Mako Moulages ou la renaissance d’un produit successful des années 60

“Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre”... et même les moins de 40 ans, à dire vrai. Pourtant, petits ou grands, nous avons tous un souvenir des iconiques moules en latex rouge de la marque française Mako Moulages. L’odeur du plâtre qu’on coule dans un moule, sans faire de bulle, le séchage toujours trop long à notre gout, le démoulage opération hautement périlleuse pour ne pas casser sa figurine...
C’est ce souvenir qui pousse Agnès Beuchet, alors employée dans une agence de communication, à reprendre la belle endormie. Nous sommes alors en 2014, et la marque est tombée dans l’oubli, depuis près de 30 ans.

Une fabrication à 85 % française

Lors d’une précédente mission, Agnès Beuchet s’intéresse aux marques mythiques qui ont bercé l’enfance de la génération X (née entre 1965 et 1980). Elle s’aperçoit alors que Mako Moulages est une madeleine de Proust pour bon nombre de Français qui s’en souviennent encore parfaitement, malgré sa tombée en désuétude. Elle décide alors de racheter la marque à Ravensburger et relance la fabrication en France. Elle qui rêvait, il y a peu, de se lancer dans l’entrepreneuriat... la voilà à la tête d’une entreprise industrielle. 

Durant un an, elle enquête pour reconstituer le tissu industriel. « Je voulais que la fabrication soit locale, et dans l’idéal, retrouver les fabricants de l’époque », explique Agnès Beuchet. Elle découvre d’abord le fabricant des iconiques moules en latex en Haute-Loire, puis, petit à petit, l’entrepreneure finit par identifier ses partenaires aux quatre coins de la France. Le plâtre provient d’une entreprise artisanale et familiale. Les éléments en carton et en papier sont issus du Nord Pas-de-Calais. Le pinceau en bois et les pots de peinture sont produits par un grossiste en Ile-de-France et les boîtes sont stockées et assemblées en Dordogne. Une fois filmés et mis en carton, les produits sont envoyés en Mayenne sur une plateforme logistique. Avec une logistique de circuit court et une fabrication à 85 % made in France, Mako Moulages valorise les TPE et PME françaises et place l’humain au cœur de ses valeurs. 

“Un produit remis au goût du jour pour plaire aux générations actuelles”  

Le principe du kit de loisir créatif avec du plâtre, des moules en latex et de la peinture est resté le même. En revanche, Agnès Beuchet a élaboré des produits plus simples à utiliser pour les parents d’aujourd’hui. « Le plâtre est par exemple contenu dans un sachet qui tient debout et qui se referme grâce à un zip ». Une partie de la gamme propose par ailleurs des petites doses unitaires de plâtre et le design des moules est réalisé de manière à ne plus casser la tête ou les oreilles. Le plâtre est également de meilleure qualité. Chaque composant a ainsi été perfectionné. « C’est un produit qui a été remis au goût du jour pour plaire aux générations actuelles. ». Les personnages Disney, auparavant très utilisés par la marque, ont été troqués au profit de thématiques telles que la ferme, l'écurie, la savane, la crèche... et d’une nouvelle licence pour développer des kits “les Schtroumpfs”. « Il faut que ça touche les deux générations, que ça les réunisse pour tatouiller ensemble. Mais la nostalgie n'aura qu'un temps et j'espère que les enfants, eux, vont trouver ça hyper actuel ! » confit Agnès Beuchet au Parisien. 

Aujourd’hui, Mako Moulages est présent en France mais aussi dans 2 autres pays européens et au Canada. Avec 4 salariés, 15 sous-traitants et un chiffre d’affaires équivalent à 1,2 millions d’euros, l’entreprise souhaite développer de nouvelles gammes de produits dans le secteur du loisir créatif et se déployer à l’international.  « Mon plus grand souhait est que Mako redevienne un acteur important sur le loisir créatif en France ! ».