La NFT Factory démocratise le web3 et les NFT grâce à l’art numérique

Cofondée par 128 leaders de la tech hexagonale, la NFT factory a pour objectif de rendre les NFT et le web3 accessibles à travers des ateliers, des événements, et en exposant des œuvres numériques.

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Pierre-Louis Bertrand

« On n’est pas là pour faire du prosélytisme, on est là pour évangéliser », indique Lucie-Eléonore Riveron, CEO de la NFT Factory. Située en face du centre Pompidou, à Paris, cette vitrine des NFT, ouverte depuis octobre dernier, a pour objectif de démocratiser le web3 et de rassembler les acteurs du secteur pour propulser la France sur le devant de la scène internationale. 128 acteurs de la tech françaises, représentants d’entreprises comme Sorare, Ledger ou encore Sandbox, ont investi dans le projet. « Sur le même modèle que la maison du Bitcoin, fondée en 2014 par Eric Larchevêque, nous voulions un lieu physique pour incarner les NFT, ces actifs numériques encore mystérieux aux yeux du grand public ».

L’art pour démocratiser les NFT

En entrant dans les locaux, le regard est tout de suite attiré par des écrans accrochés au mur, façon tableaux, qui diffusent des œuvres d’art numériques. En noir et blanc, en couleurs, dans une ambiance sombre ou joviale ces œuvres intriguent et captent l’attention. Non pas parce qu’elles sont sur des écrans, mais bien parce qu’elles révèlent un nouveau courant artistique, celui du « crypto art ».

Dans cette ambiance de galerie 2.0, les employés de l’entreprise répondent aux questions des visiteurs, curieux : « Quand j’achète un NFT je repars avec l’écran ? ». Cette interrogation, qui revient très souvent, comme l’affirme Lucie-Eléonore Riveron, permet d’expliquer les fondements de la technologie qui règne en maître dans l’établissement. « Le monde est de plus en plus dématérialisé. Le NFT est la pierre angulaire de notre vie numérique. C’est une technologie insérée à la blockchain qui permet d’être propriétaire d’un actif numérique comme une œuvre, par exemple ».

Pierre-Louis Bertrand


A travers l’art, l’enseigne propose, chaque weekend des ateliers gratuits d’une quinzaine de minutes pour expliquer plus en détail en quoi consistent ces « jetons non fongibles ». « L’art est un bon moyen d’expliquer facilement pourquoi cette technologie est une révolution ». Lucie-Eléonore Riveron prend l’exemple de la vente record de l’œuvre intitulée Everydays, de l’artiste numérique Beeple, réalisée par Christie’s en mars 2021 à hauteur de 69 millions de dollars. « Ça faisait plusieurs années que Beeple partageait ses œuvres numériques sur internet sans les commercialiser. Quelques mois avant la vente aux enchères, il a commencé à employer les NFT pour authentifier ses dessins et les vendre ». Résultat : Beeple est le troisième artiste vivant le plus cher, derrière Jeff Koons et David Hockney.

Si cet événement marque l’avènement du NFT pour le grand public, cette technologie n’est pas uniquement réservée au monde de l’art. C’est avant tout un moyen de posséder un bien dans le web3. Cette version 3.0 d’internet est considérée comme celle de la propriété numérique. « Les gens ne seront plus obligés de fournir leurs données personnelles aux GAFAM grâce à la blockchain », affirme Lucie-Eléonore Riveron. Pour rappel, cette dernière est une technologie de stockage qui permet de garder la trace d'un ensemble de transactions, de manière décentralisée, sécurisée et transparente.

Le web3 pour business model

Et c’est bien à travers la pédagogie autour du web3 que la NFT Factory trouve son business model. Au-delà des ateliers gratuits proposés chaque week-end aux particuliers, le lieu organise également des formations payantes. « Nous avons un atelier théorique pour comprendre les fondamentaux du web3 et une formation pratique pour apprendre à ouvrir un wallet ». Ce sont dans ces portefeuilles numériques que sont stockés les NFT ou encore des cryptomonnaies. L’entreprise accompagne également les sociétés qui veulent en savoir plus sur ce sujet. « Elles ont une volonté de comprendre pour l’intégrer à leur business ».

Les secteurs concernés sont variés, de la publicité à l’industrie. « Pour certaines d’entre elles, il y a des enjeux marketing, pour ainsi créer un autre rapport avec leurs clients grâce au web3. Pour d’autres, il y a un enjeu de traçabilité, notamment dans le luxe par exemple. Les NFT peuvent assurer l’authenticité d’un produit », explique Lucie-Eléonore Riveron. Toujours à titre d’exemple, la NFT Factory a édité des jetons pour leurs membres, leur donnant ainsi accès à l’étage du local où il y sera organisé des événements.

En parallèle, la galerie 2.0 va prochainement proposer une plateforme de « mint » qui permettra à des artistes de transformer n’importe quelle création en un actif numérique unique sur la blockchain. Toujours sur le volet de l’art, Lucie-Eléonore Riveron souhaite mettre en place des résidences d’artistes traditionnels pour les accompagner à se lancer dans les NFT. « Entre les formations, les événements, l’accompagnement et la plateforme de « mint », nous avons un modèle hybride basé sur plusieurs business models ».

Malgré les dernières actualités liées aux cryptoactifs, Lucie-Eléonore Riveron est confiante. « Notre modèle n’est pas basé sur la vente de cryptos mais sur la visibilité et la formation. Dans le contexte actuel, les cryptoactifs ne sont pas les seuls à connaître une mauvaise période. Nous sommes persuadés que le web3 représente l’avenir. Nous avons foi dans cette technologie et voyons sur le long terme ». Si la NFT Factory a pris pied à Paris, face au centre Pompidou, sa CEO imagine déjà un avenir à l’international. « Il y a un intérêt certains autour de ces sujets. On est convaincu que la France ne doit pas louper le coche », conclut Lucie-Eléonore Riveron.