Le Petit Dormeur, l’entreprise qui a trouvé repreneur grâce à un post LinkedIn

Après plus de quatre ans à imaginer, concevoir et développer Le Petit Dormeur, Aymeric de Raguenel, arrive à bout de souffle et décide de mettre un terme à son activité de chef d’entreprise. Grâce un post LinkedIn, il rencontre Michel de Vasselot et Brieuc Izenic, qui, trois mois plus tard, reprendront la société.

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Le petit dormeur

« Je cherche un repreneur pour Le Petit Dormeur ». En septembre 2022, Aymeric de Raguenel, publie sur LinkedIn un post pour annoncer la vente de son entreprise, après un an d’activité. En 72h, le fondateur de la société, qui, a seulement 23 ans, a mis au point des coussins produits en France, pour s’endormir à n’importe quel endroit et dans n’importe quelle position, reçoit une dizaine de propositions. Surpris par cet engouement, l’entrepreneur étudie chaque offre jusqu’à tomber sur celle de Michel de Vasselot et Brieuc Izenic.

Alors qu’aucun d’entre eux n’a déjà repris ou cédé une entreprise, ils entament des discussions et enclenchent une procédure. Le 7 décembre dernier, après trois mois de négociations, l’opération est un succès. Aujourd’hui, ils reviennent sur cette expérience singulière.

S’entourer pour bien céder ou reprendre une entreprise

En tombant sur le post d’Aymeric de Raguenel, les futurs repreneurs y voient une occasion en or pour se lancer dans l’entrepreneuriat. « On a toujours voulu entreprendre mais nous n'avions pas encore franchi le pas. La publication d’Aymeric correspondait parfaitement à notre état d’esprit. J’avais presque l’impression qu’il nous l’avait envoyé en message privé », plaisante Brieuc Izenic. Agés de 24 et 27 ans, ils décident de se jeter dans le grand bain et s’empressent de contacter le fondateur du Petit Dormeur. « Ils m’ont présenté une étude prévisionnelle, ce qui m’a démontré leur sérieux. J’ai tout de suite senti qu’ils étaient aussi passionnés que moi ». Un argument important s’ajoute : ils sont deux. « J’ai imaginé, breveté et lancé l’activité seul. Je sais par conséquent qu’entreprendre seul peut s’avérer être mission impossible quand on veut faire grandir sa boîte », indique Aymeric de Raguenel.

Après plusieurs échanges informels, les trois hommes doivent désormais officialiser la transmission du Petit Dormeur. Aucun d’eux n’a d’expérience et chacun décide de s’entourer pour mener à bien cette procédure. « C’est très important d’être accompagné d’experts sur le sujet pour ne pas brûler des étapes », souligne Michel de Vasselot. Si à travers les discussions, ils ont pu s’entendre sur les grandes lignes de la reprise et instaurer un climat de confiance, un point reste à négocier : la valorisation de l’entreprise. Aymeric de Raguenel, en tant que cédant propose un prix, qui est ensuite débattu par les futurs repreneurs. « La chose la plus compliquée est de se mettre d’accord sur les conditions, puis de tout formaliser à travers des allers retours entre avocats de chaque partie », explique le fondateur de l’entreprise. « C’est un exercice difficile. Nous avons travaillé sur une étude de marché et un prévisionnel sur cinq ans pour être le plus objectif possible tout en essayant d’estimer le juste prix », précise Brieuc Izenic.

Dans ce cadre juridique, l’enjeu est d’imaginer le pire pour rédiger un contrat solide et fiable en toute circonstance. « J’avais entièrement confiance en Brieuc et Michel, mais à cette étape il faut toujours se dire que les personnes en face sont des escrocs. C’est très perturbant, parce qu’on est toujours en train d’imaginer le pire ». Un sentiment partagé par les deux repreneurs.

Un nouveau départ

Après trois mois de négociation, ils trouvent un accord. Brieuc Izenic et Michel de Vasselot rachètent l’entreprise, le brevet et la marque pour une somme à cinq chiffres ainsi qu’un contrat de prestations rémunérées de deux ans avec Aymeric de Raguenel. « L’objectif est qu’il nous conseille et nous accompagne dans la passation en tant que fondateur du Petit Dormeur », explique Brieuc Izenic. Désormais à la tête de la société depuis décembre 2022, les deux repreneurs travaillent à la développer pour poursuivre le travail établi. « On est actuellement dans une phase de structuration. On arrive à un moment où le produit n’a plus qu’à être vendu, mais on lance en parallèle de la R&D pour imaginer de nouveaux objets », indique Michel de Vasselot.

Motivés et ambitieux, ils souhaitent dès 2023 multiplier par deux le chiffre d’affaires atteint par Aymeric de Raguenel sur l’année 2022, et le multiplier par cinq d’ici trois ans. Pour atteindre ces objectifs, Brieuc Izenic réfléchit à quitter son emploi le plus tôt possible pour s’investir à 100 %. « On est dans une période très sportive et stimulante mais on se rend compte qu’on manque de temps ». A l’inverse, Aymeric de Raguenel a fait le choix de se lancer dans le salariat, bien qu’il ne ferme pas la porte à une nouvelle aventure entrepreneuriale. « J’ai beaucoup d’idées, mais je me force à ne pas les développer pour le moment » insiste l’inventeur.