La Belle-iloise : 90 ans de pêche et d’innovation

Depuis 1932, la conserverie familiale la Belle-iloise a créé un univers authentique autour du poisson grâce à des produits aussi beaux que bons, mais également à une culture de l’innovation flexible et audacieuse.     
 

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belle iloise

Au fil des années, La Belle-iloise conserve un cap stratégique laissant sa place à la nouveauté. L'entreprise a fait le choix de la vente directe afin de valoriser la qualité de ses produits et se développe en ouvrant ses propres magasins. Sa présidente, directrice générale et petite-fille du fondateur, Caroline Hilliet Le Branchu, tient la barre de l’entreprise familiale dont le siège est toujours situé en Bretagne.

Une stratégie basée sur la proximité et l’intrapreneuriat

Fils de pécheur, Georges Hilliet a à cœur d’associer produits de la mer et savoir-faire traditionnel lorsqu’il crée la Conserverie à Quiberon en 1932. Alors que les années 60 marquent les débuts de la grande distribution, il mise sur la vente directe et ouvre son premier magasin au sein de l’usine, en bord de mer, en 1967. Mais depuis 2012, La Belle-iloise prend ses quartiers dans les terres. Elle s’installe dans plusieurs grandes villes de France et d’Europe et teste de nouveaux concepts de valorisation de ses produits. « On souhaite établir plus de proximité avec nos clients grâce à des nouveautés comme notre Bar à Sardines à Paris ou le projet “Mon marché” à Arradon », explique Caroline Hilliet Le Branchu.

La Belle-iloise a mis au point en 2020 sa recette maison de l’innovation : les lagons. Sur la base d’un appel à candidatures, un lagon est un groupe de 7 salariés, sans lien hiérarchique, travaillant sur un sujet innovant précis pendant 3 à 9 mois. Tiers-lieu gourmand entre l’épicerie de proximité et le traiteur, le projet « Mon marché » a ainsi vu le jour à Arradon après 6 mois de lagon. « En mode projet classique, les prises de décisions sont parfois complexes entre les équipes, les projets sont coûteux et peuvent prendre des années avant d’aboutir », témoigne la présidente de la Conserverie. « Grâce aux lagons, on peut tester plus d’idées plus rapidement, en budget limité mais de manière beaucoup plus agile. On se met moins de barrière à faire évoluer les projets et, dans tous les cas, on progresse. »

Des produits qui ne se laissent pas facilement mettre en boîte

Mais l’innovation n’est pas qu’une question de volonté. Encore majoritairement manuel, le travail de mise en conserve de la Belle-iloise rencontre un obstacle majeur à l’automatisation de certaines opérations : la qualité de son poisson. Le positionnement haut de gamme de ses produits et la fragilité du maquereau, de la sardine ou du thon contraignent l’entreprise bretonne à conserver de nombreuses tâches manuelles. « Il faut que ce soit beau à l’extérieur et à l’intérieur, et il n’y a aujourd’hui que l’œil et la main humaine qui nous l’assure », explique Caroline Hilliet Le Branchu.   

Dans le contexte actuel de pénurie de candidats, il est de plus en plus difficile pour la Conserverie de renforcer ses équipes lors de la saison des sardines de mai à novembre. En 2021, du fait d’un déficit de 50 opérateurs, un tiers de la production n’a pas été assuré, laissant pressentir une rupture de stock. « C’est difficile de trouver des opérateurs pour manipuler du poisson, même si notre climat social est bon et que l’on travaille en horaires de jours avec changements de poste ».