qui la transforment rapidement en jeune femme engagée et décidée à « faire son droit ». Nous sommes alors à l’aube des années 90, et sans prévenir, tout change pour l’étudiante. « J’ai découvert la musique, et immédiatement c’est devenu l’intégralité de ma vie » confie l’entrepreneure.
Déterminée, elle obtient un stage chez Garance Productions, l’un des principaux acteurs du monde du spectacle en France.
« C’était une période incroyable pour le secteur de la musique ; celle des raves, de la musique électro, du grunge… mais également du sida. Une vague épouvantable qui a gangréné toute une génération et fortement impacté le monde du spectacle ». Au bout de seulement quatre mois de stage, on demande à Marie Sabot de remplacer un collègue, elle prend alors en charge les budgets et se lance dans la production. Des années formatrices qui la plongent dans un univers extrêmement éclectique. « Garance Productions faisait tourner des groupes de Rock, de Métal, de Reggae. C'est là bas que j'ai vu se monter les premiers concerts de Björk et Massive Attack ».

Sur le chemin de l’entrepreneuriat

Au cours de ses expériences, d’abord à la coordination de la production pour le Divan du Monde, puis à la production artistique de la cérémonie d’ouverture des JO pour ECA2, ou encore en tant que freelance pour des agences événementielles, Marie Sabot aiguise son œil, et surtout son savoir-faire, aux côtés de régisseurs, ingénieurs du son, et directeurs techniques. « Cette cartographie des métiers m’a été extrêmement utile quand j’ai monté ma société et qu’il a fallu leurs demander de changer leurs process pour aller vers la RSE ».

Cette entreprise, c’est WELOVEART Agency. « Dans les années 95, je m’étais déjà essayée à l’entrepreneuriat en lançant ma compagnie « Les Astéroïdes », un concept entre spectacle de rue et musique électro. Une belle histoire qui a pourtant pris fin dans les années 2000 car je n’étais pas prête à passer le cap, lever des fonds… ».
Pourtant en 2004, la jeune femme se sent prête à retenter l’expérience. Avec des amis et partenaires de confiance depuis longtemps, elle lance donc WELOVEART Agency et organise des événements d’entreprises, de moyenne et grande ampleur, mais également des productions « signatures » dans le secteur de la musique électronique : les événements We Love.

Rapidement l’agence grandit, les événements se multiplient, tout comme les prises de conscience. « Verres en plastique, canettes en métal… les gens dansaient littéralement autours d’un amas de déchets, déplore l’entrepreneure. Alors on a commencé à généraliser l’utilisation d’éco-cup sur nos événements. On a également mis en place des consignes, proposé au parc de La Villette de trier les déchets sur place, et instauré un système d’économie d’électricité. Aujourd’hui ça semble être du bon sens, mais à l’époque c’était extrêmement novateur ».

We Love Green : le « Greenausore »

Dès 2008, les premiers lignes du festival We Love Green commencent à s’écrire. Tout s’enchaine alors : échanges avec la ville de Paris pour trouver un lieu, scénographie éco-conçue, programmation variée, Think Tank, restauration responsable (800 repas redistribués aux Restos du Cœur & à Emmaüs), production écoresponsable et Pépinière de startups dans l’innovation sociale… « Au début ont a été taxés de bobos, on parlait de green washing ou d’effet de mode, et finalement grâce à notre programmation musicale, extrêmement variée, nous avons réussi à toucher et rassembler des publics qui d’ordinaire ne se croisent jamais. Et c’est grâce à ces ponts que We Love Green, notre Greenausore, (car il nous mange une bonne partie de notre temps) grandit chaque année ».

Le festival s’installe et ne cesse de se réinventer années après années. Arrive alors 2020 et la crise sanitaire… Il devient alors urgent pour We Love Green de s’adapter et se réinventer. Comme pour beaucoup, c’est grâce au digital que l’entreprise sortira la tête de l’eau. Avec We Love Green TV, l’équipe souhaite donner la possibilité et la liberté aux festivaliers de vivre leur expérience digitale comme ils l'entendent, en ne leur proposant pas un unique flux de contenus. Sur la plateforme, on peut aller danser dans la Greenroom, voir un concert exclusif de Catherine Ringer, découvrir les révélations du tremplin Riffx, se faire livrer un petit plat d'un des restaurants de We Love Green, assister au talk de l'astrophysicien Aurélien Barreau ou du navigateur François Gabart… Le spectateur reste acteur, peut passer 10, 20, 30 minutes… et revenir par la suite, car les contenus restent en ligne sur la chaîne.

Optimiste et fourmillante d’idées pour la suite des aventures de We Love Green, Marie Sabot compte bien partager cette « drôle envie d’entreprendre » lors de la 6e édition de Bpifrance Inno Génération le 1er octobre prochain.

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