La Vie, la viande végétale qui a séduit les licornes (et Natalie Portman)

Bilan de première commercialisation dépassant très largement les prévisions, levée de fonds de 25 millions, soutien de licornes européennes (et de Natalie Portman !)…Rien ne semble pouvoir freiner La Vie, start-up qui a imaginé une nouvelle recette de viande végétale avec ses lardons et son bacon sans porc – mais pas sans goût. 

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La Vie

« C’était assez surréaliste pour nous, et un sacré changement de paradigme pour elle », se souvient, amusé, Nicolas Schweitzer, cofondateur de La Vie, en évoquant la rencontre avec Natalie Portman. L’actrice américaine (et vegan convaincue) fait désormais partie des soutiens financiers de la start-up française, après avoir été séduite par son produit unique : des lardons et du bacon 100 % végétaux imitant parfaitement leurs équivalents carnés, jusqu’au gras qui s’en dégage.  

Et comme Natalie Portman, d’autres pointures de la French Tech (BlablaCar et BackMarket) mais aussi les licornes européennes Vinted et Oatly (dans laquelle la star a d’ailleurs déjà investi) et les fonds de capital-risque Seventure, Oyster Bay, Partech et Blue Capital ont décidé de participer au développement de La Vie. Au total, c’est une levée de fonds de 25 millions d’euros que la jeune entreprise a bouclée en janvier, quelques mois seulement après l’arrivée de ses lardons et bacon dans les magasins Carrefour.

À la conquête de l’Europe

Ce capital offre un nouveau tremplin à La Vie qui va porter en 2022 plusieurs projets. Depuis le début de l’année, sa viande végétale a trouvé sa place dans les rayons d’autres grandes et moyennes surfaces (Leclerc, Auchan et Intermarché) mais aussi sur les menus de plusieurs chaînes de restaurants (Hank, Pokawa, Not So Dark, Taster). « Notre cheffe leur concocte des recettes dédiées, pour qu’elles correspondent à l’univers de chacun », précise Nicolas Schweitzer, aujourd’hui directeur général.

Mais le pré carré de La Vie s’étend au-delà du territoire français. Au printemps, ses produits traverseront La Manche pour régaler les Britanniques. Comme le souligne le cofondateur, « Nous ramenons du bacon au pays du bacon, nous y sommes très attendus ». Viendront ensuite d’autres pays européens, la start-up ayant toujours eu un objectif de portée internationale. « Nous l’avons pensée ainsi, dès le début. C’est d’ailleurs pour ça que, depuis sa création, tous les échanges se font en anglais, même en France ». 

Pour être totalement parés, La Vie prévoit de doubler ses effectifs en recrutant une trentaine de personnes dans les six prochains mois. Une équipe également renforcée au niveau de la R&D, puisque le bacon et les lardons végétaux “ne sont qu’un début”. 

Une technologie brevetée qui séduit les investisseurs 

Ce qui fait la particularité de l’entreprise, c’est d’avoir concentré ses efforts sur un ingrédient habituellement diabolisé : le gras. Or, “le gras, c’est la vie et tous les amateurs de nourriture, qu’ils soient vegans ou pas, s’accordent sur ce point”. Le problème, c’est qu’on le retrouve avant tout dans la viande, et malgré de nombreuses alternatives végétaliennes proposées sur le marché, ni la texture ni le goût habituellement générés par la fonte des graisses animales ne sont au rendez-vous, selon Nicolas Schweitzer. C’est ce constat, doublé d’une volonté de monter une entreprise avec un impact positif sur l’environnement tout en fédérant les gourmets, qui les a lancés, lui et Vincent Poulichet, dans leur quête du Saint Gras végétal et a débouché sur la création de la start-up en 2019. 

Plusieurs années de R&D pour trouver un gras végétal digne de ce nom et 5 000 recettes plus tard, l’entreprise La Vie tient son bacon et ses lardons, produits les plus emblématiques issus du porc – mais sans porc. La technologie brevetée de l’entreprise française permet de produire un gras qui, une fois cuit, donne ce croustillant et ce fondant si recherchés. Cette découverte révolutionnaire séduit rapidement les investisseurs. « Ils ont très vite vu qu’il s’agissait d’un produit de nouvelle génération », explique le directeur général de La Vie.  

Sur les salons professionnels, La Vie fait l’unanimité et obtient plusieurs prix. Son potentiel s’est confirmé après une phase de distribution au quatrième trimestre 2021 chez Carrefour. « Les ventes ont été trois fois supérieures aux prévisions, détaille Nicolas Schweitzer. Mais surtout, nous avons reçu des retours de familles d’omnivores et vegans enfin pacifiées. C’était le but de notre mission, rassembler tout le monde, sans compromis ».