L’ex fondateur de Cheerz s’empare du marché des bornes de recharge électriques

De Cheerz à Electra, ou du tirage photo aux bornes de recharge intelligentes pour véhicules électriques, il y a un fossé qu’Aurélien de Meaux a franchi d’un bond. Portrait d’un entrepreneur insatiable et passionné.

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aurélien

Cet été, Electra s’est fait remarquer en levant 15 millions d’euros, de quoi réaffirmer son ambition de faire entrer la recharge des véhicules électriques à l’ère du digital. A la tête de cette start-up se trouve un trio : Augustin Derville, Julien Belliato et Aurélien de Meaux. Un nom bien connu dans l’univers start-up pour ce dernier qui, en 2011, a fondé avec Antoine Le Conte, Cheerz, jeune pousse spécialisée dans l’impression de photos en ligne.

Deux ans après le rachat de Cheerz par Cewe Color en 2018, l'entrepreneur ressent des envies de nouveaux projets. « Après deux années de cohabitation très réussies avec Cewe, le Covid est passé par là et m’a fait prendre un peu de recul. J’adore ces débuts, quand vous êtes face à la feuille blanche », raconte-t-il. Mais alors pourquoi s’orienter dans la mobilité électrique, si loin de l’univers photo grand public ? « Cela fait des années que je suis passionné par le sujet, que j’observe avec gourmandise toutes ces nouvelles mobilités… Un petit big bang dont je suis friand ! ». En parallèle de ses responsabilités chez Cheerz, l’entrepreneur en profite pour creuser le sujet.

L’énergie « face à la feuille blanche »

« En rentrant à Paris au milieu du premier confinement de 2020, j’ai découvert une ville sans bruit, sans pollution ou presque, se souvient-il. J’ai trouvé ça tellement génial que j’ai eu envie de m’investir pour que l’on puisse tous rouler au plus vite en électrique ». Aurélien de Meaux active alors tout son réseau pour mieux comprendre les enjeux du secteur et cumule quelques centaines d’heures de vidéos, d’interviews et de lectures. « J’ai compris que le tournant électrique aurait vraiment lieu dans cette décennie 2020. L’émulation actuelle est impressionnante ».
Le point noir est identifié : « Il manque un bon système de recharge, performant, avec une appli mobile pour faciliter l’usage. Tout sauf un copier-coller du modèle station-service », explique-t-il. Faire entrer la recharge dans une nouvelle ère en somme. Aurélien de Meaux veut bâtir un maillage au cœur des grandes agglomérations, puisque l’autoroute est déjà investie par de grands acteurs. « Et au cœur de notre solution, nous plaçons la confiance. Il faut que les gens cessent de stresser quand ils doivent recharger ! Il existe un terme pour ça aux Etats-Unis : la charging anxiety. Elle est réelle aujourd’hui. Les bornes en ville actuelles ne sont pas au niveau ».

A la croisée de l’industrie et du digital

Au printemps 2021, il quitte définitivement Cheerz et active le projet Electra avec ses deux associés rencontrés en chemin. « On est parti pied au plancher et sur nos deux jambes : le volet industriel avec les bornes et ce fort volet digital avec l’appli mobile et toutes les briques logicielles que nous avons développées », explique l’entrepreneur. 
Cette année, Aurélien de Meaux l’aura passée à construire, chercher des fonds et surtout recruter. Ils sont désormais une trentaine à œuvrer au sein de la start-up parisienne, « un mix d’experts venus de grands groupes et de profils agiles issus de startups ». Aujourd’hui, le fondateur d’Electra ne cache pas son enthousiasme. « Je me sens tellement aimanté par ce projet que je ne me suis même pas posé la question de savoir si c’était la bonne décision pour moi. Ce marché est fascinant.»