IA : Atmo veut tirer profit de sa double identité franco-américaine

Anciennement Froglabs, la jeune pousse spécialisée dans la prédiction des effets de la météo sur des activités économiques grâce à l'IA, possède un pied à Bordeaux et l'autre en Californie. Pour son cofondateur, Jérémie Lequeux, la double identité franco-américaine de la start-up est un atout.

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Penser global, dès le départ. « Se développer sur deux continents en même temps a créé un mix culturel très intéressant chez nous. Cela apporte des idées nouvelles et ouvre des horizons des deux côtés », se réjouit Jérémie Lequeux, cofondateur et actuel CTO de Atmo, ex-Froglabs. Partagée entre Bordeaux et Berkeley, en Californie, la jeune pousse née en 2017 entend croître sur les deux rives de l'Atlantique. Son savoir-faire : le développement d'outils de Deep Learning afin de prédire, non pas la météo, mais les impacts des facteurs météorologiques sur l'activité des entreprises.

Pour le moment, ses solutions bénéficient à des producteurs d'énergies renouvelables (solaire et éolienne), au secteur de l'aviation, mais aussi à des acteurs de la logistique ou du retail. Pour la logistique, l'intérêt est de prévoir avec précision le retard d'un colis dû à des aléas météorologiques ; pour le retail, il s’agit de s’intéresser à l'affluence d'un magasin et les ventes qui en découleront, en fonction des caprices du ciel

Bénéficier de la dynamique d’innovation de San Francisco 

À l'origine de l'idée, deux ingénieurs et amis, anciens de l'Université de technologie de Compiègne (UTC) : Johan Mathe et Jérémie Lequeux. Alors que le premier a fait ses armes chez Google X, en particulier sur le (feu) projet Loon de ballons stratosphériques pourvoyeurs d'internet, le second a travaillé sur des enjeux de big data chez AXA. Peu de temps après, un troisième co-fondateur, l'Américain Alexander Levy, les a rejoints.

Si Atmo s'est développée si tôt sur les deux continents, c'est d'abord pour une raison d'identité et de parcours du trio fondateur. Mais Jérémie Lequeux est clair : c'est aussi pour bénéficier de l'écosystème et du marché américains. Basée à Berkeley, la jeune pousse franco-américaine bénéficie « de la dynamique de startups dans la baie de San Francisco. On a pu intégrer parmi les meilleurs incubateurs locaux ». À l'été 2020, elle y a aussi levé deux millions de dollars. L'autre raison, c'est évidemment l'immense marché américain du secteur de la logistique et du retail, deux des axes de développement prometteurs d'Atmo.

Une solution utilisée par Cdiscount en France

Mais pas question pour autant de désinvestir la France. « Notre ambition est de rester sur les deux continents », insiste Jérémie Lequeux. A Bordeaux, la société compte trois employés (quatre à Berkeley) et sa section data science. « Dans notre domaine, avec le décalage horaire, cette double implantation nous permet aussi d'avoir toujours quelqu'un de disponible en cas de problème technique », glisse le CTO. Sans oublier qu'en France, Atmo propose déjà ses services à quelques entreprises de taille, dont Cdiscount, intéressée par sa technologie pour mieux prédire les éventuels retards de livraisons express. Pour la startup, 2021 se voudra cruciale : « À l'automne, nous voulons avoir identifié le marché sur lequel nous allons nous focaliser et accélérer pendant les années à venir ».  

Atmo en chiffres :

Créée en 2017 à Bordeaux 

7 employés, dont les 3 cofondateurs 

2M$ levés aux Etats-Unis en 2020